Mais qu'est-ce qu'elle est lourde ! M. Leroy lui a déjà dit qu'il n'était pas intéressé mais elle relance en l'embrassant de force. Je suis arrivée au bon moment, le pauvre j'ai cru qu'il l'embrassait parce qu'il le voulait alors que non... Il avait l'air vraiment mal que je les ai surpris. Il ne m'a pas lâché jusqu'à ce que j'ai entendu ce qu'il avait à dire et il a bien fait. Ça m'avait fait mal de les voir comme ça (pourtant c'est ridicule nous ne sommes pas ensemble !) et j'ai agis stupidement en le fuyant, essayant de cacher ma douleur derrière un masque d'insensibilité. Mais ça n'a pas fonctionné, il a compris mon jeu. Heureusement d'ailleurs !
-Yose !
Une petite touffe rousse me fonça dans les jambes à peine je me tourne. Baissant la tête, j'aperçus une petite fille de 5 ans, cheveux roux long attachés en tresse avec des yeux verts brillant de malice. Un sourire aux dents blanches accompagna le tout, lui donnant un air angélique.
-Oui, Sabrina ?
En effet sa mère avait beaucoup d'humour... Appeler sa fille Sabrina - prénom d'une apprentie sorcière dans un dessin animé pour enfant - alors qu'elle est rousse - de nombreuses femmes ont été condamnées à mort pour sorcellerie parce que les rousses étaient accusées de pacte avec le Diable, dont elles portaient les stigmates jusque sur leurs cheveux, durant l'inquisition médiévale - est assez horrible pour la petite. Plus tard ça sera compliqué pour elle à cause des moqueries. Il ne faudra pas qu'elle se laisse faire.
-Câliiiiin !
Je me baissais pour la prendre dans mes bras. Elle essaya de m'escalader, posant son genou gauche sur ma jambe et son pied droit sur ma ceinture, ses bras se serrant fort autour de mon cou. Rigolant, je posais mes mains sous ses aisselles pour la soulever, ses jambes s'accrochant à ma taille. Sa tête se posa dans mon cou, regard tourné vers les autres enfants. Elle se détendit alors totalement, semblant être calée et bien ici.
Sabrina s'est retrouvée à l'orphelinat suite au décès de sa mère. La police avait recontacté le père qui avait annoncé n'avoir rien à voir avec cette gamine, qu'il ne voulait pas l'assumer. La mère n'ayant aucune famille, Sabrina avait donc été placée dans cet établissement. Même si son arrivé avait été difficile, étant donné qu'elle était traumatisé de ce qu'elle avait vécu malgré son âge (2ans et demi), elle n'avait pas parlé jusqu'à ses 4 ans, allant jusqu'à même refuser d'être approchée. C'était à l'aide de patience, de calme et de mots rassurants, que cet asticot a fini par communiquer. Les mots ont du mal à sortir mais elle tient bon, enrichissant son langage par l'écoute des adultes et autres enfants.
-On dirait que tu as une fan, sourit une des employées.
-On dirait bien.
Je souris, attendri. Ça va me faire mal au cœur de devoir partir mais je lui ai promis de lui écrire. On s'est arrangé avec une fille pour qu'elle lui lise mes lettres et pour me répondre à sa place.
-Que se passe-t-il entre le jeune homme et toi ? Me demanda-t-elle.
Sabrina s'agita dans mes bras pour descendre, remuant jambes et bras. Je la posais au sol avant de regarder la direction indiquée par la femme. J'aperçus M. Leroy occupé avec 3 enfants, faisant de grands gestes et le visage très expressif. Je pense qu'il leur raconte une histoire.
-Il ne se passe rien.
Elle me regarda les sourcils relevés, bras croisés sur sa poitrine.
-Je vous voit faire depuis hier, sourit-elle. C'est discret mais si on regarde bien on peut voir vos gestes et vos regards. Donc que se passe-t-il entre vous ?
Je rougis.
-C'est mon prof de sport, il n'y a rien.
Elle soupira, levant les yeux au ciel d'un air amusé.

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Désirs défendus
RomansaQuand Rose Whittmore, 19 ans, reçoit un appel du lycée disant qu'elle est prise pour la formation demandée, elle se réjouit à l'idée d'étudier enfin un domaine qui lui plaît. Quand Maxime Leroy, 25 ans, professeur de sport, apprend qu'il aura cette...