Nos pas résonnent sur le sol dur. De gros nuages gris couvrent le ciel qui était auparavant bleu. Je ne pense plus à rien. Jamais je ne pourrai vivre pire, peut-être, ces jours étaient les derniers...? Sa fait plus d'une demi-heure que nous marchons dans les rues de la ville, Sacha avait toujours son pistolet à la main, il lui restait très peu de balle... Je ne peux pas m'empêcher de penser ce que cette personne juste à un mètre de moi, venait de faire trente minutes avant. Le petit cris de détresse et son corps gigotant par terre qui nous suppliait de l'aider. Sacha lui avait tiré dessus avec une telle force et une telle sincérité qu'il me paraissait monstre désormais.
J'apercevais de loin, des corps séchés. Ils semblaient nous regarder de leurs yeux morts avec rancune et peur. Sacha, lui, tenait toujours son arme, déterminé à tirer sur n'importe qui. Moi aussi je m'étonnais de rester avec ce gars là, mais c'était soi cela, soit la mort.
Sacha regarda parmis les maisons en brique qui se tenait sur les côtés. Il me fit signe de m'approcher. La maison qui se dressait devant nous était ornée de fleur fanée tout autour, et de grandes vitres laissaient sûrement passer la lumière du soleil. Nous nous approchions de plus près. Sacha hésita un moment et braqua son arme de tous côtés et me fit signe de rentrer la première. Sur l'entrée, nous tombions à notre gauche sur un salon avec deux fauteuils devant une cheminée sans télévision. De l'autre, une petite cuisine chaleureuse et une table avec deux chaises comblaient le tout. Devant moi, se dressait un escalier en pierre qui menait au deuxième étage. Sacha referma la porte derrière moi dans un bruit sourd. Je le laissais passer pour inspecter la maison. Il n'y avait personne. Au second étage, une salle de bain ornée de rose couvraient le plafond. Il n'y avait qu'une seule chambre et un grenier. Tout paraissait normal, même pas une empreinte de sang ou quoi que ce soit de mystérieux et suspicieux. Sacha descendit en bas, je le suivais sans faire trop de bruit, on ne sait jamais ce qu'il pourrait avoir. Le garçon se pressa dans la cuisine et fouilla dans les placards, trouvant du pain et de la confiture.
"J'ai pris de la nourriture, lui dis-je fermement en lui montrant mon sac.
- Et alors ? Vaut mieux garder ta nourriture en cas d'urgence. Ici nous avons de la nourriture à volonté de gens sûrement mort, dit- il, il avait une de ces arrogances..."
Je mis ma colère de côté et pris un morceau de pain dont je disposais la confiture. Sacha me regarda encore longuement, qu'est-ce qu'il a à me fixer comme ça ? Le silence se glissa et nous nous regardions sans rien dire. Je rompts enfin ce silence.
"On est pas censés aller à l'hôpital ?
- Oui... il réfléchit un instant, mais l'hôpital est loin de la gare, nous ne serons pas arrivés avant demain, me dit-il plus sérieux.
- Tu veux dire que l'on va dormir avec tous les dangers de dehors ? je commençais à être apeurée, comment va-t-on faire ? ma voix tremblait de plus belle.
- Avant que l'on te trouve, cela faisait trois semaines que nous étions de retour depuis notre expédition dans l'espace, crois-moi, je sais ce qu'il faut faire."
Je ne répondis pas. Sacha ne dit plus rien lui non plus. Un bruit fracassant venait de dehors. Il me fit signe de ne pas bouger et alla regarder dans la vitre devant nous, fermée par de grands rideaux orange. Sacha commença à avoir de gros yeux ronds et me dit silencieusement de ne faire aucun bruit et d'aller me cacher au premier étage. J'ai suivis ces ordres. J'ai monté les escaliers à une vitesse folle, je me fichais du bruit. Arrivée en haut, je me suis mise dans la chambre en me cachant sous le lit. Je respirais et tremblais tellement fort que je sentais mon cœur battre.
Quelques minutes plus tard, je me réveillais. Comment me suis-je endormis ? Sacha me parlait d'une toute petite voix:
"Lucile, pssst... Réveille-toi ! Allez ! C'est pas le moment !"
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Survivants
Fiksi IlmiahN'avez-vous jamais pensé à la fin du monde ? De ce qui pourrait arriver à notre planète ? Comment vivrons-nous nos derniers instants de vie, notre dernière joie et notre dernière peur ? Serons-nous solidaire afin de pouvoir sauver l'humanité ou bie...