4. Souvenirs

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PDV Gemma :

Soudain j'entendis une voix robotisée mais cette fois en français :

- Comment tu as appris à faire cette prise ? Celle où tu m'as presque castré ?

Je pris le téléphone et un sourire apparut sur ses lèvres. Je rougis. Il manquait plus que ça. Il fallait que je me reprenne en main.
Il me dévisagea pendant ce que je pris pour des minutes. Je le regardai toujours dans ses yeux ; je ne savais pas depuis combien de temps mais au moment où j'allais taper quelque chose, l'ascenseur s'ouvrît.

On se regarda et on resta, là, l'un devant l'autre, à attendre que quelqu'un fasse quelque chose. Mais avant que j'écrive une phrase à traduire sur mon téléphone, il le reprit pour la troisième fois et tapa un numéro. Son numéro ? Non Gemma, celui du fils de l'ami de son cousin. Mais qu'est-ce que je suis conne quand je suis dans cet état !

Il me sourit et me rendit mon téléphone en appuyant sur le logo "oreille".

- J'attends toujours ta réponse, envoie-la moi avant mes 50ans. Bonne nuit Gemma.

Et quand je relevai la tête, il était plus là. Je rêve ou j'aurais voulu qu'il reste plus longtemps ?? Je me déteste vraiment. Je devais sûrement avoir mes règles dans quelques jours... ça expliquerait mes sautes d'humeur.

Je rangeai mon téléphone dans ma poche arrière et sortis de l'ascenseur en tirant de toutes mes forces ma valise.

J'arrivai dans un long couloir, rempli de portes fermées. Qu'avaient-elles à l'intérieur ? Au moment où je touchais une des poignées, je sentis une main sur mon épaule qui me stoppa nette. Pas encore lui, s'il vous plaît.

Je me retournai et, fausse alerte, vis mon oncle, là, à 1m de moi. Comment pouvait-il revenir après ces années de disparition ? Il me faisait souffrir. Il ressemblait tellement à mon père... ils étaient jumeaux et je les maudissais.

- Hey, ta chambre est un étage plus haut. Tu auras une vue super, tu verras, tu vas adorer ! Je t'aide à monter ta valise.

Je ne dis rien je le laissai faire. Je le suivis sans un mot. Après avoir monté des marches en arc de cercle, je me rendis compte que je serais totalement seule là-haut ! Il n'y avait qu'une pièce : une chambre. Ma chambre pendant 7 semaines.

Il posa ma valise contre l'un des canapés qu'il y avait et s'approcha de moi. Par réflexe, je reculai.

- Je sais que tout ça est nouveau pour toi et que ma présence te déstabilise, mais sache que...

- Que quoi ? Que je te pardonnerais du jour au lendemain ? Non, tu n'auras pas ce privilège. Toi, tu as réussi à te reconstruire, t'es devenu riche ! Nous, on a pas réussi a faire ce putain de deuil. Maman a commencé à boire et ...

- Angela s'est soûlée ?? Mais elle savait que... elle boit toujours ? Elle a arrêté j'espère ?

- De où ça te regarde ? Tu nous as laissé tomber après la mort de papa. Tu t'es cassé de la maison ! Et après, tu as refais ta vie en Amérique. Même, tu te fais plaise maintenant ! Tu penses même qu'en invitant ta nièce et ta belle sœur dans ta maison de riche, elle vont tout oublier et te pardonner ? Non, rien de ça.

Je savais que je l'avais blessé avec mes propos mais il le méritait. Il s'assit sur un tabouret et prit un moment avant de prendre la parole :

- Je ne veux pas que vous me pardonniez de ce que j'ai fait, je le mérite pas, mais je voulais vous voir, toi et Angela. Je sais que tu as toujours rêvé d'aller une fois aux États-Unis et de passer tes vacances là-bas... C'est ce que je peux t'offrir. Maintenant, tu peux m'ignorer, me rendre la vie dur, mais sache que je t'aime et que je regrette tout ce que je vous ai fait.

Il se leva sans me regarder et ajouta :

- La salle de bain est la porte à gauche et l'accès à la piscine est celle-ci.

Il me montra une porte et l'ouvrit. C'était une piscine ! Un jacuzzi et une piscine ! Dans ma chambre ? Il savait que je rêvais de pouvoir nager à tout heure de la nuit. Je voulus le remercier mais je bafouillai un "merci" à peine audible.

Il se dirigea vers les escaliers et se retourna à la première marche.

- Bonne nuit Gemma.

Après ces trois mots, je l'entendis descendre la dernière marche et ouvrir une porte avant de la fermer.

Je me retrouvais seule, avec mes pensées. J'allumai mon téléphone et vit un nouveau contact apparaître. Celui d'un Rhys.

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