Comment suis-je tombé amoureux de toi

Invraisemblable partenariat

Toujours sanglotante, j'étais de moins en moins sûre de vouloir continuer la lecture de ces courriers. Pourtant je sentais que j'en avais besoin et puis je le devais bien à Steve. Je devais être plus courageuse pour lui. Je pris alors la lettre portant le chiffre trois et un autre paquet de mouchoir. 

Je sais à quoi tu penses, tu te dis que tu n'as pas du tout envie de lire cette troisième lettre n'est-ce pas ? Mais que tu me le dois ; je te l'ai déjà dit Nat, tu ne me devais rien et tu ne me dois toujours rien. Alors si tu continues ta lecture, je veux que ce soit par ce que tu en as envie et non pas par ce que tu t'y sens obligée. Surtout que je m'en excuse d'avance, cette lettre ne va pas être facile. Il est venu le temps de parler de notre première mission en duo. Et quelle mission n'est-ce pas ?! Je n'avais travaillé qu'une seule fois avec toi auparavant et Fury nous envoyait tout les deux sur le terrain. Inconscient ou devin, je ne sais toujours pas comment le considérer a posteriori. Mais ce dont je suis sûr, c'est que je l'en remercie du plus profond de mon être de t'avoir mise sur mon chemin. Qui aurait prédit que nous deux ça allait marcher hein ?! Même moi je n'avais pas parié sur notre duo, à tort je l'admets aujourd'hui. Mais tu étais si têtue, voir farouche et moi si droit et si soldat, que travailler toi avec me rendais affreusement nerveux. 

Je ris jaune, et en un instant je me retrouvais dans le bureau de Fury lors de son annonce de mon partenariat avec le Captain. J'avais été triste et déçue de ne plus faire équipe avec Clint, et terriblement angoissée à l'idée de travailler avec un homme que je ne connaissais pas. Steve était un homme bon et un soldat vaillant je le savais, mais il ignorait tous des perfidies modernes et je ne pouvais pas m'occuper de lui apprendre et de faire la mission en même temps. Celle-ci avait été une source de stress, chose qui ne m'arrivait que peu avant un job. 

Pourtant je me suis vite rendu compte que je n'avais pas à m'en faire. Peu importait notre manière différente de travailler, je pouvais compter sur toi. Cette intuition eut, j'ai placé ma vie entre tes mains durant toutes ses années et je ne l'ai jamais regretté. Je n'avais jamais travaillé en duo, j'avais toujours fait partis d'un groupe, d'une armée. Tout était nouveau pour moi, et pourtant on m'avait placé à la tête des opérations. Et tu m'avais suivi en te jetant à ma suite lors de notre sauvetage du Lemurian. Aucune question, aucun doute, toujours et encore cette combativité sans faille et ton dévouement pour Fury. Sûre de toi, tu discutais de sorties et de mes rendez-vous galants inexistants en atterrissant sur le pont. Quelle femme tu étais Nat, je ne pouvais m'empêcher d'être consterné par tes faits et gestes. Tu étais si naturelle, tu étais comme sur ton terrain de jeu. Tout n'étais que rigolade pour toi. Et puis en une seconde tous bascula, la mission, la mort orchestrée de Nick et notre survie. Je t'ai découvert une faiblesse ce jour-là et je me suis senti encore plus responsable de toi. J'avais failli à mon devoir, Nick était venu chercher ma protection et il en était mort et je t'avais causé de la peine. Les larmes que j'avais vues rouler sur tes joues m'avais brisée le cœur. Tu m'avais traité de mauvais menteur et tu avais raison. Je n'ai plus jamais essayé de te doubler après ça Nat. Tous ceux en qui je croyais pouvoir faire confiance m'avais trahi ce jour-là tous sauf toi. Tu t'étais embarquée dans ma cavale alors qu'il n'y avait que moi qui étais pointé du doigt. Encore une fois, je m'étais maudit de ne pas t'avoir fait confiance plus tôt. Mais toi tu avais été assez intelligente pour passer au-dessus de nos querelles et plonger avec moi dans la bataille à venir. Et heureusement que tu l'avais fait. Puis il y a eu ce baiser dans l'escalator, un grand moment de gène et d'autre chose que je ne savais pas comment définir. 

Comment oublier la tête que Steve avait fait quand je lui avais dit de m'embrasser. Je ne pourrais jamais, son regard étonné et questionnant figé sur moi, et son souffle se couper lorsque je posais mes lèvres contre les siennes. Sa main timide se posant sur mes hanches. « C'est pas les mots que j'emploierais » tu m'avais dit. Je me demandais encore ce qu'il avait voulu dire par là. Je n'avais jamais osé lui demander. 

Puis cette discussion dans la voiture, inoubliable. T'en souviens-tu ? Je pense que c'est là le point de départ de notre amitié. Taquine, tu cherchais à me charrier sur ce fameux baiser, puis soudain plus sérieuse tu m'avais dit que bricoler la vérité c'était un moyen de pas mourir. Cette phrase m'est restée longtemps en tête, tu venais de laisser tomber ton masque pour me dévoiler une infime partie de la vraie Natasha. J'ai aimé celle-ci au premier regard. Mais le masque est trop vite retombé, et tu as disparu. C'était la première fois d'une longue série de moments où je te verrais faire la même chose. Ensuite tout c'est encore plus compliqué, la découverte de Zola, ces révélations et puis la trahison du S.H.I.E.L.D et ce missile lancé sur nous. Ce moment fut également le premier d'une longue liste d'instant où j'aurais peur pour ta vie. Sentir ton petit corps s'agripper au mien comme tu l'avais fait lorsqu'on s'étaient jetés dans la bouche d'aération m'avais fait prendre conscience que je ne pouvais pas te perdre. Tu comptais déjà tant pour moi Natasha, je ne te connaissais pas depuis longtemps mais j'avais envie de revoir la Natasha de la voiture, celle qui m'avait ouvert son cœur l'espace d'une seconde et qui m'avais laissé voir qui elle était. J'avais envie qu'il ait un jour ou tu aurais assez confiance en moi pour qu'il n'y ait plus jamais besoins que tu mettes ton masque ; qu'il ait un nous. Je peux assurer maintenant, sur mon lit de mort, que ce jour est bel et bien arrivé. Et ce pour mon plus grand bonheur. 

C'était trop. Trop d'émotions, trop de souvenirs ravivés, trop de souffrance de lire ces lettres. J'avais besoin d'une pause. Essuyant les larmes de mes joues, je posais ce fichu bout de papier qui me brûlait les doigts et me levais de mon sofa. Sortir. Quitter cet endroit, ce malheur. Je remis mes chaussures en vitesse et mon manteau et sortie dans la rue. Il pleuvait. Niveau cliché film hollywoodien on ne pourrait faire mieux. Je commençais à marcher sans vraiment trop savoir où mes pas me mèneraient. Je voulais juste penser à autre chose, ne plus ressentir toute cette douleur qui me serrait le cœur depuis des mois. Jamais il m'avait été donné de ressentir pareille souffrance. Je n'avais jamais rien eu de toute ma vie, sauf eux ; et il avait fallu qu'ils s'en aillent. Me laissant plus seule que je ne l'avais jamais été. Les larmes étaient revenues, comment je pouvais encore pleurer restait un mystère. Mon téléphone sonna : Laura. Mon cœur se serra encore un peu plus. 

- Allô ? 

- Nat, comment vas-tu ?

 - Mal... J'ai trouvé quelque chose Laura ; quelque qu'il m'a laissé.

 - ... 

- Il m'a écrit, Laura, une dizaine de courriers. 

- Pour te dire quoi ma belle ? 

- Qu'il m'aime. 

Bonjour chers lecteurs ! 

Me revoilà avec un nouveau chapitre, un peu plus court que les autres mais je ne pouvais faire autrement pour la suite. J'espère qu'il vous plaira quand même.                                  

J'avais une question pour vous : est-ce que la distinction entre les lettres de Steve et les commentaires de Natasha est assez distincte ou faut-il que je mette en gras l'un ou l'autre ? 

Merci encore pour vos votes et vos commentaires, voir que vous aimez cette histoire est le meilleur des encouragements pour continuer à l'écrire ! La suite ne tardera pas à venir !

 Bonne lecture ^^