Libère-moi ⎮ Dramione

ÉPILOGUE

Drago, assis dans le fauteuil de son salon, fixait le journal en face de lui. Les lignes, floues, se répétaient inlassablement dans son esprit torturé. Il ne sentait plus son cœur, plus sa vie, plus son être.

Drago, assit dans le fauteuil de son salon, aurait aimé mourir.

Pourquoi elle ? Pourquoi pas lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas dans trente ans ?

Il lâcha un douloureux soupir. La pièce était froide, humide, vide ; sans doute était-ce parce qu'il y avait pleuré pendant des jours.

Pleurer, à quoi cela lui servait-il ? Cela ne la ramènerait pas.

Pourtant, il ne pouvait s'en empêcher. C'était comme si son corps ne lui obéissait plus.

Les yeux rougis par la tristesse, Drago Malefoy ne voyait plus rien. Il ne sentait plus rien. Son corps tremblait. De froid ou de tristesse ? Il n'en savait rien. Peut-être un peu des deux. Les larmes qui perlaient sur ses joues chatouillaient ses narines irritées.

Il soupira de nouveau.

Pourquoi les paroles de ce journal se répétaient en boucle dans sa tête, jours et nuits ?

Il aurait aimé se réveiller de cet horrible cauchemar.

« Édition spéciale

Alors que l'affaire de crime contre le monde magique continu, un des jugements se retrouve entaché d'un meurtre sanguinaire.

Nous sommes le vingt-trois mars quand Drago Malefoy, nommé complice secondaire, fait face à son jugement. C'est accompagné de la meilleure avocate du monde magique, Hermione Granger, qu'il fait face à ce terrible jugement qui déterminera sa vie.

Alors que Drago Malefoy est acquitté et libéré, un bruit sourd retentit dans la foule.

Hermione Jean Granger, meilleure avocate de l'histoire du monde magique, est tragiquement blessée d'une balle dans l'abdomen. L'homme d'une quarantaine d'année a été interpelé et conduit au poste des aurors. Son jugement se déroulera dans les jours à venir. Un homme qui ne serait visiblement pas en accord avec la liberté du client de maître Granger.

Un attentat inattendu et d'une violence jamais vue dans le monde magique.

Elle succombera à ses blessures cinq heures plus tard, à l'hôpital de Sainte Mangouste. »

Drago ne bougeait pas. Dans son esprit, la vision d'horreur se répétait douloureusement. Il revoyait son tee-shirt tâché, le corps d'Hermione s'écrouler, son visage s'éteindre.

Elle succombera à ses blessures cinq heures plus tard...

Cette phrase ne quittait pas ses pensées. Trois semaines, cela faisait trois semaines qu'Hermione Jean Granger était décédée, assassinée froidement par un homme dans le public.

Un homme qui ne serait visiblement pas en accord avec la liberté du client de maître Granger.

C'était de sa faute. Tout était de sa faute. Drago, assit dans son canapé, se sentait coupable. Ses mains étaient, pour lui, aussi sales que celles du meurtrier.

Drago se sentait meurtrier.

Drago se sentait seul.

Drago avait gagné sa liberté au prix de la sienne.

Il tapa sur la table :

- T'avais pas le droit de mourir, Granger. Pas maintenant, pas si près du but.

Les quelques larmes qui coulaient de ses yeux se transformèrent en flots épais, ressemblant à des cascades.

- Je ne suis pas libre sans toi. Je ne peux vivre sans toi.

Le blond se releva, et, s'avançant vers la fenêtre de sa maison, empoigna le poignard sombre qui traînait sur son meuble.

- Attends-moi là-haut, nous serons libres ensemble, car notre liberté a le prix que je suis prêt à payer.

Tout devint noir. Drago vola rejoindre son âme-sœur.

FIN