Plusieurs jours sont passés depuis que mon beau-père est en garde à vue. L'absence de sa présence fait régner une atmosphère étrange à la maison, il nous a laissé son absence qui génère un vide lourd et égarant. Personne n'osait parler, chacun restait silencieux et agissait avec la douleur qui nous enracinait. Tout était trop récent pour poser des mots sur des maux encore douloureux.
Une sorte de routine s'est installé, chaque jour, les vautours viennent pour nous menacer et surveiller ce que nous faisons. De cette façon elles pensent obtenir ce qu'elles souhaitent, mais chaque jour, à chacune de leur venue, je ne cède pas car je suis la seule à soutenir ma sœur. Puis je l'ai bien vu dans son regard que ça lui fait du bien de ne pas se sentir seule et que ma présence l'aide à continuer d'avancer. Puis c'est mon rôle de sœur de la protéger. Ma mère reste un peu plus en retrait car elle a du mal à accepter les récents événements. Elle ne devrait pas se mettre en retrait mais se montrer plus présente pour les petits. Malheureusement chacun agit différemment. On ne peut pas lui en vouloir.
Les jours passent, et ma mère vient me voir pour me dire que nous sommes convoqués au commissariat, pour que nous soyons interrogés. Tout le monde sera interrogé, c'est-à-dire mon petit frère, mes deux petites sœurs, ma mère et moi. Nous serons interrogés seul, et chacun dans une salle différente. Quelle super expérience pour des enfants de 9, 11 et 13 ans...
Ma mère doit expliquer au petit qu'ils devront décrire aux policiers ce qu'il s'est passé. Elle les appelle et leur dit :
_ Les enfants, demain on ira au commissariat, vous allez devoir expliquer aux policiers ce qu'il s'est passé, ils vont vous poser des questions, ça sera normal. Vous devrez aller dans une petite salle mais je ne sais pas si j'aurais le droit de venir avec vous. Si maman ne peut pas, il ne faut pas s'inquiéter, je vous attendrais à côté de la salle.
Ils la regardent tous les trois avec de grands yeux car ils ne comprennent pas pourquoi ils sont obligé de faire ça. La plus petite demande :
_ C'est quand qu'on doit y aller ?
_ On y va quand on veut mais le plus tôt c'est le mieux. Donc on ira demain.
_ D'accord, et ça va durer combien de temps ?
_ Je ne sais pas ça dépend des questions qu'ils ont à vous poser et de ce que vous allez dire.
_ Mais il faudra dire quoi ?
_ Je pense qu'ils vont vous demander ce qu'il s'est passé, pourquoi il y a eu ça, comment ça se passe à la maison, et plein d'autres questions comme ça. Mais ce n'est pas à moi de vous dire ce que vous devrez dire, vous raconterez les choses comme vous les pensez et vous répondrez à leurs questions
Ils regardent ma mère d'un air de dire « d'accord, on a compris mais nous ne sommes pas vraiment rassuré de devoir faire ça ».
Moi j'observais ma mère qui tentait de rassurer les petits, mais je voyais qu'elle n'était vraiment pas bien par rapport à cet interrogatoire, puis ce n'est pas quelque chose qu'une personne doit vivre, ce n'est pas normal. Puis ça l'est encore moins pour un enfant, pour certain ça peut presque être traumatisant. Mais je me dis qu'avec tout ce qu'il s'est passé, le plus traumatisant est passé donc ça ne devrait pas être trop compliqué pour eux.
Le lendemain, nous nous préparons pour nous rendre au commissariat. En observant un peu tout le monde je remarquais que chacun était nerveux, car ils savaient ou est-ce que nous allions. Comme à chaque fois que quelque chose d'anormal se passait, l'atmosphère était lourde et pesante. Quand enfin tout le monde est prêt nous sortons pour aller prendre le bus, nous devons en prendre un premier pour aller en ville puis un deuxième pour nous rendre à l'hôtel de police. Encore une fois aucun de nous n'a décroché un mot durant tout le trajet. Plus nous nous approchions de l'hôtel de police plus la tension montait. A chaque pas que je faisais, une boule de plus en plus douloureuse se formait dans le bas de mon ventre. Quand nous sommes descendu du second bus, je sentais mes jambes de plus en plus lourdes trembler, puis plus nous nous approchions du bâtiment, plus mon corps entier tremblais à chaque seconde qui passait.
Nous commençons à monter les marches du bâtiment et d'un coup, comme si le stress n'était déjà pas assez à son comble, un homme étrange avec un gros sac poubelle noir qu'il tenait sur son épaule se trouvait devant nous. Il allait entrer dans le bâtiment quand, sans prévenir les policier se sont précipité vers les portes pour les verrouiller, ils nous ont fait signe de nous éloigner avec leur armes qu'ils pointaient sur nous puis ils l'on rediriger vers cet homme étrange. Ils lui ont hurlé de poser à l'écart le sac qu'il tenait et de s'en éloigner en gardant les mains en l'air. Ils ont re-déverrouillé les portes tout en gardant leur arme pointé sur l'homme et ont récupérer le sac pour le fouiller. Quand ils ont constaté qu'il n'y avait rien de suspect ils ont fait entrer l'homme puis ils nous ont fait signe que nous pouvions entrer également.
Je peux vous assurer que ça fait un drôle d'effet de se retrouver avec une arme pointé dans sa direction et que c'est également très stressant surtout dans notre cas.
En entrant nous sommes allés nous présenter en expliquant la raison pour laquelle nous sommes venus. Ils nous ont demandé de patienter en salle d'attente le temps qu'ils préviennent que nous sommes présents. Cela faisait environs 10 minutes que nous attendions, j'entends le portes du commissariat s'ouvrir, puis en tournant la tête je ne m'attendais pas à les voir ici. Les vautours étaient là aussi...
L'ambiance était déjà tendue mais maintenant qu'elles sont là, des étincelles se baladent dans l'air. Je ne me suis même pas levé pour aller leur dire bonjour, je n'en avais pas l'envie. Devant les policiers, elles faisaient exprès de nous adresser de grands sourires alors que d'habitude ce n'est pas du tout le cas.
L'une d'elle, la grand-mère, prend la parole et dit :
_ Alors mes petits, ça va, vous n'êtes pas trop fatigué ?
Depuis quand elle s'intéresse à la santé des petits alors que je le rappelle, elle a dit devant eux qu'elle était prête à les séparer de leur mère et les faire placer en foyer. Vraiment il ne vaut mieux pas imaginer tout ce qu'il me passe par la tête à ce moment-là, ni toutes les insultes que je leur balance intérieurement car ce n'est pas agréable à entendre.
Les deux petits répondent :
_ Nan ça va, pas trop, on a bien dormis cette nuit.
_ D'accord, et ça va vous n'avez pas trop peur d'aller avec les policiers ?
_ Bah un peu quand même.
_ Oui c'est normal c'est impressionnant quand même hein.
Mon dieu qu'es ce qu'elle peut m'énerver avec sa voix de pingouin là ! Ce genre de personne c'est ce qu'on appelle une focus et je déteste ça le pire c'est qu'elle me regarde droit dans les yeux pour me narguer. Comme si elle me disait « tu as vu, c'est bête tu peux rien dire là ». Mais si elle va vraiment trop loin je n'hésiterais pas à le lui faire remarquer parce que là je ne peux rien lui reprocher car elle parle seulement à ses petits-enfants.
Le temps avec elles, me paraissait vraiment très long, plus il passait plus leurs voix m'insupportait et ça serais quand même bête de péter un câble dans un commissariat. Puis j'ai bien remarqué que c'est ce qu'elles cherchaient, alors je n'entre pas dans leur jeux et je fais comme si elles n'existaient pas.
Au bout de ce qui ma parut être une éternité, un policier arrive dans notre direction et demande à voir la petite choupinette Samara, ma petite sœur de 9 ans. Elle se lève en me regardant avec inquiétude, ça m'a fait vraiment mal au cœur car son regard était tellement expressif que je pouvais l'entendre me dire qu'elle avait peur et qu'elle ne voulait pas y aller... Ma mère à demander à aller avec elle, ils lui ont dit oui mais ne devait pas l'influencer dans ce qu'elle allait dire, elle ne devra pas la regarder, ni lui faire de signe pendant son interrogatoire. Alors elles partent toutes les deux avec le policier. Nous restons tous les trois avec les vautours. Quelques minutes plus tard un autre policier arrive, cette fois c'est à moi qu'il demande de venir. Soudain le stress remonte d'un coup, j'ai un coup de chaud et la tête qui tourne légèrement.
L'un des vautours me dit :
_ Tu veux que je te garde tes affaires pendant que tu es avec eux ?
Je la regarde puis sans lui adresser un mot je tends mes affaires à ma sœur et je suis le policier jusqu'à la salle ou je vais être interrogé.
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Rêve ou réalité
SpiritualT'ai t'il déjà arrivé de rêver et de te demander si c'est bien la réalité où bien rien d'autre qu'un simple rêve. Ou alors est ce que ça va plus loin encore ? C'est ce que je vais tenter de comprendre à travers mes vécus en vous expliquant mes ress...