Rose

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"Ma belle"... Ce surnom me colle des frissons ! Comment peut-on avoir une telle réaction à un simple pseudonyme ? Je peux encore sentir son toucher alors que ça fait déjà 3 heures que nous avons quitté l'hôtel. Et je pue la frustration à des kilomètres à cause de l'interruption de Mme. Lefebvre ! J'étais entrain de me perdre dans ce baiser quand elle a frappé.

Chloé et Cataleya rièrent à mes côtés. Nous sommes dans le parc de l'orphelinat pour manger, ils nous ont gentillement préparé des sandwich, nous proposant de nous installer dans leur jardin. La température n'étant pas très froide, nos enseignants ont accepté en les remerciant. Les hypocrites se sont mise à l'autre bout du parc, heureusement pas très grand (environ la taille d'un terrain de football), le groupe qu'elles appellent des "loosers" se sont mises a quelques mètres des profs et avec les filles nous sommes en face d'eux.

-On dirait que tu vas tuer quelqu'un, ria Cataleya.

-Nan, soupirai-je, Mme Lefebvre nous a interrompu.

-Comment ça ? Demanda Chloé.

Je regardais vers M. Leroy, qui dû sentir mon regard car nos yeux se croisèrent.

-Ce matin, leur expliquai-je, on se branchait avec M. Leroy. A un moment il est allé s'assoir pour mettre ses chaussures et je me suis mise à genoux derrière lui. On a fini par s'embrasser et quand ça devenait...

Comment dire ?

-... passionné, elle a frappé à la porte. Le problème c'est que j'avais chaud, je me sentais bizarre.

-Comment ça ?

-Je sais pas... C'était comme si mon esprit s'était focalisé uniquement sur M. Leroy. Je l'avais contre moi, je pouvais le toucher et l'embrasser, et ça me donnait des frissons et des fourmis dans tout le corps.

-Des fourmis, pensa Chloé, même ?

Je tournai la tête vers elle pour la voir me montrer son entre-jambe d'un signe discret. Je rougis, leur faisant comprendre que oui, en effet, même là...

-C'est de l'excitation, me sourit Cataleya. Tu as envie de coucher avec M. Leroy et le fait que vous soyez interrompu te frustre. Vous avez envie l'un de l'autre, ça crève les yeux.

-Et comme vous dormez ensemble, enchaîna Chloé, c'est d'autant plus frustrant parce que vous pouvez le faire. Personne n'en saura rien et vous pourrez enfin céder.

-Ce n'est pas un peu tôt ? Questionnai-je.

C'est vrai qu'on ne se connaît que depuis 4mois. Cata reprit :

-Ça fait 4 mois que vous vous tournez autour. Je pense que vous pouvez largement coucher ensemble ! Même plusieurs fois. Les réactions que tu as sont tout à fait normal Rose. Tu le désire et lui aussi, vos corps prennent le relais sur votre conscience.

Nous sifflons d'admiration devant sa phrase tirée d'un roman.

-La classe, Cata, s'amusa Chloé. Je ne te savais pas poète.

-J'ai des talents cachés.

On rigola. Chlochlo se tourna vers moi.

-Elle a raison, Rose, vous devriez arrêter de résister. Ce matin M. Leroy - en pensant être discret - à remis son érection en place, on l'a vu faire. Vous vous voulez mutuellement, et c'est flagrant, mais vous vous abstenez à cause de la relation prof/élève. C'est dommage parce que si, pendant les cours, vous ne montrez rien et restez caché ça peut fonctionner. Vous pouvez même vous mettre en couple ! Tant que personne ne l'apprend c'est faisable. 6 mois, c'est long, mais réalisable.

'Pas faux. M. Leroy maintient que nous n'avons pas le droit à cause de nos positions, lui pouvant perdre son travail, mais nos corps nous rappellent clairement à l'ordre. Et ceci depuis le premier jour... C'est plus profond qu'une simple attirance physique mais je ne saurai dire quoi. En tout cas je le veux. 

Désirs défendusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant