Rêve ou réalité

VI. La fuite

*En sortant les vautours nous posent des questions, elles me regardent et elles me demandent ce que je leur ai dit. Je leur réponds simplement « la vérité, ce qu'il s'est passé ». Leurs regards était mauvais, je le voyais qu'elles m'en voulaient, et je savais pourquoi, mais en voyant leurs rage, je n'avais aucun regret.

 

Plusieurs jours plus tard, nous avons été informés par le commissariat que mon beau père a obtenu l'autorisation de sortir de garde à vue mais qu'il n'a pas le droit de venir à la maison. Il doit rester chez sa mère qui vit sur un terrain en Mobil-home et en caravane. En apprenant cette nouvelle je ne savais pas si s'en était une bonne ou non. Maintenant sa famille ne viendrait plus nous menacer comme ils le faisaient jusqu'à ce jour, mais de le savoir dehors, malgré les interdictions, je n'avais pas vraiment l'esprit tranquille.

Les jours passent et les menaces ont cessés. Nous étions enfin tranquilles. J'ai demandé à ma mère si nous pouvions déménager car même si tout semblais arrangé je n'étais pas complètement sereine, comme si je sentais que quelque chose allait se passer. Et malheureusement mon intuition n'était pas fausse. J'entends le téléphone de ma mère sonner, quand elle a décroché j'ai vu sa tête se décomposer. Elle semblait très inquiète, juste avant qu'elle ne raccroche elle a dit "dépêchez-vous je vous attends". Comment est-ce que je devais interpréter ça ? Est-ce que j'avais moi aussi des raisons de m'inquiéter ? Je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander :

_ Qu'est-ce qu'il y a maman ?

_ C'est Greg, il s'est sauver, en partant il n'était pas bien apparemment il veut se foutre en l'air et là ils ne savent pas où il est.

_ Mais il est partit comment ?

Il faut savoir que le terrain est isolé, il se trouve au milieu de la forêt au pied d'une montagne.

_ Il est partit a pied du coup il ne va pas pouvoir partir très loin mais il faut se dépêcher parce que si il appelle son pote et qu'il vient le récupérer en voiture ça va être plus compliqué pour le retrouver.

Génial, comme si nous avions besoin de ça maintenant. Je le sais qu'il a fait exprès de dire ça pour attirer l'attention sur lui, et forcément ça fonctionne. Mais on ne peut quand même pas ignorer ce genre de paroles...

Pendant que ma mère se préparait, je surveillais à la fenêtre pour la prévenir lorsqu'elles arriveront. Quelque minutes plus tard je vois leur voiture arriver en trombe, je préviens alors ma maman. Elle me donne l'ordre de surveiller les petits même si cela me paraissait évident.

J'entends la porte de l'entrée claquer, je me dirige vers la fenêtre et la vois quelques secondes après, courir à la voiture. Malgré les événements et ce qu'il a fait elle est quand même inquiète pour lui, ce que je comprends. J'entends les petits venir vers moi. Ils vont forcément me demander où est partit maman et il était clair que je n'allais pas leur dire : "chercher papa parce que il veut se faire du mal".

_ Elle est partit voir une personne mais elle ne m'a pas dit qui.

_ Elle revient quand

Je n'en avais aucune idée d'ailleurs.

_ Je ne sais pas mais elle sera là pour le repas je pense. Puis si elle met du temps je vous ferais à manger.

Je tentais de les rassurer comme je le pouvais, c'est normal qu'ils se posent des questions.

Le temps passait et je n'avais toujours aucune nouvelle. Les petits se posaient toujours plus de questions et j'étais incapable de leur donner une réponse car moi-même je n'en savais pas plus non plus. Je trouvais le temps vraiment très long, et l'ambiance très pesante. Un silence de mort régnait dans l'appartement, les petits aussi n'étaient pas bien ils n'étaient pas comme d'habitude a toujours se chercher les uns avec les autres pour trouver une excuse pour se battre.

Soudain j'entends la porte de l'entrée, je me précipite dans sa direction car je savais que c'était ma mère. Une sensation étrange me parcourait, je me sentais en même temps soulagé, mais j'appréhendais également ce qu'elle allait me dire. Est-ce que je faisais bien de m'inquiéter ?

_ Alors ? Lui demandais-je avec une voix un peu plus inquiète que ce que je souhaitais.

_ On a réussis à le retrouver, il va bien, maintenant ils vont plus le lâcher parce qu'il ne veut pas rester sur le terrain et ils ont peur des conneries qu'il veut faire.

_ Il y avait qui avec toi ?

_ Il y avait sa mère, sa sœur et son père. La Cynthia (sa sœur) avait sa voiture et le Thierry (son père) avait la sienne du coup on tournait à deux voiture.

_ Vous l'avez récupéré où ?

_ Il a eu le temps de descendre jusqu'en ville.

_ A oui quand même !

_ Oui mais le Thierry a réussi à le récupérer, il nous à appeler puis on les a rejoint sur au terrain chez la mémé.

_ Et là il va bien ?

Je ne sais pas pourquoi même en sachant ce qu'il a fait je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Pourtant je n'en avais aucunement l'envie, je ne voulais en aucun cas éprouver quelconque sentiment pour lui que ce soit de la peur, de l'inquiétude ou du regret. Chaque fois que je pense à lui je le revois frapper ma petite sœur, et ça je n'arriverais pas à le lui pardonner. Le pire c'est qu'il faisait ça devant ses enfants, il insultait maman, même nous il nous insultait. Mais je ne sais pas pourquoi je ne pouvais pas le contrôler, je m'inquiétais quand même pour lui, malgré ses actes...

_Oui oui il va bien, mais j'irais le voir tout à l'heure quand même.

Je ne sais pas pourquoi mais je n'aime pas l'entendre dire ça. Comme si je sentais qu'elle faisait une erreur. Mais bon de toute façon je ne peux en aucun cas l'empêcher d'aller le voir.

_ Tu vas y aller quand ?

_ Après manger, d'ailleurs tu me débarrasseras la table, tu feras la vaisselle et un peu de ménage s'il te plait.

Je ne sais pas pourquoi elle utilise l'expression "s'il te plais" puisqu'en réalité je n'ai pas le choix... Mais bon la situation est particulière donc je peux comprendre.

_ Oui je ferais ça.

Même si en réalité je n'en avais vraiment pas l'envie, car avec ma sœur nous nous occupons toujours de la maison, c'était devenu une habitude pour ma mère de nous laisser faire le ménage à sa place. Bien-sûr parfois elle le fait, mais 2 fois sur 3 c'est nous qui nous nous en occupons.

_ Merci.

Elle part dans la cuisine pour faire à manger, je ne savais pas quoi mais surement quelque chose de rapide donc je vais mettre la table avant qu'elle râle. Quelques minutes plus tard le repas est prêt, elle avait simplement fait des pâtes avec des steaks.

Pendant le repas, contrairement à d'habitude, tout était silencieux, on pouvait même entendre les mouches voler. (J'aime bien cette expression ;)). A la fin du repas je débarrasse la table pour aller faire la vaisselle. D'habitude je me bats avec ma sœur pour savoir qui va devoir la faire, mais là nous n'avions même pas la tête à ça, alors que s'était comme une sorte de routine, nous savions que nous allions trouver un arrangement et rigoler ensemble ou alors l'arrangement ne plaisait pas à l'une de nous et nous allions nous battre tout le long mais nous aimions ça. Quasiment directement après le repas ma mère se prépare pour aller le voir. Elle devait sacrément s'inquiéter pour être aussi pressée, et je n'aimais pas vraiment ça. Elle a enfin réussit à arrêter avec lui donc ce n'est pas pour reprendre cette relation aussi bien toxique pour elle que pour nous.

Quelques heures plus tard, 2h je crois, elle n'était toujours pas là, alors je fais coucher les petits car depuis un certain temps les journées étaient épuisantes, puis je pars également me coucher. J'ai beaucoup de mal à m'endormir car je ne savais pas du tout si elle allait bien, puis j'avais toujours des scènes et des paroles qui me hantaient, comment dire que depuis un petit moment mes nuits sont mouvementées. J'attendais silencieusement dans mon lit, je restais là à fixer le plafond en imaginant mille et une scène, en imaginant ce qu'allait être la suite de cette histoire. Mes pensées se font de plus en plus profondes, et mes yeux commençaient à se fermer doucement, et finalement comme d'habitude, je finis par m'endormir d'épuisement sans même avoir attendu le retour de ma mère.