Chapitre 18.

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Ainsi le mariage se passa dans la précipitation. Tout le monde était consentant de la situation excepté Altaïr et son fils Hélia. Tout les deux étaient entrain de dévisager le prince en grognant de rage comme deux félins prêt à attaquer sa proie quant à Azylis qui devait les surveiller en les retenant avec un couteau à lancé pointé à leur lombaire. Après que le couple marié ait pu échanger leur vœux, Silver voulut embrasser sa femme mais il se retint après avoir croisé l'air menaçant de la guerrière. Ce dernier crispa un sourire nerveux puis déposa un petit baiser sur le front de sa belle. 

Durant tout le long de la cérémonie Clawdia avait la tête baissée, elle n'osait regarder ni son grand frère ni le reste des présents de la pièce. Cette dernière se sentait légèrement triste, triste car ce n'était guère ce qu'elle espérait de son avenir. Elle voulait que tout le monde soit heureux et épanoui pour elle, hors ils sont tous sous tension et silencieux. Elle voulait que tout le monde puisse l'encourager et se réjouir du mariage, hors personne n'était d'accord, aucun voulait de cette union. Même la pièce laisse à désirer souffla-t-elle en esquissant un triste sourire avant de reprendre, mais enfin, le plus important est de tenir ma famille le plus à l'écart du danger, tenta-t-elle de se rassurer. En effet la cérémonie se passait dans une petite pièce peu éclairée, froide et sinistre. Le prince en était conscient de ce que sa belle ressentait mais ils savaient autant l'un que l'autre que c'était une forme de stratégie afin de tenir éloigner le plus d'ennemi possible. 

Une fois la cérémonie terminée, Altaïr, Azylis ainsi qu'Hélia félicitèrent la jeune femme en la prenant dans leurs bras chacun leur tour. Le jeune Hélia n'avait de cesse de geindre, il ne voulait partager sa tante avec qui que ce soit et prenait toujours soin de chasser tout homme se risquant de la courtiser. Jamais il n'aurait cru un jour que l'un d'eux puisse arriver à posséder sans vergogne Clawdia. Cette dernière embrassa le front du petit, lui sourit tendrement en caressant ses cheveux blancs comme neige mais ce l'enfant était toujours d'humeur aigrie et grincheuse. Azylis posa sa main sur l'épaule de son fils avant de porter son intention vers le couple, le roi et la reine qui venaient assister à l'union également. 

Azylis- Maintenant que nous savons que Clawdia est entre vos mains, nous ne pouvons que nous retirer avant que le soleil se lève Déclara-t-elle d'un ton ferme

Altaïr- Merci de prendre soin d'elle votre grâce glissa le guerrier en s'inclinant face au roi et à la reine avant de porter son regard meurtrier vers le prince Si tu fais de ses yeux un torrent de larme, je jure par dieu que prince ou pas tu me le payeras cher. N'oublie pas que c'est une union de convenance, ne profite pas pour faire d'elle ton quatre heure me suis-je bien fait comprendre ? 

Silver- Je ne suis pas un rustre qui use de sa puissance afin de faire de Clawdia ce que bon me semble, d'autant plus que elle est assez forte pour se défendre seule, n'aie pas peur pour elle beau-frère Rassura-t-il en soutenant le regard tueur de son beau-frère.

Altaïr- Je ne suis guère ton beau-frère et ne me parle pas avec autant de familiarité ! Ma foie, je vois bien que dans ton regard tu es bien content Grogna-t-il.

Silver- Très Répondit-il d'un ton provocateur.

Au moment où Altaïr voulut sauter sur Silver, Azylis et Clawdia s'interposèrent en poussant chacune leur mari respectif loin de l'autre. La guerrière tira Altaïr qui tentait de se débattre sans faire trop de mal à sa femme tandis que la jeune Clawdia qui réprimandait le prince sous les yeux désespérés des parents royaux. Les Fraser décidèrent enfin de s'en aller accompagnés de leur fils et le loup qui ne souhaitaient point partir. Hélia voulait rester avec sa tante et continuer à la protéger du vice de Silver mais Azylis était ferme sur sa décision; elle exigeait un départ de son fils à ses côtés afin de laisser Clawdia entre les mains de la famille royal car sa présence n'était plus nécessaire au sein du château. Ne pouvant pas contredire, il obéit à sa mère, embrassa sa tante avec tout l'amour et l'affection qu'il éprouvait envers elle puis rejoignit ses parents sans tourner le dos afin de ne pas montrer son visage crispé par chagrin et la colère. 

En voyant depuis le balcon de sa chambre sa famille partir au galop avec une vitesse déconcertante, Clawdia soupira d'un air triste et abattu, s'empêchant de laisser ses larmes tomber. Elle mordit sa lèvre inférieur qui n'avait de cesse de trembler puis serrer ses poings contre les pans de sa robe tel une enfant sur le point d'éclater en sanglot. Ce fut la première fois qu'elle se séparait de sa famille et elle éprouvait pour cela un grand vide dans le cœur, elle qui était si attaché à eux, mais Clawdia devait se résigner à rester forte, elle était prête à faire n'importe quoi pour eux. Que ce soit Azylis, Altaïr, Hélia et même Harès, n'avaient de cesse à la protéger et la choyer mais maintenant ce fut terminer. En concluant un mariage avec le prince, les prétendants de Clawdia se feront moins et ils ne pourront insister à la courtiser comme auparavant mais serais-ce le cas avec Maverick O'Neil ? Je l'espère du plus profond de mon cœur que lorsqu'il entendra la nouvelle, il cessera de faire du mal à ma famille, que le seigneur puisse les protéger, pria-t-elle intérieurement. 

...- Clawdia ?

Extirpée de ses pensées, la jeune femme sursauta face à la voix grave du prince. Lorsqu'elle se retourna, elle se figea, le cœur battant et le ventre noué, l'observant la bouche mi-ouverte s'avancer lentement vers elle tel un prédateur face à sa proie. Ce dernier déposa un châle en laine sur ses épaules puis frotta doucement ses bras. Cette dernière baissa sa tête en rougissant alors qu'il souriait tendrement en la fixant intensément. Il ne pouvait croire qu'elle lui appartenait par l'âme. Ce fut le plus beau cadeau que le seigneur ait pu lui donner; une magnifique princesse à ces côtés. Mais malgré son bonheur, il était tout même conscient qu'il n'était pas partagé. Il savait pertinemment que la jeune femme n'avait ni le moral, ni l'envie de se réjouir de la situation. Silver souffla d'un air mossade avant de poser avec delicatesse ses mains sur les frêles épaules de sa belle. 

Silver- Je sais que la situation est très tendu en ce moment, tu es émotionnellement épuisée et j'avoue que je t'ai beaucoup demandé aujourd'hui mais j'aimerai que tu ailles te reposer car demain il y a beaucoup à faire Demanda-t-il d'une voix réconfortante et doucereuse.

Clawdia- Allons nous partager la chambre ? Interrogea-t-elle d'un air méfiant et craintif.

Silver- Nous sommes obligés afin de crédibiliser notre mariage mais ne t'en fais pas je dormirai sur la couche de fortune Répondit-il les muscles tendus.

Clawdia- Oh non je ne voudrai pas déran...

Silver- Je veux... Interrompit-il avant de reprendre parole, je veux que tu te sentes à l'aise, je veux te mettre en confiance, je veux que tu puisses prendre tes marques à ta nouvelle vie et que tu sois épanouie, ne penses plus à rien d'autre mis à part ton bien-être avant tout car je suis là maintenant, j'ai promis de te protéger et c'est ce que je compte bien faire... Il cessa de parler, recula puis reprit à nouveau parole, arrivera le jour où tu commenceras à venir vers moi de ton plein gré et me regarder comme un allié et non comme un de ces abrutis de prétendants vicieux et orgueilleux et crois moi que je serai le plus heureux des hommes à ce jour là... Il lui tourna le dos en soupirant de fatigue et en s'étirant Je vais aller fêter notre mariage autour d'un gros tonneaux de bière, ne m'attends pas ce soir chérie, je risque de rentrer très tard...

Puis il s'en alla, la laissant seule au milieu du balcon, perplexe et morose, perdue dans ces réflexions. La jeune femme voulut le rattraper, le remercier de mettre autant d'effort dans sa protection mais elle était tellement figée, une fois de plus, par ces paroles qu'il était trop tard; son prince était déjà parti. Arrivera-t-elle un jour à placer sa confiance et s'ouvrir enfin à un homme ? Clawdia devrait encore y réfléchir. 

Tome 2: La princesse désirable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant