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Ses yeux grands ouverts me fixaient, ayant perdu la vie. Son visage était blanc comme de la neige et le coin de sa bouche démontrait un peu de sang qu'il avait craché à l'usine.

La peur me rongeait. Je lâchai un petit cri.

Les larmes coulèrent alors que la femme s'arrêta de marcher. Il n'y avait plus aucun bruit. Plus aucun son.

Je suis finie. Elle m'a entendue. C'est ainsi que ma vie se termine?

Elle murmura alors quelque chose à l'homme:

Hé, j'ai cru entendre un petit cri.

Tu délires sûrement, répondit-il, avec son air moqueur. Ça empeste les morts, ici, t'a due entendre leur âme aller vers le ciel.

La dame soupira. J'étais donc sauvée. Une bonne étoile me protégeait sûrement, elle voulait que je vive. C'était impossible d'avoir une telle chance!

J'entendais les deux humains s'éloigner de la grotte.

Dès que leur voix s'éloignait, j'enlevai mes mains moites de ma bouche et je commençai à respirer fortement. Tout cela était trop. Je voulais disparaître. Je voulais mourir. Partir. Cette paranoïa excessive me perturbait  et je voulais mettre un terme à cette peur.

J'en pouvais plus. Mais ce qui m'empêchait de me suicider, c'était bien tous ces miracles qui me gardaient en vie.

Il y a sûrement une raison.

Dieu, Seigneur, ou peut importe qui se trouvait là haut, je le remerciai, les deux paumes de mes mains jointes entre elles.

Je me levai, pour dégourdir mes jambes qui étaient restées trop longtemps accroupies. Cependant en me levant, je remarquai un détail que je n'avais jamais prêté attention.

Sur ma jambe droite. Il y avait des chiffres et des lettres, écrites en gras, comme si on les avaient imprimés sur moi. Je m'approchai:

322-S01

Ce code me rappelai quelque chose. Il me semblait avoir déjà entendu ces caractères quelque part.

Je me tournai vers le jeune homme mort; celui qui m'a fichue la trouille.

Et là, tout me revint à l'esprit, aussi vite que la foudre qui s'abattait sur une ville. La voix robotisée de l'usine, qui avait fait passer un rayon rouge! C'était pour analyser son code.

Mon cerveau prenait du temps a démarrer, car il semblait que c'était rare que je l'utilisais pour réfléchir. Il me servait souvent plus d'une alerte quand je sentais un danger.

Voilà un effet positif du paranoïa.

Je décidai de prendre mon courage à deux mains et de lever le bas du pantalon jean de l'homme. Je devais vérifier le code.

Tandis que je déroulai la manche droite du jean, je découvris peu à peu le code.

631-B40

Le code était composé de 6 caractères, comme le mien. Un tiret séparait une moitié, qui était composé que de chiffre, et l'autre moitié avait une lettre et deux chiffres.

J'en conclus que c'était une manière de nous identifier. Mais quelque chose me disait qu'il y avait une autre raison derrière.

Je m'avançai à ma droite. Je vis une fille couchée sur le dos, qui semblait avoir le même âge que moi. Elle avait même un uniforme d'école.

Je retournai le corps, pour vérifier son code, en essayant de ne pas regarder son visage pétrifié:

321-B68

Les premiers chiffres sont presque pareils aux miens, mais le reste ne concordait aucunement avec mon code.

Sauf que le B du code...

Le jeune homme aussi le possédait. Alors que moi, je me situais au S. Étrange.

Ça ne m'avançait donc à rien. Mais je comptais découvrir la vérité. Si moi, la paranoïaque extrême que j'étais, aurait survécu, il y avait fortement de chances que d'autres aussi...

Des survivants.

Rien que de le penser, les frissons parcouraient mon corps entier.

Je dois les trouver.

Je dois connaître la vérité.

AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant