Chapitre 8 : Le sport

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Nous sommes au début du mois d'Avril. Ça fait maintenant 1 mois que je suis arrivée à Magnolia et je crois que je commence à m'y sentir mieux.

Je me suis habituée à cette nouvelle vie, avec Luxus et Mira. Le lycée n'est finalement pas si terrible, je dirais même que ce n'est pas si mal. Ça occupe mon esprit et je pense que ça m'empêche de ressasser le passé. Le docteur Minato m'aide pas mal, moi qui pensais qu'elle n'arriverait à rien, les séances me font du bien, je crois. Elle sait s'y prendre avec moi, je crois qu'elle m'a bien cernée. Malgré les progrès, les cauchemars sont encore fréquents et bousculent souvent mes nuits, et celles de mon entourage. Ma psychologue dit que c'est normal et qu'il n'y a que le temps qui pourra les atténuer. J'espère qu'elle a raison.

Je crois que Juvia est devenue comme une amie. Travailler ensembles pour l'anglais nous a rapprochées, on est sur la même longueur d'onde. Je ne pensais pas me faire d'amis en arrivant ici, mais il faut croire que je me suis laissée attendrir. Je l'aime vraiment bien, elle est discrète et pas collante. Elle ne parle jamais pour ne rien dire et j'ai même pu découvrir une sacrée répartie lorsqu'elle prend confiance. Elle s'est installée à côté de moi en cours et je crois que ça m'a fait vraiment plaisir, même si je ne l'avouerais jamais.

Quant à Natsu, depuis notre discussion où il a avoué qu'il m'aimait bien, il s'est mis à venir m'embêter quasiment tous les midis. Avec le temps, j'avais fini par abandonner l'idée de le faire déguerpir, il est trop borné. Il me tient donc compagnie la plupart du temps, me regardant lire, où me faisant la conversation quand il n'est pas d'humeur à me laisser bouquiner. J'ai mis du temps avant de me l'avouer, mais sa présence me fait du bien, même si parfois il m'agace vraiment. Sa compagnie est tout de même la plupart du temps agréable. Il est même arrivé qu'on ait des discussions agréables et intéressantes. Il n'est pas aussi débile qu'il veut bien le laisser paraître.

Je souffle en entrant dans le gymnase. Nous sommes jeudi, et nous avons sport. Je déteste ça. Jusqu'à présent, j'y avais plus ou moins échappé.

Ayant raté presque tous les cours de handball et les évaluations approchant, on m'avait dispensé de participation. Mais les évaluations s'étaient terminées la semaine dernière, j'étais donc maintenant contrainte d'y aller.

En plus nous avons sport après manger, le pire créneau possible ! Va faire du sport quand tu es en pleine digestion, heureusement que c'est notre seul cours cette après-midi.

Je souffle à nouveau. J'ai pris tout mon temps et j'arrive la dernière dans les vestiaires. Nous sommes deux classes, donc deux fois plus de personnes devant se changer. Heureusement, une grande partie des filles sont déjà en tenue et sont sorties. Je m'approche de l'endroit ou Juvia s'est installée et met mes affaires à côté des siennes, après avoir accroché ma veste au porte manteau sur le mur. Je m'assieds sur le banc et je défais mes chaussures le plus lentement que je le peux.

Je n'ai jamais été spécialement pudique, mais depuis l'incident, montrer mon corps m'est devenu impossible. Je n'ai pas envie que quelqu'un aperçoive mes affreuses cicatrices. C'est d'ailleurs pour ça que jusqu'à présent, cela m'avait bien arrangé de ne pas avoir sport.

Il ne reste plus que moi ainsi que Juvia, qui attache ses cheveux en une queue haute. Elle se tourne vers moi.

- Tu ne te changes pas ? me demande-t-elle.

Je lui fais un maigre sourire.

- Si, ne m'attend pas, on se rejoint après. Je dis.

Elle hoche la tête et sort. Je remercie le ciel que Juvia soit si simple à vivre et qu'elle n'ait pas posé de questions.

Je me change, cette fois-ci en vitesse, et rejoins ma classe.

TraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant