Chapitre 5 - Partie 2

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Je les suivis jusque dans la maison, empruntant chaque pièce dans laquelle ils passaient. Nous descendîmes les escaliers qui se trouvait à l'entrée et arrivâmes dans une espèce de sous-sol où se trouvait plusieurs pièces, notamment une salle d'infirmerie. Il y avait trois grands lits drapés en vert, ainsi que des armoires vitrées regroupant des centaines de produits, de plantes et fioles colorées. Des moniteurs de fréquence étaient également présents. Tout ce que je haïssais se trouvait dans cette pièce... ça m'angoissait déjà.

Le tigre, trop grand pour être installé sur un lit, fut posé à terre sur un tapis. Tanna se dirigea vers l'une des armoires pour récupérer une fiole qui contenait des petites billes dorées. Elle en prit une dans sa main, puis hésita à la déposer dans la bouche de l'animal. Elle se retourna vers moi, fronça les sourcils et roula des yeux :

− Tu comptes nous suivre partout comme un caniche ? Demanda-t-elle sévère.

Alors là, elle était culotée quand même. Avait-elle osé me traiter de caniche ? Je fis un pas vers elle, le poing serré, puis me stoppai net en me souvenant qu'elle avait la puissance de quatre femmes en elle. Après tout, elle venait de porter trois cents kilos de muscles jusqu'ici. Je ne faisais très clairement pas le poids face à elle.

Je pris une forte respiration pour me détendre. Je hochai la tête, prouvant que j'avais compris le message et quittai la pièce. Je repassai donc par là où j'étais arrivée, profitant de cette occasion pour détailler les lieux. L'aménagement des pièces du sous-sol demeuraient relativement simpliste. Il y avait très peu de décoration. Juste des meubles posés par ci et par là pour leur nécessité. Généralement, dans les livres que j'avais tendance à lire, les maisons de ce type avaient tendance à être très luxueuse. La plupart du temps, les murs étaient ornés de tableau de grande valeur, avec des vases acquis lors d'enchère. Il ne fallait pas oublier les grands lustres datant que l'époque moyenâgeuse. De l'extérieur, pour le peu que j'avais pu observer, l'enceinte n'était pas très fameuse non plus. Nous étions dans une maison sur trois étages, si l'on ne prenait pas en compte le sous-sol et le grenier. Les façades étaient blanches, simples et les volets de couleurs grises. Les fonds de cette « meute » ne devait pas être immense.

Au rez-de-chaussée, lorsque l'on prenait sur la gauche, on pouvait y trouver un immense salon. L'ambiance dans cette salle était relativement chaleureuse, ce qui faisait contraste avec le reste de la demeure. Il y avait même un tableau, bien que ce dernier ne fasse pas partie de ce que l'on pouvait appeler du grand Art. C'était une simple toile imprimée, représentant une oasis. Il était placé sur le mur faisant face à la télévision. Des coussins bordeaux étaient également repartis sur le grand canapé d'angle beige. Un tapis persan venaient harmoniser le tout. C'était surprenant de voir qu'un style pareil puisse prendre place dans une maison comme celle-ci avec des personnes comme celle-là. C'était sûrement Tanna ou son cher camarade qui avaient refait l'agencement de cette pièce. Après tout, il était évident que ces deux-là avait des origines orientales. Leur peau mate ainsi que leurs cheveux noirs ne me laissaient que très peu de doute là-dessus.

− T'as fini ta contemplation ? Demanda Tanna d'un ton agacé.

Je tournai ma tête vers la direction de mon interlocutrice. Tout le monde était regroupé dans la pièce, mise à part monsieur Grincheux qui était sûrement resté auprès du tigre.

− Vous avez soigné votre ami ? Il va bien ?

− Tu peux m'expliquer quel genre d'humaine tu es ? Renchérit-elle sur le même ton.

− Il y a des catégories chez les humains aussi ? Répliquai-je.

− Tu sors d'un asile psychiatrique ? Continua-t-elle sans prendre en considération ma réponse.

Equinoxe - Tome 1 : Ne Jamais S'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant