Chapitre 8 : " Ganji "

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Une douleur perçante vient tirailler le visage gauche de Ganji, ce qui le réveille immédiatement. Il essaye d'ouvrir les yeux dans une grimace douloureuse, mais il est capable de voir que de son œil droit. A son autre côté, une pression appuie sur sa paupière. Il lève la main pour toucher ce qui le gêne et il sent un bandage entourer sa tête. Difficilement, il touche ce qui entoure son œil, inspectant aveuglément. La douleur refait surface plus violemment, il grogne. Malgré son jeune âge, il ne pleure pas, serrant les dents pour se contenir le plus possible.


« Sois fort mon ange, tu es plus fort que ton personnage préféré ».


Au fond de son esprit, il entend encore la voix rassurante de sa mère, il se remémore son sourire remplit d'amour qu'elle lui dédiait quand il se blessait, les yeux larmoyants. Il frotte son œil toujours valide pour chasser la seule larme qui coule sur sa joue. Dans ses veines, il sent encore cette chaleur qui ne l'a pas quitté depuis son arrivée ici et il trouve cela rassurant également, l'aidant à se sentir plus fort que jamais.


Quand les pensées sombres quittent sa tête, Ganji remarque qu'il se trouve dans un lit, ce qui est plus confortable que l'endroit humide et sombre qu'il a connu quelques heures plus tôt. Il se lève, attendant que sa tête cesse de tournoyer. Il ne porte plus les vêtements que sa mère lui avait minutieusement préparé, mais un pyjama qu'il ne connait pas. Il tire sur le tissu qui est légèrement petit pour son gabarit. Affolé, il se tatte les cuisses, son ventre, le haut de ses bras et ses poignets. Et quand sa main entoure le bandeau fixé à son poignet, un souffle de soulagement retentit. Il tient toujours le cadeau de sa mère, venant de son père.


La fatigue ne parcourt plus son corps, il se décide à descendre du lit dans un petit saut, atterrissant sur le parquet dans un bruit sourd. La pièce est dans la pénombre mais l'air y est chaud et agréable. Sa pupille s'habitue progressivement à la noirceur et commence à voir presque distinctement, grâce à la lueur de la lune. L'enfant déambule dans la chambre qui lui est inconnue. Des jouets en bois sont éparpillés sur le sol, comme si un enfant les avaient laissés ainsi après avoir joué des heures. Ganji continue son exploration. Il y a peu de meubles, juste un bureau bien rangé, une bibliothèque contenant beaucoup de livres, où celui-ci passe son doigts sur les couvertures. Puis une étagère l'intrigue, elle supporte beaucoup de cadres photos. Il aimerait vraiment les voir, il se grandit sur la pointe des pieds mais même en faisant tout ce qu'il faut, il est bien trop petit pour les apercevoir. Ganji râle que sa curiosité ne soit pas assouvit. Il abandonne, préférant s'avancer vers les jouets quand il entend un bruit venant de derrière la porte. Il sursaute avant de s'avancer vers celle-ci avec lenteur, essayant de savoir de quoi il s'agit. Et si c'était le ninja qui l'avait agressé ? Rien qu'à cette hypothèse, le corps du petit garçon frissonne, il ne veut plus être confronté à son regard remplit de haine. Instinctivement, il pose délicatement sa main sur son bandage, il a certainement perdu son œil et il aimerait garder le second.


Il colle son oreille sur le bois et attend, se concentrant au maximum pour reconnaître ne serait-ce qu'un pas... Mais plus rien. Ganji se recule réfléchissant à ce qu'il pourrait bien faire.. Il aimerait retrouver sa mère. Dans un élan de courage, il tourne la poignée et ouvre délicatement la porte qui grince légèrement. Il passe seulement la tête, n'étant pas à l'aise avec la possibilité d'un certain danger. Seulement, une petite voix lui intime de s'aventurer vers ce danger. Il met donc un pied dans le couloir aussi sombre que la chambre et déambule sur la pointe des pieds, essayant de ne faire aucuns bruits suspects. Il marche vers ce qui lui semble être les escaliers et une lueur d'espoir se lit en lui, espérant retrouver sa maman, le plus rapidement possible. Quand un nouveau bruit se fait entendre. Il se raidit, restant immobile durant de longues secondes. Son instinct, cette fois-ci lui ordonne de se diriger vers le boucan. Cela provient d'une pièce au bout du couloir, à l'opposé d'où il vient. Mais il continue de déambuler comme il peut.

Un aller simple, ( TOME 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant