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-Kenma-

Deux mois.

Ça fait deux mois depuis la dispute entre Kageyama et Hinata. Deux mois qu'on ne voit plus trop le Tobio à part au soirée complètement bourré et encore plus sombre, deux mois que mon pote roux chiale du matin au soir quand Oikawa n'est pas en train de se le faire pour lui faire oublier son noiraud, deux mois que Nishinoya ne parle presque plus, il est devenu renfermé lui qui était très extraverti, deux mois que Kuro n'a rien pécho comme quoi il a fait un truc un peu horrible, j'sais pas quoi mais il s'en veut, etc...

En gros, deux mois qu'entre mes potes il y a une sale ambiance. Kageyama et Oikawa ne se sont plus battus depuis un bay et  Tsukishima n'a pas balancer de piques.
Plus rien ne tourne rond.

Sugarawa, s'il n'avait pas déjà déjà des cheveux blancs je dirais qu'il s'en fait. Mais vu son cas, il se les arrache. Tout ça l'affecte plus que nous. C'est notre maman après tout. Même si on lui fait pas toujours la vie tendre à la daronne.

Assis sur le muret qui sépare le gymnase de la route, je joue à la play en observant discrètement mes potes. Hinata est près de moi, clope au bec, pas de sourire, Nishinoya ,assis au pied du muret, un soda à la main silencieux. Les autres ,sauf Kageyama qui ne se pointe plus, discutent entre eux plus loin, des mines à faire peur.
C'est fou comme les conneries qu'on consomme peuvent avoir un impact sur nous. C'est comme s'ils étaient tous défigurés. Après on est des mecs, des sportifs en plus , on met pas vingt ans devant le miroir pour arranger un peu nos gueules. On a pas le temps.

Tanaka se pointe, sa main dans celle de Shimizu. Il a l'air ultra heureux, ses cernes ont presque disparus et ses traits ne sont plus tirés, il s'en est sorti lui. Il l'embrasse et nous balance oklm:

- Hey les gars, elle et moi on sort ensemble.

On ne peut que lui sourire et le regarder tel un rescapé. Le seul mec qu'a pût sortir de ce trou dans lequel on se noit tous.

*-:*

Après les cours, je rentre chez moi avec Kuro comme d'habitude. Ça reste mon ami d'enfance.
Il me fait faire un détour comme quoi il doit passer prendre un truc chez El. Sûrement de le beuh.
On ne se parle pas, j'ai rien à lui dire.

Je mets une musique aléatoire, genre Drama de Ajr, pendant qu'il discute de je ne sais pas quoi avec El. Elle a l'air un peu contrariée, comme si ce qu'il venait de lui dire ne lui plaisait pas. Elle finit par hausser les épaules et lui passer un mini sachet, ah au final c'est de la meth. Comment cette meuf fait pour se procurer autant de merdes on dirait qu'elle les fait pousser sous son lit !
Elle ferme la porte et on se casse.

La nuit commence à tomber, les différentes couleurs du ciel à ce moment-là me font rêver. Je souris tout seul, tellement c'est beau. Puis je me souviens de la présence de mon pote à côté de moi, que je ne sens plus. Je me retourne et le voit. Il regarde le ciel sourire aux lèvres, il y a de la mélancolie dans l'air.

- Hey tu te souviens quand on se baladait souvent ici à l'époque pour mieux voir le soleil se coucher? Tu le trouvais tellement beau que tu souriais tout seul devant.

- Ça n'a pas changé.

- Si on a changé.

Je le rejoins bien vite. On est côte à côte, on regarde l'astre décliner.
C'est à chialer. Sauf que c'est lui qui chiale.

- Tiens tu viens d'avoir une grosse prise de conscience dans ta gueule hein ?

- Ouais.

Il pleure encore plus. Je crois qu'il vient enfin de réaliser. Il vient de se rendre compte qu'il a fait n'importe quoi. Il rejoint Tanaka sur le banc des rescapés.
Une fois le soleil disparu à l'horizon, je le prends dans mes bras. Il entoure mes hanches des siens.
Entre ses larmes il sourit. Ça me réchauffe le cœur, cette chaleur qui sort de nulle part quand on est heureux.
J'ai retrouvé mon meilleur ami, il était temps.

Là il me raconte tout ce qui s'est passé avec Yu, au fond je m'en doutais, il a tout fait pour l'éviter. Puis il ajoute qu'il sait pas comment il a fait pour devenir aussi con, ça me ferait presque marrer s'il n'y avait pas plus important.

Toujours dans ses bras, je sors mon téléphone et fait un message à Noya.

De Keneko❤️😼

J'suis en train d'arriver chez toi. Par contre je suis avec Kuro il a un truc à te dire. Ne te défile pas c'est important.

De Nishino-life 💕🤣

Vas te faire foutre.

De Keneko ❤️😼

J'ai de la meth.

De Nishino-life 💕🤣

Je laisse la porte ouverte.

De Keneko ❤️😼

Appelle aussi Hinata ça lui fera du bien de prendre l'air.

- Aller viens Tetsuro c'est l'heure pour toi de passer au tribunal.

**-**

-Ok dude t'es pardonné. Mais ne nous refait plus jamais de coup comme ça.

- Promis.

C'est seulement un quart d'heure plus tard, que nous nous retrouvons chez Noya' passablement défoncés en train de régler le malaise entre lui et Kuro, à la manière des gonzesse en faisant une soirée pyjama, mais sans pyjama et avec de la meth dans l'organisme.

Ces deux connards ont enfin fait la paix. Hinata est toujours en dépression et ne parle pas beaucoup même son mini sourire a l'air factice.

Eh ben tant qu'il ne se sera pas réconcilier avec son Kageyama, on ne retrouvera notre petite boule d'énergie rousse préférée.

Ça me fatigue cette histoire.

En soupirant, je me lève dans le but de me barrer cinq secondes pour prendre l'air. Son moral désastreux me rend morose.

- Je sors cinq minutes faut que je respire là. Hina' passe moi tes clopes.

Je quitte la pièce, bientôt la maison et je me retrouve devant celle-ci, clope au coin des lèvres, à observer la rue déserte et calme.
Je me rappelle de quand on en rentrait ces mêmes soirs du Volley avec Hinata et Nishinoya, on se marrait puis on jouait aux jeux vidéos pendant des heures. Ou quand j'étais gosse et que je jouais ici pendant des heures avec Kuro et mon chat, qu'il m'aidait à retrouver à chaque fois.

Pourquoi ça me semble aussi lointain tout ça. Comme si ma vie s'était arrêtée au moment où j'ai fumer pour la première fois. Comme si le temps s'était soudainement arrêté pour tous nous plonger dans une réalité parallèle dystopique.

- Tu penses trop Kozume.

- Peut-être qui sait.

Y a Kuro qui apparaît près de moi. Il est toujours près de moi depuis qu'on est gosse. Genre il me voit comme un truc fragile qui peut se casser à tout moment juste avec un coup de vent. Il me lâche jamais c'est fou. À chaque étape de ma vie il a été là.

- Ça serait cliché si on s'embrasse là tout de suite ?

Je le regarde dans les yeux, ils brillent. Il est beau.

- Ouais.

Alors il le fait ce con. Et sous la lune, les étoiles et la fumée d'une cigarette oubliée, j'embrasse mon ami d'enfance, ou petit ami hein, parce que pour que ce con aille mieux il faut que ce soit moi qui le protège tel la petite chose fragile qu'il est.

C'est n'importe quoi.

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Ils méritaient une partie à eux❤️🌟

Beaten Down/ A Haikyuu Fanfiction/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant