4 | "Quand dieu créa le temps."

49 11 9
                                    

<<- La maison sur le rocher

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

<<- La maison sur le rocher...
- C'est ça.
- Il n'y a pas de chevaux.>>
Ils la regardent tous sans exception.
Bizarrement.
Étrangement.
Petites mains blanches a le regarde rivé sur le bâtiment.
<<- Tu es nu-pieds.>>
Elle acquiesce.
Depuis le début.
<<- Je les ai perdue.>>
Les dieux sont embêtants.
Réellement,
Énervant.
À son tour, elle entre.
Après les autres,
Avant lui.
Il pose le décor,
Mets en place les acteurs.
Lumières tamisées,
Ambiance de conte de fées.
Pièce d'or.
<<- As-tu retrouvé la tienne ? Ton trésor ?>> Lui demande-t-elle.
Il la désigne.
La morte se retrouve au bout de son doigt.
<<- Mais maintenant, je t'ai toi.
- Envoyée... spécialement pour ça ?>>
Il tire l'une de ses mèches de cheveux.
<<- Peut-être pas.>>
Cheveux de feu, rougit.
Elle se sent bien ici.
<<- Il n'y a pas de chevaux.>> Répète Petites mains blanches.
Salutations,
Invitations,
Tout ceci n'est que comédie.
Divine,
Tragique,
Comédie.
Elle s'en voit refuser l'accès.
Comme l'Irlandais.
Mais le corbeau s'en mêle.
<<- Ibrahim, donne-lui en une.>>
Il l'ordonne.
Il l'exige.
Le Jinn s'exécute.
Elle la promène dans sa paume.
Elle joue avec.
La pièce.
La sienne.
Cette femme,
Femme de l'ombre,
Elle aussi la réclame,
La revendique.
Et l'obtient.
<<- Je t'en prie...>> Souffle la femme,
Celle encore en vie.
La machine fait du bruit.
Musique de foire foireuse.
<<...il n'y a rien dessus.>>
Blanche.
La carte est blanche.
Vierge.
Immaculée.
Destin effacé.
Et c'est à elle de jouer.
<<- Ma chance est à toi la morte.>>
Elle l'entend.
Seulement lui.
Elle fait abstraction des autres sons.
<<...- péter la putain de machine.>>
Elle nie.
Se retourne vers lui.
Sa carte à elle est bien rempli.
<<- Ce que beurre et whisky ne peuvent soigner est incurable...>> Chuchote-t-elle.
Son chiffre fétiche est le trois,
Sa couleur le noir,
Et sa devise, les apparences sont souvent trompeuses.
Sweeney la dévisage.
Il l'envisage.
Petites mains blanches, le la lui tend.
Sa carte.
Son petit bout de carton aux étranges inscriptions.
<<- ...je comprends pas.
- Ton destin ne regarde que toi.
- Je ne pense pas...je ne veux pas.>>

.
.

Le vin,
encore l'un de ces détails divin.
Il coulent à flot.
Et personne n'y peut rien.
Bilquis.
La belle Bilquis,
Reine mésopotamienne, penche ses lèvres sur les siennes.
Sur les lèvres glacées de la mort.
Un baiser est échangé.
Ce qui dérange l'Irlandais.
<<- Elle est pour toi tu crois ?>>
Petites mains blanches, se rapproche.
Petites mains blanches, s'accroche.
Il ne lui répond rien.
<<- Pourquoi pas toi ?>>
La croqueuse d'hommes,
La croqueuse de femmes,
La reine de Saba.
Elle est là.
Tout proche.
Sa main se pose sur les siennes.
Pogne de géant sur deux petites mains blanches.
Assez grande pour les contenir.
Il la voit venir.
<<- Qui est-elle Sweeney ?
- Pas tes affaires.>>
Elle danse autour d'elle.
<<- Qui es-tu ?>>
Elle se pavane.
<<- Moi ?>> Lui demande-t-elle.
Elle se prosterne.
<<- Oui toi, Ange de feu, qui prétends-tu être ?>>
La réponse est là.
Quelque part.
<<- Je suis...>>
Des vitres explosent.
Des têtes aussi.
Implosion.
Destruction.
Il la protège.
La couvre,
prend soins d'elle.
<<- Pas aujourd'hui.>>
Il a encore besoin de son nouveau trésor.
Chaos.
Et puis silence.
L'effondrement.
Un dernier soupir.
Un dernier râle.
Lente agonie.
Et elle qui était-ce ?
Qui deviendra-t-elle ?
L'oubli ?
Il la sert contre lui.
Langage fleurie.
<<...- et les ténèbres dans ton esprit.>>
Les dieux sont embêtants.
Réellement.
Énervant.
Mais ils peuvent être en deuil, eux aussi.
Promesse de vengeance.
De riposte.
De vendetta.
Elle ne veut pas voir ça.
Petites mains blanches, est dans un drôle d'état.
<<- Aure...je suis Aure.>> Affirme-t-elle en pleurant.

Mná | AMERICAN GODSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant