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Allez Luana, c'est pas la fin du monde!

Mon meilleur ami essayait de me calmer avec son sourire radieux.

Christian...

Comme la dernière fois où j'avais subi un flash-back, j'étais incontrôlable et ramenée dans mon passé.

Je portai un casque et un harnais. Nous étions dans un espace vert et j'attendais dans une file avec d'autres gens de ma classe.

Je ne me sentais pas bien ce jour là. Il fallait escalader un mur dans une sortie scolaire: heureusement, Christian était toujours là pour me réconforter.

J'avais la trouille, car je pensais avoir le vertige.

Ça aurait été logique, vu ma paranoïa.

La file se réduisit peu à peu et je tremblais de la tête aux pieds.

Non, non! Je ne peux pas! Je n'y arriverais jamais!

Je m'accroupis et mon ami fit de même, calme et patient.

Il dit soudainement:

Tu sais, Lu, ce n'est pas grave d'avoir peur. N'en fais pas un drame, essaie et tu verras.

Sa voix était assez pour m'apaiser. Je me tourna vers lui, les yeux presque en pleurs. Son sourire était beau. Il rayonnait et demeurait sincère.

Il mettait toutes les filles hors d'elles...

Je regrette de t'avoir oublié...

Après ce jour, je me rappelle d'avoir escalader tout le mur en un temps record. Depuis, j'ai fait l'escalade un sport que je kiffais.

Une des raisons fut que j'arrivais à ne plus avoir peur. Je ne craignais plus rien dans les airs.

Au retour dans la réalité, je vis Forger examinant mon bras.

Lorsqu'il me demanda le sport que je fis avant, les mots sortirent de ma bouche automatiquement.

Je viens de le voir. Je faisais de l'escalade.

Forger me regarda sous le choc.

Hum...je viens de... d'avoir un souvenir qui s'est enclenché...

Tout à coup, Valiant se mit à rire. Déconcertée, je levai un sourcil.

Heu...il sait rire ce mec?

Pourquoi riait-il à un moment aussi... important?

Vraiment spéciale, réussit-il à dire après être revenu à la normale. J'avoue ne pas t'avoir cru quand tu nous avais raconté un de tes souvenirs.

Moi non plus, je n'y croyais pas quand tu m'avais dit que c'était toi le chef...

Je n'osais pas le dire bien évidemment.

Forger se gratta la tête, confus.

Hum... pourrais-je savoir ce qui se passe? Et comment sait-elle que...

Il soupira sans même terminer sa question. Je crus qu'il avait abandonné, car il savait que Valiant n'en parlera pas pour l'instant.

Pour l'instant, occupe toi de l'arme de Luana et de son équipement.

Forger se mit directement au travail. Il me fit un sourire chaleureux.

De l'escalade, tu dis? Je m'en occupe, princesse!

Je rougis. Il était vraiment charmant...

Valiant et moi quittâmes la base de Forger. Cependant, je crus apercevoir Valiant prendre quelque chose...

Un fusil.

Je ne portai pas plus d'attention, car je fus submergée par mon souvenir qui venait de surgir.

Christian...

Il me manquais terriblement. J'espérais vraiment qu'il ne lui est rien arrivé. Pourvu juste qu'il soit...en vie.

Cette pensée me frissonna.

Hé, ça va?

Valiant s'approcha de moi, comme pour m'examiner. Par réflexe, je reculai et détournai la tête.

Je ne pouvais vraiment pas le regarder dans les yeux plus qu'une seconde. À chaque fois, j'eus l'impression qu'ils pouvaient me figer...

Figée dans de la glace...

Or, ce n'était pas la seule raison.

Je n'arrivais pas à expliquer cette sensation. Comme du...déjà-vu.

Enfin, je ne pensais pas l'avoir déjà rencontré quelque part dans mon passé... mais son code...

Valiant ne posa pas de questions et s'éloigna furtivement.

Nous continuâmes notre chemin dans ce silence pesant. Il fallait que je dise quelque chose pour rompre ce malaise.

Um...on va où?

Nous passâmes toutes les tentes du campement et nous nous dirigeâmes vers l'endroit d'où j'eus grimpé pour trouver les survivants.

Ensuite, Valiant se décida enfin à répondre.

Je vais finir les explications de Smarty.

Il n'en rajouta pas plus. Sa tendance de répondre sans trop de détails m'énervait à chaque coup.

Avec l'habitude, je trouvai la réponse par moi-même.

Il parle sûrement des codes.

Les codes...j'imagine, laissai-je sortir par un murmure.

Je ne savais pas s'il m'avait entendue. Il ne semblait pas porter trop d'attention et commença à descendre le mur de roches.

Attends!, l'avertis-je, en me mettant à genoux. C'est super dangereux, si des gens te voient...

Je les tue.

Ses mots me firent la chair de poule.

Je me rappelai alors du fusil qu'il avait pris avant de partir de la base de Forger.

T'inquiète pas. Personne viendra, donc bouge toi!

Je n'ai pas trop le choix...

Je descendis le mur, tremblante. Ce que j'ai vécu dans cet endroit, je ne voulais pas le vivre une deuxième fois.

Je pris une profonde respiration.

Cette fois-ci je n'étais pas seule.

Arrivée en bas, je suivis le chef.

Je demeurai perplexe quand je vis qu'il se dirigea vers le bas-fond qui séparait le reste de l'endroit à notre base.

Le gouffre?!

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