Mon Jardin

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Allongée sur ma terrasse, je fixe le ciel uni. Non, pas uni. Le ciel est rempli de multiples nuances douces et apaisantes. Derrière moi, le bleu est plus foncé, aussi profond que l'océan ; au-dessus, la couleur s'est éclaircie, rappelant également l'eau mais cette fois-ci celle ruisselante d'un cours d'eau, et enfin devant moi, le ciel jauni, annonçant l'arrivée du crépuscule aux doux aspects. La musique dans mon casque m'apaise et me fait sourire. Les chansons s'enchaînent, allant du slam au hard rock en passant par la pop, et provoque en moi un tourbillon d'émotions. Énergie, joie, tristesse et calme se mélangent, certains se complétant et d'autres s'opposant. Une mouette s'étant éloignée des côtes plane dans les airs, se laissant porter par la brise fraîche du soir.

Je sens cette même brise me caresser ma peau et mes cheveux volent, fouettant légèrement mon visage, mais sans toutefois me déranger plus que ça. Le vent se glisse sous mes vêtements, me faisant frissonner, et me chatouille. Il m'apporte par la même occasion les odeurs du jardin : la daphné se fait sentir en premier lieu et je prends une grande inspiration pour m'enivrer de son parfum sucré. Je perçois également l'odeur de l'herbe fraîchement coupée mélangée à celle du pollen du printemps des nombreuses fleurs et plantes des alentours. Une odeur de braises du barbecue encore allumé du repas de ce midi me rappelle la viande grillée et son goût divin.

Entre deux chansons je peux entendre le souffle du soir, les chants des oiseaux, certains dans les aigus, d'autres dans les graves, formant ainsi un joyeux tintamarre. Le bruit léger des pas de mes chats sur la terrasse me parvient en même temps que leur ronronnement apaisant.

À un moment, un cri de joie retentit, celui de mon frère venant de gagner une partie de jeu vidéo et son enthousiasme me fait doucement rire.

Mes pieds qui dépassent légèrement de la terrasse sont chatouillés par les brins d'herbe agités par la brise. Mes petits félins vont et viennent autour de moi, s'approchant de temps en temps pour me réclamer silencieusement des caresses avec un coup de museau humide ou en se frottant à mes jambes nues. Je sens leur doux pelage sous ma main quand je cède sans tarder à leur demande.

Je sens les rayons du soleil sur mon visage, ni trop chauds ni trop froids, juste parfait. Je me redresse pour admirer, les yeux mi-clos pour ne pas m'aveugler, le magnifique soleil majestueux caché derrière le feuillage des arbres centenaires se dressant fièrement à l'autre bout du champ. Je constate que les reflets de lumière sur les feuilles leur donnent de belles nuances telles que le vert foncé dans les zones ombragées, ou au contraire très vif et clair quand les rayons lumineux les éclairent.

Je profite d'être assise pour observer mon jardin qui s'étend devant moi, rempli d'une multitude de couleurs et d'aspects.

Le blanc duveteux des graines de pissenlit vole dans les airs arrachés de leur pouce par le vent, contraste avec un blanc beaucoup plus éclatant des fleurs quelques mètres plus loin. Une petite dizaine de fleurs sauvages attirent mon attention grâce à leur beau bleu particulier, clair, comme le ciel un jour de chaleur sans nuage. À côté s'étale sur une butte de terre le fameux daphné au parfum si enivrant et au beau et attirant violet. Dans un registre plus agressif, j'aperçois la haie qui nous sépare de nos voisins, d'un rouge carmin. Mes yeux dérivent lentement et distraitement sur le reste de l'espace sous la couleur verte règne en maître avec les feuilles des fleurs, les buissons et surtout l'herbe qui s'étend à perte de vue.

En cherchant bien je vois les yeux ambrés de ma chatte noire et blanche fixant une proie, sûrement son prochain repas ou mon futur cadeau.

Le vieux portique au bois abîmés par les années se dresse au milieu de tout de cette verdure, ressortant beaucoup grâce aux balançoires facilement remarquables avec leur orange et rouge vif artificiel. Un splendide jaune, celui des pissenlits décore le jardin. Un plus apaisant vient d'une petite plante se dressant près d'une barrière de bois peinte d'un bleu cobalt magnifique.

Des roses, de la même couleur que leur nom, sont plantées non loin et je reste à les fixer, subjuguée par leur beauté ensorcelante. Dans la direction opposée je retrouve les mêmes fleurs mais cette fois-ci d'un doux orange, clair et reposant, avec une légère touche de blanc sur les bords des pétales.

Des bûches coupées sont mises sur le côté, sous un abri pour les protéger de la pluie, et attendent patiemment le moment où elles serviront à nourrir le feu dans la cheminée et à chauffer mon petit foyer. Je ferme les yeux et me remémore cet hiver, quand j'admirais les fabuleuses flammes dansant devant mes yeux fascinés.

Et c'est finalement devant ce fantastique paysage et cette ambiance confortable et relaxante que je laisse mes pensées défiler. Elles me font sourire et rigoler ou me font pleurer mais je laisse aller et me détends complètement, me sentant en sécurité dans ce petit espace : mon jardin.

Voilà mon texte pour ton concours @coeur_de_bulle ! Je suis vraiment désolée pour cette publication tardive 😖

Petite écrivaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant