Règlement de compte
— Riley !
Je me lève en sursaut avant de me cogner la tête contre le plafond.
Qu'est-ce que c'est chiant un lit en mezzanine !
Il est neuf heures et demie du matin et j-
— RILEY ! descend tout de suite, je te pris ! s'exclame mon père.
Non mais bonjour d'abord, moi qui pensais me faire toute petite aujourd'hui et bien, c'est raté.
Je descends doucement avant de bailler et arrive à sa hauteur en croisant les bras.
— Quoi ?
— Déjà, on ne dit pas « quoi » mais comment Riley. Fais comme ta sœur, et comporte-toi correctement et digne de notre nom.
Notre nom, on n'est même pas dans une branche luxueuse de l'arbre généalogique, tu parles.
Et même si mon père travaille dans l'une des plus grosses entreprises de Windsor, cela n'apporte pas plus à notre soi-disant « famille ».
— Comment se fait-il que ta sœur t'ait vue hier soir en train de fumer des cigarettes sous notre chêne ? me questionne-t-il, c'est interdit, continue-t-il.
— Mais n'importe quoi j-
— Arrête de mentir, ta sœur et ta mère ont raison, tu fais n'importe quoi et pas qu'en ce moment.
— Pourquoi ? Je dois ressembler comme deux gouttes d'eau à ta merveilleuse fille que tu aimes, criais-je, non, non, non, moi, je ne suis pas comme ça, alors tu n'as rien à me dire, mise à part me critiquer à longueur de journée comme tu le f-
Ma tête tourne d'un coup sec. Sa main, misérable, heurte mon visage une seconde fois puis une troisième, avec la même intensité, avant que je tombe par terre. Pitoyable.
Je suis déboussolée. Le pire, c'est que ce n'est pas la douleur qui me fait le plus mal, mais le geste.
Un geste indescriptible, et totalement irréel parce que j'ai honte.
Pour la première fois, j'ai honte d'être au sol et de m'être fait gifler sans avoir eu le temps de répliquer une bribe de paroles et m'être expliquée convenablement.
— John ! intervient ma mère complétement paniquée, on avait dit que nous ne devions en aucun cas gifler un de nos enfants.
— Occupe-toi de tes affaires Monica, je règle les choses qui ne me plaise pas chez moi, dit-il en criant.
Ma mère ne dit plus un mot et reste planté comme un i devant nous.
— Comment oses-tu ? dis-je en essayant de me relever et maintenant ma main sur ma joue.
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RILEY
Short Story« Ma vie est un cadavre en réanimation » Depuis toute petite j'essaye de me faire à l'idée que je suis importante aux yeux de mes proches. Or, c'est vraiment un rêve et non une réalité. Pourquoi moi ? Pourquoi il a fallu que personne ne daigne me d...