17. Le pacte - partie 1

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Précédemment du point de vue de Gemma :

Au moment où j'ai l'intention de faire marche arrière et de rentrer chez moi, quelqu'un me prend la main et me pousse dans sa direction. Il me tient la taille et me sert fort pour que nos deux poitrines se rencontrent.

Je lève la tête et essaie d'apercevoir son visage sous sa chevelure châtaine.
Une paire de yeux bleus océan me fixe.

Ses yeux.

—————

PDV Rhys :

- Good evening Miss.
*bonsoir mademoiselle*

Je sens sa respiration qui s'accélère. Je ne sais pas si elle a compris ce que je lui ai dit...
Je suis tellement proche d'elle que je peux voir tous les détails de ses yeux : verts, un vert qui peut se transformer en bleu sur certains angles. Je pense que ma contemplation a dû lui gêner, c'est pour cela qu'elle baisse la tête en rougissant.
Je ne peux pas m'empêcher de laisser un sourire sur mon visage.

Mais tout à coup, je la vois qui cesse de bouger dans le rythme de la musique, pour finalement arrêter de valser avec moi. Elle a l'air de réfléchir intensément.

J'essaie de l'aider en sortant mon téléphone de ma poche pour ensuite aller sur l'application multi-langues.

- Tu veux aller dans un endroit un peu plus tranquille ? posai-je en montrant du doigt la plage devant nous.

Elle me répondit en remuant la tête.

***

On marche les deux sur le sable. Ça me rappelle l'autre jour, quand elle a crié à cause des crabes, de notre baiser intense,... j'avais gâché ce jour-là. À cause de la nouvelle soudaine, j'ai fait le con. (N.A.: chapitre 10-11)
J'imagine qu'elle pense à la même chose.

Il y a beaucoup de courant aujourd'hui, donc il fait plus frais que d'habitude.
On avance jusqu'à n'entendre que des brides de conversation et de sono.

On s'installe sur le sable. Gemma décide de garder une certaine distance entre nous. Elle plie ses jambes pour entourer ses genoux avec ses bras.

Le silence est pesant. Je crois qu'elle cherche ses mots, alors j'attends qu'elle soit prête.
Elle prend mon téléphone qui est resté allumé.
Normalement, quand on utilise cette appli, on parle avec notre langue pour "faire genre" qu'on a une véritable conversation, après on tent le téléphone à l'autre pour qu'il appuie sur le logo oreille.
Mais là, elle souhaite ne pas parler et seulement écrire.

Après une longue minute à taper sur le clavier, effacer, puis réécrire ; elle me tend mon telephone.

Je décide d'accepter son choix du silence, donc je lis simplement.

- Il faut qu'on trouve un moyen d'annuler cette saison. Je peux pas et veux pas participer. T'imagine la gêne, tout intimité disparaît ; on est filmé h24 ! Ma mère se réjouit tellement, elle sait pas que sa fille échangerait tout pour ne pas faire cette émission.

Woah. Autant que ça ? C'est à cause de moi ou c'est juste qu'elle a peur ? Peut-être les deux.

J'écris à mon tour dans le silence.
Le son des vagues nous bercent.
Je lui donne mon téléphone et lit.

- Tu sais l'émission est pas si nulle que ça. Ça t'ouvre pleins d'opportunités. Et tu t'habitueras. T'oublieras même que t'es filmé !

Elle sourit malgré elle.
Elle regarde les vagues s'abattre sur le sable et les coquillages.

Elle écrit.

- Qu'est-ce que ta mère disait au téléphone l'autre jour ? J'estime pouvoir savoir quand même.

Elle a raison. Elle a le droit de savoir.

Je la regarde discrètement : même quand elle a froid elle reste sublime. Je la vois qui grelotte. Pourquoi elle n'a pas pris une veste ? C'est un top ce qu'elle porte où je rêve ? C'est normal qu'elle ait froid.

Malgré ma discrétion absolue, elle remarque que je la regarde. Oups, je serais pas doué pour espion.

J'ai l'impression que je peux lui faire confiance... Peut-être même, cela va me faire du bien d'en parler à quelqu'un d'autre.
Je prends une grande inspiration.

- Si tu veux connaître l'histoire en bref, je te la raconte. Il s'appelait Ky. C'était mon meilleur ami. On était inséparable. Mais à partir d'un certain temps, je le trouvais absent. Il était toujours occupé le soir et Ky avait des problèmes d'argent. Son père n'arrivait pas à payer les fins de mois. Il m'avait dit qu'il avait trouvé un nouveau boulot qui lui apportait beaucoup d'argent. Son père était content, il ne s'inquiétait pas plus que ça. Je voyais bien que cette tonne de fric n'était pas dû à réparer des voitures dans son garage, mais était plus illégal. Je l'ai suivi un jour avec ma voiture. Il a marché jusqu'à atteindre les rues malfamés de ma ville. Je m'y étais jamais rendu la nuit ici. Et j'ai découvert ce qu'il manigançait : de la drogue, il vendait de la drogue.

Gemma, après avoir lu ça, me dévisagea. Je pense qu'elle voulait savoir la suite.

Cette fois, c'était elle qui m'observait. Je sais pas ce qu'elle regardait, mais on fut interrompu par un gars. Elle eut l'air de le reconnaître, car elle se leva. Je l'imitai. Qui c'était ?

- Hey Simon ! Prononça-t-elle.

Il la regarda avec un sourire que je reconnus. Il lui plaisait, ça se voyait. Je faisais un 180 avec ma tête, à force de les regarder de tour à tour. Il eut un blanc qui fit rougir Gemma. Je devais intervenir.

J'écrivis le plus vite possible sur mon clavier et appuya sur l'oreille :

- Tu me fais pas de présentation ?

Le con en face de moi rit. Ta gueule toi.

- Diese Stimme ist lächerlich.
*Cette voix est ridicule*

Gemma sort un petit rire.
De où il parle allemand ce crétin ?
Et d'abord ça veut dire quoi ?
C'est genre une insulte qu'il m'a sorti ?

J'ai l'impression qu'il rigole de ma situation, du fait que je ne parle qu'anglais.

Gemma se racle la gorge et me présente :

- Simon, Rhys, Rhys, Simon.

- I know him. Bafouilla-t-il, mais de façon que seul moi entende.
*je le connais*

De où il me connait ? Il est dans le même lycée ? Je l'ai jamais vu alors.

Je décide de l'avertir un peu.

- You know, you don't stand a chance. You can put a cross on her. It is already taken by me. You came too late, man.
*tu sais, t'as aucune chance. Tu peux faire une croix sur elle. Elle est déjà prise par moi. T'es arrivé trop tard mec*

Gemma me regarde, incrédule, tandis que je lui souris pour lui dire que c'est rien.

J'espère qu'il a bien reçu le message.

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