Equinoxe - Tome 1 : Ne Jamais S'oublier

Chapitre 7 - Partie 2

− Je ne sais pas quoi faire de toi, annonça subitement le tigre. C'est la première fois que je tombe sur un cas comme le tiens.

Il semblait réellement pris en plein dilemme. Ce ne devait pas être évident à gérer, d'autant plus qu'il semblait avoir d'autre chat à fouetter. J'allais être un fardeau de plus qui s'ajoutait aux nombreux autres problèmes qu'il devait traiter. Il était le chef d'une meute déchet, après tout. Ce ne devait pas être évident...

− J'aurais bien aimé m'excuser pour cet inconfort, mais... C'est soit ce petit problème d'humaine, soit la mort qui se présentait à toi. Je crois que je préfèrerai être en vie et avoir une casse pied à gérer.

− C'est exact, déclara-t-il toujours avec le même sourire.

Il prit alors la position du penseur, sa main se nichant sous son menton. Un silence s'installa, ajoutant encore plus de distance à notre proximité actuelle. Je le vis faire des grimaces tandis qu'il réfléchissait à la meilleure option qui se présentait à lui. Je restai à ma place, demeurant de mabre, détaillant toutes ses mimiques absurdes et bien marrantes. Je m'accordai le droit de bien contempler les traits de son visage. Il avait une peau lisse, sans pores, d'une couleur beige dorée, digne d'un surfer en Australie. Il avait quelques mèches blondes qui lui tombaient sur le front, mais cela ne semblait pas le déranger. Ses cils étaient plus longs que les miens, si bien que je me mis à le jalouser. Ce n'était pas juste qu'un homme puisse bénéficier d'autant d'atout physique à lui seul. La nature était cruellement mal faite.

− Elle vient de partir, enfin, souffla-t-il.

Je fronçai les sourcils en l'entendant prononcer ses paroles.

− Euh non, je suis encore là, répondis-je confuse.

− Pas toi, la vampire. Elle vient enfin de quitter la maison.

Je fis un oh avec ma bouche. Comme j'étais bête. Depuis tout à l'heure, il attendait que la garce s'en aille. Et moi qui pensait qu'il réfléchissait à mon sort. Non, il essayait juste de sonder ce qu'il se passait à l'étage. D'où le passage des yeux bleus aux yeux ambrés. Il avait besoin de son ouïe pour entendre le départ de la vampire.

− On peut descendre, annonça-t-il.

− Je peux savoir pourquoi elle te fait autant peur ? Demandai-je curieuse.

− Je croyais que tu avais « compris pourquoi le tigre a préféré prendre la fuite », dit-il en arquant son sourcil.

Il avait tendu ma provocation. Je fis de gros yeux et fis comme si je n'avais pas compris ce qu'il venait de me dire. Je me levai et me dirigeai vers la porte afin de fuir la situation. Il ricana une nouvelle fois et se leva également du lit. Nous descendîmes, rejoignant le reste de l'équipe. Samir roula des yeux en me voyant et Tanna sembla presque aussi embarrassée. Je me demandais encore combien de temps cette mascarade allait durer. J'avais sauver leur ami, après tout. Je méritais une médaille.

− Je ferais mieux de rentrer chez moi, déclarai-je. Je ne veux pas vous importuner encore plus avec ma présence.

− Excellente idée. Et tu nous retrouves avec une foule de paparazzi le jour d'après.

− J'ai l'air d'être aussi mesquine ? M'indignai-je en entendant la répartie de Samir.

J'aurais pu lui foutre mon poings en pleine face si je n'étais pas certaine que ce serait mon bras qui en souffrirait davantage. Ici, je n'avais que mes mots pour me défendre mais à l'instant où ils désireraient s'en prendre à moi, je serais foutue. Fort heureusement, ils avaient un minimum de self-control, que je risquais de bousiller, j'en étais consciente.