Traquée

Chapitre 5 : La vie en Rose

Je descends cinq arrêts après celui qui mène chez Luxus. L'adresse est déjà entrée dans mon téléphone, et je me sers du GPS pour arriver à ma destination. Je suis surprise de me trouver face à une grande maison familiale et non face à un immeuble. Je vérifie l'adresse et me rend compte que je suis au bon endroit. Je suis dans un quartier résidentiel qui semble tranquille.

Pas vraiment le genre d'endroit où on trouve un cabinet de psy.

Toujours en plein doute, je décide de composer le numéro qui m'a été transmis et j'attends patiemment qu'on me réponde.

- Docteur Minato, je vous écoute. Déclara une voix féminine.

- Humm, je... Heu je suis une nouvelle patiente et je ne suis pas sûre d'être au bon endroit.

- C'est que tu es au bon endroit ! Rit la voix. Je viens te chercher ne t'en fais pas. Ajouta-t-elle, avant de raccrocher. 

Je me retrouve donc plantée bêtement sur le trottoir. Je n'attends pas très longtemps avant qu'une femme n'arrive vers moi. Elle passe le portillon qui sépare le jardin du trottoir et vient à ma rencontre. Sa démarche est élégante et assurée. C'est une belle femme, brune aux yeux verts. Elle porte une jolie robe fluide de couleur bleue. Elle doit être proche de la quarantaine, ce qui ne l'empêche pas d'être très belle. Je termine mon analyse tandis qu'elle se plante devant moi.

- Tu dois être Lucy, enchantée, je suis le docteur Minato. Elle me tend une main amicale.

- Enchantée. Je réponds en lui serrant la main.

- Aller, suis-moi. Me sourit-elle avant de tourner les talons.

Je la suis, nous franchissons le petit portillon vert qu'elle a emprunté quelques minutes avant. Elle se dirige immédiatement sur sa droite, arpentant un petit chemin pavé. Le chemin nous fait contourner la maison par la droite. En la dépassant, je découvre une belle cour arrière. Il y a un tobogan, une balançoire et quelques jeux pour enfants çà et là. Je découvre aussi un bâtiment à l'écart, un genre de dépendance. Elle n'est pas très grande, et c'est la que ma nouvelle psychologue m'entraîne. Elle ouvre la porte d'entrée et nous arrivons dans une pièce très petite. Je remarque quelques chaises et une petite table basse sur laquelle reposent quelques journaux. J'en déduis qu'il s'agit de la salle d'attente.

Sur la gauche, après être entré, il y a une seconde porte, et le docteur Minato l'emprunte de suite, coupant mon analyse de cette fameuse salle d'attente.

Je la suis et me retrouve dans une pièce bien plus grande. Elle est lumineuse et chaleureuse. Deux fauteuils en cuirs, semblant confortables, se font face près d'une baie vitrée qui donne sur un petit potager. Le parquet est sombre, mais les murs roses pales radoucissent cet aspect austère. A l'opposé de la baie vitrée se trouve un bureau et une grande bibliothèque. La pièce n'est pas immense, mais c'est largement suffisant.

- Installe-toi, on va pouvoir commencer. Me sourit-elle en me désignant les fauteuils d'un coup de menton.

J'obéis et m'installe dans un des sièges. Il est aussi confortable qu'il en a l'air. La thérapeute referme un dossier et le range. Je devine qu'il s'agit de mon dossier et qu'elle a dû le potasser avant mon arrivée. Au moins elle connaît ma situation, je suppose que ça m'évitera de raconter tout de A à Z.