Jamais sang-mêlé

Chapitre 17

J'ouvre mes yeux d'un coup. Je suis nue dans mon lit. Je dois reprendre quelques instants mes esprits pour reconnaître où je suis. Il fait nuit, je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais je suis encore très fatiguée. J'ai une poussée d'adrénaline, comment cela se fait-il que personne ne soit venu me voir ? Du bout des pieds, je sens mon peignoir au fond du lit encore humide, j'ai dû l'enlever pendant mon sommeil. Je l'attrape entre mes orteils et le fais remonter jusqu'à moi. Je suis inquiète, épuisée, mais impatiente de savoir ce qui se trame dans ce bâtiment. Ce sentiment d'oppression est en train de me persécuter, j'ai si peur de franchir cette porte. J'ai si peur d'entendre la pire des nouvelles.

Je descends les marches, le marbre me gel les pieds. Ça a l'air si calme, si paisible. On pourrait croire que rien ne s'est passé ici. La bâtisse semble vide, personne en vue. C'est étrange. J'ouvre la porte principale, le froid me saisit les os, je serre mon peignoir et continue d'avancer. La porte de sortie est grande ouverte. Une vague d'émotions s'empare de moi, quand mes yeux sur posent sur un homme, au loin de dos, que je reconnaîtrai parmi toute la population mondiale.

– James...

Mon corps s'immobilise entièrement. Je ne peux retenir un sourire. C'est la première fois que je ressens un si grand bonheur, je ne pouvais pas espérer plus beau réveil. J'attendais ce moment depuis si longtemps. Plusieurs hommes ainsi que Chen sont en face de lui. J'en tremble de partout, toutes les émotions en moi se bousculent dans tous les sens. J'aimerais hurler au monde entier tout ce que je ressens en ce moment. C'est si magique. C'est si indescriptible. Ils sont à peine visibles dans cette pénombre. Personne ne remarque ma présence. Ma tenue n'est pas adéquate, mais peu importe, c'est le cadet de mes soucis. Je décide de franchir la porte d'issue, James n'a pas encore remarqué ma présence, mais je suis sûre qu'il m'a sentie.

– Non Adrina !

Je suis propulsée en arrière. Une main se pose sur ma bouche. Je ne cherche pas à me débattre, cette voix je la connais. Je la connais même très bien. En moins d'une seconde, je comprends, que la fin des soucis sonne comme un renouveau de problèmes.

– N'y va pas !

Je me retourne d'un mouvement rapide.

– Oh Mon Dieu...

Je laisse le temps d'un instant mes interrogations pour profiter de ce deuxième moment tant attendu. Le sourire timide de Céliane en dit beaucoup sur ce qui se trame à l'extérieur. Quelque chose ne va pas. Même en essayant de ne laisser rien paraître, je sais qu'elle ne m'annoncera pas une bonne nouvelle.

– Tu es là ! Mon Dieu vous êtes tous les deux réveillés !

Je la serre du plus fort que je peux. Je vais la serrer à ne plus pouvoir respirer. Je suis si heureuse de la voir en vie, là devant moi. Ce petit bout de femme que je ne pensais plus revoir non plus.

–Tu vas vivre Céliane, tout est terminé, continué-je émue.

Elle pose ses deux mains sur mon visage.

– Suis-moi s'il te plaît.

Céliane attrape ma main et m'emmène à l'opposé de James. Que va-t-elle m'annoncer de si terrible, pour m'empêcher de vivre ce moment qui est des plus précieux ? Les couloirs sentent l'encens et la bougie. Sans doute l'endroit où la consécration a eu lieu.

– Ton silence me fait peur Céliane, s'il te plait laisse-moi aller le voir, tu me parleras tout à l'heure, je suis si impatiente ! Je n'arrive plus à tenir en place !

– Il faut que je sois certaine d'une chose. Entre dans cette chambre, fais-moi confiance, nous devons vérifier une chose avant que tu ne puisses le voir.