CHAPITRE II

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La sonnerie de mon téléphone m'a réveillé, c'était Marielle ma meilleure amie qui m'appelait, elle voulait savoir si je pouvais l'accompagner à l'anniversaire de Nathan son cousin dans l'après-midi, j'ai naturellement accepté, je n'avais que deux paires de chaussures en bon état, de plus tous mes vêtements étaient vieux, mais j'ai quand même trouvé une tenue à me mettre. Il est midi, j'entends sonner à la porte, c'était papa Maël, le petit frère de papa, il voulait voir maman mais elle était sortie alors il m'a remis une enveloppe que je devais lui donner, au même moment Marielle est arrivée, nous avons arrêté un taxi qui nous a déposé devant la maison de son cousin. Lorsque que je suis rentré, j'étais émerveillé par la splendeur de la maison, elle était très grande avec deux piscines et à l'occasion de la fête de Nathan il y avait une petite touche de décoration spéciale, tout était beau et là je remarque que tous les yeux étaient rivés sur moi mais avec un air de dégoût et de moqueries, c'était certainement à cause de mes vêtements, je me suis alors sentie mal à l'aise et je voulais rentrer chez moi mais Marielle ne voulait pas.
A la fin de la fête où j'ai tenté d'être normale pour fuir tous ces regards, il a été demandé à tous les invités de se rendre dans le jardin pour une photo de souvenirs. Je ne voulais pas y aller, un serveur a insisté pour que j'y aille, j'ai posé mon verre et quand je suis arrivé au jardin je n'ai pas vu Marielle, le photographe m'a demandé de rejoindre rapidement les autres pour la photo, à peine j'eus le temps de poser les pieds sur le gazon que j'entends une voix derrière moi qui disait « où va-t-elle ? Elle est trop mal habillée pour apparaître sur cette photo, dites-lui de se retourner. Je suis restée un petit moment bloquée et lorsque je me suis retournée c'était Valériane la sœur aînée de Nathan qui tenait ces propos, « tu n'as rien à faire ici » a-t-elle ajouté, Marielle ayant suivi la scène s'est approchée de moi et m'a dit « ne l'écoute pas, viens on part d'ici » elle a alors donné à Nathan un présent et nous sommes sorties de cette vaste maison, elle voulait m'accompagner jusqu'à chez moi. Quand nous sommes arrivées, des larmes perlaient ma joue sans que je ne m'en rende compte, Marielle avait de la peine pour moi je le voyais sur son visage, « ce n'est rien, sèche tes larmes ma princesse » m'a-t-elle dit avec un visage vraiment triste. Maman est arrivé, j'ai dû sécher mes larmes pour ne pas qu'elle s'inquiète, elle était toute rouge, Marielle et moi avons couru vers elle, « qu'as-tu maman » demanda Marielle, mais maman arrivait à peine à ouvrir la bouche, elle était vraiment très fatiguée, nous lui avons donné quelques médicaments et mise au lit. Quelques heures plus tard maman avait retrouvé ses esprits, mais je me demandais toujours ce qui lui était arrivée, c'est alors qu'elle m'a expliqué qu'elle avait marché sur une très longue distance parce qu'elle n'avait pas d'argent pour le transport, je l'ai regardée avec un visage désolé, j'avais vraiment de la peine pour ma si douce mère.
Le lendemain matin très tôt je lui ai remis l'enveloppe que papa Mael avait laissé, je m'apprêtais à sortir de la maison pour l'école lorsque j'entendis sourdement « si tu vivais ta fille serait très épanouie » je me suis alors approché et j'ai vu les photos de papa sortir de l'enveloppe, je sentais que maman voulait pleurer mais s'est retenue pour que j'aille à l'école en paix, elle m'a serré dans ses bras et m'as demandé de me mettre en chemin. Je voyais Marielle de loin, dans la cour du collège, elle se disputait apparemment, lorsque je me suis approché j'entendais des rires qui se multipliaient au fur et à mesure que j'avançais, j'étais confuse. M'ayant aperçu, Marielle se dirige vers moi, « Ariane ! cette petite idiote a raconté à toute l'école se qui s'est passé à la fête d'hier » m'a dit ma meilleure amie, j'ai alors compris tous ces rires et j'étais très embarrassé, mais il y avait Marielle qui essayait tant bien que mal de me remonter le moral. Tout cela ne m'a pas empêché de suivre correctement mes cours car l'école était mon seul espoir pour offrir une vie meilleure à maman. Après une dure journée, je rentrais lorsque j'aperçus de loin Maman qui était assise devant la porte de la maison avec nos affaires, j'ai couru vite la rejoindre, elle m'a alors fait comprendre que le propriétaire de la maison nous avait mises à la porte. Tout le voisinage nous regardait, c'était la tristesse, la honte et la colère qui m'envahissait, il était presque 17h et nous ne savions pas où dormir, Marielle est arrivée plus tard, elle était choquée, nous n'avions que quatre valises, le propriétaire a confisqué tous nos meubles et les belles soupières de maman en guise de dédommagement des six mois de loyer impayés. Marielle a décidé d'apporter nos affaires et les garder dans sa chambre. Elle m'a ensuite donné une carte de séjour pour un hôtel qu'elle n'avait pas utilisé, elle l'avait gagné à une tombola, mais malheureusement il ne restait qu'une seule nuit valable. Marielle nous a porté de la nourriture et quelques vêtements dans un petit sac. Après cela maman et moi sommes retrouvées à la rue, j'étais choquée de ma propre situation, je croyais rêver, maman était assise et un homme s'est approché d'elle, c'était pasteur Elie, il nous a cherché pendant plusieurs jours lorsqu'il a appris la nouvelle. Il a proposé à maman que nous nous installions à l'église, elle a naturellement accepté, nous n'avions pas le choix de toute façon.

La Bien-Aimée Du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant