Point de vue extérieur
Une semaine est passée depuis l'incident Gallass. Il s'en voulait toujours même après s'être excusé auprès de sa femme.
En effet, après que ses frères soient partis, il a suivi les conseils de ces derniers en laissant Amira se calmer jusqu'au lendemain. Et comme toute personne en tord il s'est excusé de son comportement puéril de la veille. Toutefois la balle était déjà partie. Elle fut surprise en premier lieu, mais n'a voulu rien faire paraître.
Mais...que saviez-vous d'une personne non rancunière ? Amira faisait partie de cette classe. Prête à pardonner tout et n'importe quoi. Elle n'a pas donné d'explications quant à sa disparition. Elle a juste pardonné. Elle a pardonné à son mari, à l'homme pour qui elle a quitté sa famille, à l'homme qui, malgré tout l'amour qu'elle lui transmet à travers son dévouement envers lui, ne cesse de la rabaisser et de lui montrer à quel point sa présence lui était insupportable.
«Qu'ils pardonnent et qu'ils tournent la page! N'aimez-vous point vous-mêmes que Dieu vous absolve?» Sourate 24, verset 22. Sourate AN NOOR ( la lumière)... Elle avait passé la nuit à se répéter ce verset coranique jusqu'à ce que son cœur s'apaise. Elle avait l'habitude d'entendre son amie Noor réciter sans cesse ce verset coranique quand elle était au plus bas.
Et ainsi elle pardonna à son mari avant même qu'il ne lui demande pardon. Facile n'est-ce pas ? Cela semblerait bien l'être mais en réalité non.
On est avant toute chose humains, avec des sentiments. On ressent de la douleur et de la peine. Et comme toute personne normale, c'est tout à fait logique qu'on se sente mal lorsque notre dignité et amour-propre sont piétinés. Et ce fût le cas d'Amira.« La colère est juste une extension lâche de tristesse. Il est beaucoup plus facile d'être en colère contre quelqu'un que de leur dire que vous êtes blessé » Tom Gates. Elle a peut-être pardonné mais n'oublie pas.
Point de vue Amira
Vous savez quoi ? J'ai décidé de me prendre en main. Je n'en peux plus de cette maison vide de vie et où je passe toute la journée à jouer à la gentille femme qui prend soin d'un mari qui ne lui accorde aucune importance. Je le faisais par amour pour lui malgré tous ses propos blessants, je le faisais parce que c'était mon rôle de femme de m'occuper de lui, de lui faire plaisir, il était de mon devoir d'accomplir mes convictions de femme mariée et je continuerais à le faire. Oui je le ferais ! Vous savez pourquoi . Pour non seulement ne jamais avoir l'occasion de me plaindre de mon comportement, mais aussi de ne laisser quiconque le faire. J'aurais la conscience tranquille en me disant que je n'ai failli à aucun de mes devoirs. Que je suis allée jusqu'au bout pour préserver mon ménage. Là je n'aurais pas à me reprocher quoi que ce soit.
Je ne changerais pas, mais dorénavant ce sera moi avant quiconque. Je prendrai soin de ma personne et j'irais à présent chercher du travail et être indépendante. J'ai d'abord appelé papa pour lui en parlé et bien évidemment il a ramené le sujet à Gallass.
_ En as-tu parlé avec ton mari ?
_ Papa ce n'est pas pour rien que je t'ai appelé !
_ Je le sais bien Princesse. Tu veux que je t'aide à choisir entre la communication et le commerce ?
_ Oui exactement !
_ Donc répond à ma question. Tu as discuté avec Gallass à ce sujet ?
_ Non pas encore !
_ Et pourquoi ?
_ Papa il est occupé et voyage de temps en temps c'est uniquement à cause de cela que je ne lui en ai pas encore parlé.
