[3] - Issue

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PDV Thomas

Exténué, les cheveux en bataille, le petit homme soupira, laissant retomber son téléphone qui fit un bruit sourd en rencontrant son matelas. Damien n'avait pas répondu. Il était maintenant seul. Enfin... Pas tant que ça : un léger souffle était audible à côté de lui, et il ferma ses yeux. Il devait être très tard. Sans doute aux alentours de quatre heures. Mais Thomas ne parvenait à trouver le sommeil. La veille au soir, il avait observé la silhouette gracieuse se sa copine tournée vers la fenêtre. Elle était magnifique. Un corps fin, aux courbes douces, aux longues jambes et aux mains fines. Ses cheveux châtains tombaient en cascade jusqu'à ses clavicules, ses yeux verts étaient à couper le souffle, et ses lèvres, bien que minces, avaient une forme très jolie, et des traits doux. Il avait énormément de chance de l'avoir dans sa vie. Il en était conscient. Mais pourtant... Ces derniers temps, leur relation stagnait. Leurs baisers n'éprouvaient plus aucune passion. Tout était plat. Fade. C'était sans issue.

Et Thomas en était en partie la cause. Il était très distrait. Mais par quoi ? Ses études ? Aucune idée. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il se détachait malgré lui de sa jolie copine, qui n'attendait plus que Thomas scelle leur relation en la demandant en mariage. Pensée qui le traverse de moins en moins, d'ailleurs. Il secoue la tête, perdu, puis il dépose un léger baiser sur le crâne de Carla ( NDA : C'est sa copine ! ) malgré le fait qu'elle dorme, et il se dirige d'un pas de loup vers la cuisine. Il y allume la lumière, téléphone à la main, puis il prend un bout de papier et un crayon, et, d'une écriture négligée,  il rédige une note dédiée à Carla, évidemment.

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Ma chérie

Je pars, quelques jours, peut être même une semaine. Désolé, je sais que je pars comme un lâche, sans prévenir, au dernier moment, mais j'ai besoin de prendre mes distances et de réfléchir à... tout ce qui me tracasse. Je t'aime. Je te reviendrais vite. 

Thomas


Sur ce, il déverrouilla son téléphone et envoya rapidement un message à un destinataire précis, avant de le verrouiller, puis il prit un sac dans lequel il mit des affaires propres, qu'il est allé chercher sur la pointe des pieds. Il y ajouta de la nourriture, de l'eau et de quoi vivre.

Ensuite, il prit un léger manteau et mit ses chaussures avant de prendre les clés posées sur le meuble de l'entrée, et il sortit en fermant soigneusement la porte derrière lui. Il faisait noir, et seul le bruit de ses pas qui descendaient vivement les marches de l'immeuble résonnait lugubrement. Enfin, à la lumière de son téléphone, il parvint à la porte et il put enfin sortir dans l'air glacé de la nuit, tandis que le ciel d'encre, piqueté d'étoiles, faisait un dôme rassurant au dessus de sa tête bouclée. Il tenta tant bien que mal de mettre de l'ordre dans ses cheveux, et, à la faible lueur des lampadaires, il se perdit dans les rues de Paris, sans aucune destination en tête, si ce n'est la piaule. 
Mais qu'est ce que c'est, la piaule ?

Flashback 

Un jour de Printemps, quand le soleil revenait, que les oiseaux chantaient et que les fleurs naissaient, Thomas et Hugo, son meilleur ami de toujours, cheminaient en silence le long d'une route déserte, longeant nombre de champs et de forêts.

Vint un moment ou ils virent un fin chemin de terre passer à travers les champs, pour rejoindre une zone boisée. Ils l'empruntèrent, aussi excités que des gosses devant un présent . Après de longues minutes de cheminement silencieux dans la forêt, le bruit de leurs pas sur les feuilles en guise de conversation, le sentier s'arrêta net.

Ils regardèrent autour, ne comprenant pas ou menait le chemin. Hugo, qui s'était éloigné, interpella Thomas qui s'empressa de le rejoindre, guidé par le son de la voix du plus grand.
Quand il arriva à la source des appels d'Hugo, Thomas découvrit un bâtiment délabré, fait de pierre, recouvert de lierre et de lichen. Le toit en ardoise était à moitié effondré et le sol était jonché de débris.
Un canapé défoncé traînait dans un coin de la vieille pièce, en réalité assez spacieuse.
Après cette découverte, les deux jeunes hommes se donnèrent rendez vous pour y aller chaque samedi après midi, quand le soleil serait à son zénith.

Ils passèrent des semaines entières à balayer les divers débris, à réparer les murs et le toit, à racheter quelques petites choses utiles.
Quand ils eurent finit, le résultat était plutôt satisfaisant. Le sol de brique était complètement propre, le toit réparé, tout comme les murs. La porte sortait misérablement de ses gonds, car personne n'avait réussit à la remettre en place. Mais elle couvrait suffisamment l'entrée pour la protéger de la pluie et des intempéries.

Dans la pièce, l'unique fenêtre nettoyée laissait passer la lumière du jour. N'ayant d'autre choix que de garder ce canapé, les deux amis l'avaient cependant recouvert d'un grand drap pour  qu'il ait l'air propre, et des coussins y ajoutaient une touche de couleur.
Une caisse de bois faisait office de "table de nuit", tandis qu'une grande planche de bois clair était posée en travers de deux colonnes de pierre, pour servir de table. Deux petites chaises y étaient rangées.
Enfin, une étagère faite avec une vieille planche de bois occupait le mur gauche, tandis que le droit était couvert de photos, de posters et autres décorations dans le genre.
On aurait dit presque une vraie maison.

Thomas, hors d'haleine, ouvrit enfin la porte défoncée de la piaule. Il reprit son souffle et s'assit dans le canapé, regardant avec ferveur ce lieu qu'il n'avait pas visité depuis si longtemps. Malgré les années passées, tout semblait intact, bien que poussiéreux. Il regarda son téléphone. Aucun nouveau message, si ce n'est une dizaine d'appels manqués de la part de Carla. Il les ignora. Il n'était pas encore prêt à faire face à n'importe laquelle de ses émotions, que ce soit colère ou supplications. 
Le bouclé empoigna finalement le balai, appuyé au mur du fond, et il ouvrit la porte et la fenêtre, avant de nettoyer entièrement le sol. Il voulait que la demeure retrouve sa beauté d'antan. Il prit ensuite un chiffon sur la vieille étagère et épousseta chaque surface possible. Une fois la poussière retombée, Thomas rangea tout méthodiquement, et une fois ceci fait, il s'assit sur le vieux canapé, les bras enroulés autour des jambes, menton posé sur ses genoux, pensif.

Ses larmes coulèrent une à une, lentement. En silence. Thomas pleura longtemps, sans trop savoir pourquoi. Les sillages de la tristesse qui pleuvait sur son visage laissaient des ruisseaux salés.
La porte s'ouvrit en un grincement, et le bouclé sursauta, se demandant qui pouvait bien venir dans sa piaule, surtout quand il pleurait.
Le brouillard des larmes ne pu que lui montrer une immense silhouette se baisser pour passer le pas de la porte, et la personne vint s'assoir à son côté, l'entourant de ses bras, et lui murmurant des paroles de réconfort.
Thomas avait reconnu la voix d'Hugo. Finalement, il avait lu son message. Il remarquai que son ami aux yeux océans avait amené un sac à dos. Quel usage voulait-il en faire ?

"- Thomas, que s'est-il passé ?" demanda Hugo, une fois les pleurs du plus petit calmés.

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Salut la populace ! Comment ça va ? (en vrai j'men fous mais c'est la politesse)
Je reviens avec ce troisième chapitre par ce que j'avais envie.
En vrai j'ai fini les deux prochains chapitres mais j'ai juste la flemme de relire et de trouver la musique
En parlant de musique, mettre celle ci en lisant le chapitre est bénéfique pour votre vie ;)

Allez la biz on s'retrouvera quand j'aurais moins la flemme !

Évanescence - [ Terraink ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant