J-30

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- Madame Granger, un homme vous demande.

Hermione releva la tête de son journal, le posant sur son bureau.

- Laisse-le entrer, dit-elle.

La secrétaire tourna les talons et disparut dans l'encadrement de la porte. La brune se redressa, ajustant son tailleur blanc. Pendant un court instant, elle se laissa emporter par le paysage qu'elle contemplait à travers la grande baie vitrée de son bureau. Le chemin de traverse était vide ; seules quelques personnes passèrent, se dirigeant vers Gringotts.

La porte de son cabinet s'ouvrit et se referma instantanément. Hermione se retourna. À l'instant où son regard se posa dans celui de l'homme qui lui faisait face, son cœur loupa des battements. Elle se figea.

Drago Malefoy se trouvait en face d'elle, vêtu d'un costume noir. Ses cheveux étaient légèrement relevés en arrière, coiffés soigneusement à l'aide de gel. Il ne bougea pas. Son visage était froid, son regard vide.

- Malefoy, finit-elle par dire. Que puis-je faire pour toi ?

Il baissa les yeux tandis qu'elle croisait les bras contre sa poitrine. Il resta longuement silencieux, immobile au milieu de la pièce.

- J'ai besoin de ton aide.

Il avait dit ces mots dans un chuchotement presque honteux.

- Je t'écoute, répondit-elle en lui faisant signe de s'asseoir. Mais sois rapide, j'ai un rendez-vous dans trente minutes.

Il hocha la tête, s'installant sur le fauteuil près du bureau. Il se redressa légèrement, plongeant de nouveau ses yeux glacials dans ceux de la jeune femme.

- Je sais que ma demande va te paraître grossière, mais j'aurais besoin que tu me défendes dans une affaire.

Elle haussa les sourcils :

- Je ne pense pas être la bonne personne, malheureusement.

Il secoua la tête :

- Justement, je pense que tu es la mieux placée.

Elle fut surprise de l'entendre dire de telles choses, écarquillant les yeux. Elle croisa les mains sur son bureau, se penchant près de lui en faisant mine de continuer.

- Je pense que tu es au courant, mais un certain nombre d'accusés concernant l'affaire de la guerre ont été jugés comme étant ce qu'ils appellent des complices secondaires. Je fais partie de cette liste.

- Félicitations pour toi.

Il grimaça :

- Je sais que tu penses que je ne mérite pas ce deuxième jugement, et que tu juges que je mérite la prison.

Elle haussa les épaules en lui adressant un sourire forcé :

- L'affaire est réglée dans ce cas ?

Il secoua de nouveau la tête, montrant son désaccord :

- J'ai conscience que nos liens ne sont pas les meilleurs, qu'ils ne font rêver personne dans ce monde. Je sais, Granger, combien je t'ai blessée par le passé. Mais si je me présente devant toi aujourd'hui, c'est que je juge que je suis un nouvel homme, et que je mérite d'être défendu. Tu es l'avocate la plus reconnue du monde des sorciers, en un an tu as réglé plus d'affaires que n'importe qui, et ce haut la main.

- Si tu crois que tes belles paroles vont arranger ton image, tu te trompes Malefoy. Ne me fais pas perdre mon temps, et trouve-toi un autre avocat.

Elle se redressa comme pour l'inviter à quitter son bureau, mais ce dernier la coupa :

- Granger, écoute-moi s'il te plaît.

Elle soupira.

- J'ai été un gros con et je le sais. M'excuser ne servirait à rien, ça n'effacerait pas les mots que je t'ai crachés et les douleurs que j'ai pu causer. Mais j'ai changé. Je vois à ton visage que tu crois que ce sont des paroles en l'air, mais laisse-moi t'assurer que je ne suis plus celui que tu crois.

Il se redressa et s'approcha d'elle, la suppliant du regard :

- J'ai besoin de ton aide, sincèrement. Je ne veux pas aller en prison.

- Parfois on ne peut pas avoir tout ce que l'on veut dans la vie.

Il fit non de la tête :

- Pourtant, un dicton dit justement "quand on veut, on peut".

Elle sourit :

- Désolée de te décevoir, Malefoy, mais je ne veux pas t'aider, donc je ne peux pas.

Il s'approcha un peu plus d'elle, la forçant à reculer près de la fenêtre.

- Donne-moi un rendez-vous, s'il te plaît. Laisse-moi te convaincre que j'en vaux la peine.

Elle hésita un instant, le regardant, perplexe.

- L'ancien Drago ne serait pas venu te supplier à genoux dans ton bureau, Hermione. Il ne t'aurait même pas appelée par ton prénom. Je te le demande une dernière fois, s'il te plaît.

- Dans combien de temps est ton jugement ?

Il prit un air surpris, dessinant tout de même un large sourire sur son visage :

- Dans trente jours.

- Demain, dix heures. Sois à l'heure.

Elle lui tourna le dos, lui faisant signe de partir. Il sourit davantage, se dirigeant vers la sortie.

- Une dernière chose.

Il fronça les sourcils.

- Ne me fais pas regretter d'avoir accepté.

Il hocha la tête et disparu.

Libère-moi ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant