Neuf

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Bonne lecture !
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Iris souleva une chaise sans effort et la retourna afin de la poser sur la table. Elle essuya les pieds avec un chiffon, grimaçant en se demandant qui avait bien pu renverser du café sur un pied de chaise, mais finit par le ranger dans la poche de son uniforme.

Tout en sifflotant, elle commença à passer le balai.

– Je peux savoir ce qui te met d'aussi bonne humeur ? demanda Adrian en apparaissant dans la pièce avec une pelle dans la main.

– Qu'est-ce que tu racontes, je suis toujours de bonne humeur.

Elle sourit, se mit à tournoyer : il y avait moins de poussière et de détritus que d'habitude, alors elle fit rapidement un petit tas avec ce qui se trouvait de son côté de la pièce.

– Aujourd'hui tu rayonnes. Et j'ai éteint la musique, alors sur quoi est-ce que tu siffles ?

Iris marcha jusqu'à lui, et tendit la main pour qu'il lui donne la pelle. Ce qu'il fit, après un petit froncement de sourcils.

– Le monde est beau, que veux-tu ?

– Iris, tu sifflotes. Sérieux, il s'est passé un truc ?

Soudain, elle s'arrêta et son sourire remonta largement jusqu'à ses yeux. Tout en sautillant sur place, elle débita :

– Tu veux savoir ? Et bien j'ai une petite amie ! Une copine, super belle et gentille, qui m'envoie des photos de son chat toutes les heures. Elle me tient la main comme une adolescente, ses cheveux sentent toujours bon le shampoing pour les colorations, et elle adore me chatouiller avec ses ongles. Sérieux, c'est pas génial ?

Amusé, Adrian remonta ses lunettes sur son nez. Il hocha la tête, et s'approcha afin de lui prendre la pelle des mains.

– La belle rousse, hein ? Depuis quand ?

– Deux semaines. Elle doit venir chez moi ce soir. Elle m'a dit qu'elle apporterait de la glace et qu'on regardera des comédies romantiques. J'adore les comédies romantiques.

Tout excitée, Iris lâcha un petit gloussement heureux. Adrian pouffa.

– Alors c'est pour ça qu'elle attend devant le café ?

– Quoi ?

Elle tourna la tête si vite vers les fenêtres que son cou craqua. Une fille aux longs cheveux orange, au large débardeur et au jean taille haute attendait effectivement contre les rambardes. Elle avait la tête baissée vers son téléphone, un casque sur les oreilles.

Le sourire d'Iris redoubla.

– Oh mon dieu. Elle est venue me chercher ! Adrian, fit-elle en lui attrapant le bras pour le secouer. Adrian, elle est venue me chercher !

Il tapota doucement sa main pour lui demander de le lâcher. Elle finit par le faire, afin de pouvoir poser ses doigts sur ses cheveux pour vérifier qu'il ne partait pas dans tous les sens.

– Tu devrais y aller, proposa-t-il. Je peux finir tout seul.

– Quoi ?

– Je te dois bien ça. Allez, vas-y.

Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais finalement se retrouva dans ses bras pour lui faire un câlin.

– T'es le meilleur.

Trop heureuse, elle se contenta de courir jusqu'aux vestiaires afin de récupérer son sac et ses vêtements ; elle ne prit pas le temps de se changer, et traversa le café en souhaitant une bonne soirée à Adrian qui avait commencé à passer serpillière.

Dehors, l'air était lourd et une odeur d'humidité régnait. Iris ignora tout ça et fonça vers Mika afin de se poster devant elle.

Quand elle l'aperçut, un sourire l'étala sur ses lèvres et elle enleva son casque.

– Je pensais que tu sortirais un peu plus tard, dit-elle. J'étais en avance.

– Tu es venue me chercher, remarqua Iris en mettant sur la pointe des pieds pour lui laisser un baiser sur le coin des lèvres.

– Bien sûr que je suis venue. Tu pensais vraiment que j'allais t'attendre à la gare pour aller chez toi alors que je sais très bien que tu travaillais ?

Elle posa sa main sur sa joue, et Iris rougis de plaisir.

– Allez viens, dit Mika en l'entraînant. Il y a un supermarché encore ouvert par là, je voulais pas faire fondre la glace.

Elle lui prit la main et commença à déambuler au milieu des passants. Iris regarda son dos un instants, les muscles de ses épaules et la façon dont ses cheveux glissaient dessus à chaque pas. Elle s'avança finalement pour lui prendre le bras.

– Tu sais quoi ? J'ai toujours rêvé qu'on vienne me chercher après le travail.

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Mika se réveilla en sentant un rayon de soleil lui chatouiller nez.

Perdue dans les draps encore chaud, enroulée dans la couette sentant bon la lessive, elle ouvrit doucement les yeux et fronça le nez. Se détournant de ce rayon en grimaçant, elle roula sur le ventre et sentit la couverture glisser sur le côté, révélant légèrement sa peau nue.

Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle se redressa avec un regard perdu, prenant appui sur ses avant-bras. Elle sentit l'odeur du café avant d'entendre le bruit vibrant de la machine.

– T'es réveillée ? lui demanda Iris, à quelques mètres de là.

Le regard de Mika balaya le petit studio jusqu'à la cuisine un peu plus loin. Iris se tenait là, appuyée contre le plan de travail, dans un court peignoir rose.

– Bien dormi ?

Mika hocha lentement la tête tendit qu'un sourire endormi prenait place sur ses lèvres. Elle sentit un courant d'air sur son dos nu et le côté de ses seins tandis qu'Iris venait s'asseoir à côté d'elle. Des doigts virent caresser le côté de son visage jusqu'à aller de perdre dans ses cheveux, et Mika tendit les bras pour entourer la taille de la jeune blonde.

Elle serra et enfuie son nez dans son peignoir.

– Je sais que c'est l'été, mais tu vas attraper froid à rester nue comme ça.

– Mmh. Encore un peu. Il est quelle heure ?

– 9H.

Un grognement passa ses lèvres.

– Pourquoi t'es debout, alors ?

– Parce que j'ai des choses à faire aujourd'hui. Tu veux un café ?

Ses doigts commencèrent à caresser son dos, et Mika ferma les yeux en hochant vaguement la tête.

– Je veux bien. Avec un nuage de crème.

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Fin

Je vous embrasse !

Un nuage de crèmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant