3. « Une chienne »

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Livaï entra dans son bureau, suivi de la fille, qu'il tenait toujours par le poignet. Son visage était impassible, pourtant, son cerveau tournait à cent à l'heure.

Pourquoi je lui ai demandé de venir au juste? Et puis, pourquoi je lui ai prit le poignet? J'ai rien à lui dire, à cette gamine de merde. C'est pas parce qu'elle a pleurniché qu'il faut que je lui parle.

Ouais mais Livaï, c'est ton travail de faire attention à tes soldats. Ouais voilà, c'est pour ça que je l'ai amené.

Il fut satisfait de la raison qu'il avait trouvé et lâcha le poignet de Mikasa une fois la porte du bureau fermée. L'homme s'assit et regarda Mikasa en grimaçant.

- Pose pas ton cul sur cette chaise, tu pues la sueur, t'es dégueulasse, avait-il dit en la regardant de haut en bas, du dégoût clairement visible sur son visage. Mikasa fronça les sourcils.

- C'est pourtant vous qui m'avait forcé à venir dans votre bureau. J'ai rien à vous dire, rétorqua la brune en enfouissant son visage dans son écharpe. 

Elle était toujours gênée d'avoir été démasquée par la pire personne qui puisse exister, selon elle. Puis elle redressa la tête. Plus jamais elle ne lui donnerait l'occasion de la revoir faible.

Jamais.

Le caporal l'observa et haussa un sourcil, l'air ennuyé. Il appuya ses coudes sur son bureau, et croisa ses doigts au niveau de ses lèvres tout en la regardant. 

- Ta punition est levée, Ackerman. J'espère que ça t'auras servi de leçon. Plus de mutinerie à la con pour les yeux de ton frangin.

Mikasa hocha simplement la tête, intérieurement ravie que cette punition s'achève. Elle avait envie de lui dire qu'elle ne le referait plus, mais elle n'y parvint pas. Elle-même n'était pas sûre d'elle. Après tout, la brune ne pouvait rien promettre, car si demain Eren était encore en danger, peut-être ne pourrait-elle pas la respecter. Il passait avant toute chose. 

Livaï la regarda dans les yeux, impassible.

- Ecoute moi bien, gamine. Si tu me refais un coup comme ça, tu repars d'ici en civil. Du coup, plus moyen de protéger ton titan. 

Mikasa ouvrit les yeux un peu plus grand. Il avait compris ses pensées. Et il lui empêchait de recommencer en la menaçant. Elle plissa le nez, contrariée à l'idée même que l'homme face à elle avait pu lui couper l'herbe sous le pied.

- Oui, Caporal.

Livaï fit un signe de la main pour lui signifier qu'il en avait finit avec elle et la regarda partir. Il fronça les sourcils en observant son dos violet et se leva.

- Oï, Ackerman, attend. 

La concernée se retourna vers lui en levant les yeux au ciel et le regarda s'avancer vers elle. Sans vraiment y penser, elle se mit en position de défense devant le brun qui haussa un sourcil, perplexe, avant de lâcher un soupir. 

- T'as vraiment une case en moins toi...

Livaï leva les yeux au ciel, reprit son poignet et la tourna sans ménagement pour observer son dos. Mikasa laissa échapper un petit cri, surprise, et se crispa en sentant les doigts du caporal toucher son bleu. Ils avait la main chaude, ce qui la surprit. Elle aurait imaginé le corps du Caporal aussi froid que son âme.

- Tu devrais montrer ça à l'infirmerie, c'est moche. 

Le Caporal se redressa, tandis qu'elle s'empressait de remettre son tee-shirt qui était toujours dans sa main, se maudissant intérieurement de ne pas l'avoir enfilé plus tôt puis le regarda, ennuyée.

Touché dans le cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant