Liloulea061105

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Dans 10 ans, j’en aurais 24 ans.
Le futur me fait peur, j’en ai conscience et je ne peux rien y faire. Je l’appréhende autant que j’ai peur de la foule. Pourtant, je me dis que j’y arriverais. Entourée de la famille et mes amis, j’y arriverais certainement.
Mais j’ai toujours cette boule dans la gorge lorsque je pense à l’avenir. J’ai peur de ne pas réussir, de me perdre dans mes passions, de tout en fait !
J’ai peur de perdre mes amis d’aujourd’hui et je tremble à cette idée.
J’ai beau me dire que s’ils sont vrais, ils resteront. Mais j’ai peur, et je ne peux rien y faire.
Bizarrement, j’ai le sentiment que je vais réussir.
N’est-ce pas contradictoire ?
Je suis agoraphobe, j’ai donc peur de la foule. Cela remonte à un souvenir lointain. Je me souvenais encore de mes cris dans le magasin lorsque je ne retrouvais plus ma mère. J’étais petite, et j’avais eu la peur de ma vie. Je me souvenais que l’angoisse qui m’avait submergé m’avait presque fait tomber dans les pommes. C’était un sentiment affreux que je ne voulais plus subir. Cela remontait à quelques années, mais je m’en souvenais comme si hier. Pourtant, je ne le montrais pas. Pourquoi ?
Je ne voulais simplement pas que mes proches le sachent. Que me diraient-ils s’ils le savaient ? J’imaginais bien mon meilleur ami ouvrir grands les yeux avec sa mâchoire qui pendouillerait pendant quelques secondes ou encore les autres qui ne sauraient quoi dire. Moi, la fille sociale qui s’adaptait à tout et à tout le monde, agoraphobe ? Impensable...
Mais j’avais souffert. Peut-être plus que certains. J’avais horreur des gens qui se disaient avoir des problèmes alors que j’étais pire. Cependant, je ne me plaignais pas de la vie j’avais vécu. A certains moments, j’avais envie de tout lâcher. Les abandonnés à leur propre sort, les laissant souffrir par la culpabilité. Mais je n’étais pas égoïste, méchante ou autres. En lisant cette lettre, on pourrait dire que j’étais égocentrique ou narcissique, mais c’était tout le contraire. Les gens passaient avant moi et j’imagine qu’ils en avaient conscience. Mais je n’en savais rien.
Les gens pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient de ma personne, je n’en avais que faire.
Pour le moment, j’étais certaine que l’écriture était mon exutoire tout comme le chant et la lecture, et que je souhaitais devenir pharmacienne.
Je sais bien que quand j’aurais 24 ans, je serais encore étudiante en faculté de pharmacie à Lille si tout se passe comme prévue. J’aurais fait ma scolarité à St-Paul, un établissement privé à Lens qui est ma ville de naissance. Puis je serais parti à Lille pour aller en faculté de pharmacie. J’aurais 6 ans d’études minimum, allant jusqu’à 9 pour avoir une meilleure qualification. Ma mère serait devenu gérante de sa propre société d’ambulance avec mon beau-père, un an après la rentrée au lycée.
Tout devrait se passer ainsi ! J’avais tellement peur du futur que je le devais d’envisager mon avenir. Mais je savais que la vie ne serait peut-être pas ainsi. Voilà pourquoi j’avais plusieurs options. Juge des affaires familiales, avocates, pharmacienne, ambulancière, écrivaine, voilà les métiers que j’aimerais faire. J’allais y arriver avec du temps, de la patience, et de la passion.
Pour le moment, j’avais juste la certitude que j’étais une bonne personne prête à aider n’importe qui, qui allait réussir dans la vie grâce aux personnes autour de moi, etc...
J’espère que si je lis ça dans 10 ans, j’aurais réussi tous ce que je souhaitais, et que tous mes problèmes seront réglés. Surtout, que je continuerais ma passion : écrire !

Liloulea061105
23/04/20

"Dans 10 ans..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant