Chapitre 40 :

367 28 17
                                    

-Niel...
Seul son prénom sort de ma bouche, semblable à un gémissement, quand mon frère passe le pas de la porte, le regard fixé sur moi.

-Donc c'était bien toi.

Contre toute attente, ce n'est pas celui qui vient d'arriver qui parle, mais celui qui se trouve juste derrière lui.

Dans l'ombre de mon frère j'aperçois Nial qui ferme la porte derrière lui.
À clé.

Leurs cheveux sont ébouriffés et leurs yeux cernés.

-Je n'arrivais pas à dormir. Je me tournais et me retournais dans mon lit. J'avais un sentiment de malaise. Mais j'étais persuadé qu'il ne venait pas de moi. Alors je suis allé voir du côté de Nial. Il était comme moi : il ne comprenait pas. Que se passe t'il Nael ?

Je renifle bruyamment alors qu'ils viennent m'enlacer tous les deux en même temps.
Un couinement sort de ma bouche.
et Je repose l'intégralité de mon poids sur mes frère.

Je positionne mes bras de façon à les serrer contre moi tous les deux.

Au bout de quelques secondes je me détache légèrement d'eux, sans pour autant les lâcher, juste suffisamment pour voir leurs visages.

Tous les deux ont les larmes aux yeux.

C'est Nial qui parle en premier, Niel lui semble vouloir me disséquer des yeux. Comme si son regard pouvait avoir à travers ma chair et mes os pour voir le contenu de ma petite tête de piaf.

-Qu'est-ce qu'il y a Nael ?

Doucement Niel nous tire vers mon lit dans lequel il nous fait nous installer. Comme à leur habitude ils me positionnent au centre et m'entourent de leurs bras.

J'ai l'impression d'être un enfant victime d'un gros chagrin. Je sanglote si fort que je suis contraint de prendre ma respiration par à-coups.

-Je...comp....rends pas. Sylan... je...Puis, je me suis... Levé... J'étais tout seul...J'étais tout seul... J'étais en colère. Et puis... J'ai peur...

Nial m'oblige à tourner la tête pour fixer son regard dans le mien

-Wow....Nael... il va falloir que tu réussisses à te calmer parce qu'on ne comprend rien du tout là...

Puis c'est Niel qui réclame mon attention.

-Tu n'es pas obligé de tout nous dire ce soir. Tu n'as qu'à essayer de dormir... Demain ça ira mieux.

Nial acquiesce et ils me serrent un peu plus dans leurs bras, formant un cocon protecteur.

Niel fini par éteindre ma lampe de chevets.

Dans le noir, entouré de mes deux triplets, je ne parviens pas à m'arrêter de pleurer.
Ils n'en démordent pas pour autant, patiemment, ils me caressent les cheveux et me serrent contre eux.

Ils ont le cœur gros, je le sens, je le sais. Quand l'un de nous pleure, c'est une épreuve pour les deux autres.

Ils refusent de s'endormir avant moi.

Je ne sais pas pendant combien de temps je me vide de mon eau par les yeux, mais cela me semble durer plusieurs heures. Je finis par m'effondrer de fatigue, les yeux collés par les larmes, le visage irritée par l'eau salé et le cœur gros.

Si s'endormir a été difficile, se réveiller l'est davantage.

Mes yeux sont scellés par les vestiges des larmes, je me sens cotonneux. Mes souvenirs de la veille sont flous. Je peine à me souvenir de ce qui m'a tant bouleversé.

Shiro-Souls [BxB] En pause pour réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant