Traquée

Chapitre 3 : Cauchemar - 2/2

Les pas s'arrêtent juste devant moi.

Une main se pose sur ma joue. J'aimerais que ce soit celle de ma mère, mais je sais que ce n'est pas le cas.

- Chérie. Me susurre-t-il tandis qu'un frisson d'horreur parcourt mon dos. Ouvre les yeux.

 

Mais je ne veux plus bouger, je ne veux pas ouvrir les yeux et voir ce qu'il a fait. Je tremble violemment et ça le fait immédiatement rire.

Il attrape fermement mes joues entre ses mains, serrant sa prise sur mon visage.

- Tu ouvres les yeux.

Il appuie chacun de ses mots puis pose la lame de son couteau sur ma gorge.

Mon corps réagit d'instinct et j'ouvre les yeux. Je découvre son visage, couvert du sang de ma mère. Ses yeux de prédateurs son verrouillés dans les miens. Je n'ose pas regarder ailleurs. Il me sourit sadiquement, puis baisse son couteau de ma gorge. Je sens la lame froide se poser sur ma cuisse, puis une violente douleur me prend à cet endroit. Mes yeux s'écarquillent et un cri de douleur passe mes lèvres. Ça le fait rire et il amène le couteau a ses lèvres. Il goûte mon sang puis me regarde avec un sourire satisfait.

Il se redresse et ses mains se dirigent vers le haut, là ou mes bras son attachés. Il tranche les liens qui retiennent mes poignets. Je laisse mes bras retomber le long de mon corps, sans pour autant le quitter des yeux. Il me terrifie.

Il se penche vers moi et remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Il s'approche un peu plus et sens mon cou. Un soupire de plaisir s'échappe de ses lèvres.

- Tu sens si bon. Susurre-t-il.

Ma respiration se bloque dans ma gorge à ses paroles. Son nez se frotte contre ma joue puis il redescend vers mon cou. Il me lèche le cou, remontant jusque la naissance de ma mâchoire, puis il lèche ma joue. Ce geste me surprend et me fait hoqueter de surprise, de peur et de dégoût. Il se recule et je peux de nouveau voir son visage. Son sourire s'est élargi.

Une de ses mains se pose sur ma cuisse et il pose la lame sur l'un de mes bras.

Une nouvelle fois il plante le couteau dans ma chair. Je serre les dents, je ne veux pas lui donner le plaisir de crier. Son sourire semble se faner et un éclair indescriptible passe dans son regard.

Brutalement, il se lève, empoigne ma chevelure et me traine sur le sol derrière lui. Ce geste me fait crier, de douleur et de peur. Après quelques mètres, il me jette au sol et j'atterris pitoyablement sur le ventre, face contre terre. Un poids se pose sur mon dos : c'est lui. Assis sur moi, il empoigne de nouveau mes cheveux, relevant ma tête. Ses lèvres à côté de mon oreille, il ricane.

- Regarde-moi ce chef d'œuvre ! glousse-t-il. Elle est bien mieux comme ça non ?

Mes yeux, que j'avais fermé dans le feu de l'action et sous l'emprise de la peur, s'ouvrent.

Je découvre le corps de ma mère inanimé, plongé dans une mare de sang. A moitié dénudée, mutilée et couverte de sang. Sa tête est tournée vers moi et ses yeux sans vie sont ouverts. Ils semblent me regarder sans me voir, et j'ai l'impression de voir encore de la souffrance dans ces yeux.