Chapitre 5 - Partie 1

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Je pris la route du retour, loin de me douter que je m'étais autant éloignée de la grande voie. J'étais au cœur d'une zone déserte et je ne savais plus quel chemin emprunter. J'émis un grognement de mécontentement. Je le savais, je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même. J'avais dépassé toutes mes limites en mettant de côté toutes notions de survie. C'était bien beau d'espérer de vivre alors qu'on ne mettait aucune chance de son côté. J'étais vraiment débile. La curiosité allait causer ma fin, c'était certain.

Je continuais ma marche à l'aveuglette, priant pour que je puisse retrouver ma route. Soudain, une idée me vint en tête. L'ère du numérique était fabuleux. Je n'avais qu'à mettre la navigation en route.

− Voilà, redeviens maligne, un peu...

Ma main se dirigea dans mon sac et alors que je l'ouvrais, je vis une ombre s'allonger jusqu'à mes pieds. Mes sourcils se froncèrent et l'inquiétude s'installa de nouveau en mon sein.

Je finis par jeter un coup d'œil devant moi.

− Merde, hoquetai-je.

Un homme dont les habits baignaient dans le sang s'approchait, en murmurant des mots que je ne parvins à intercepter. Je fis des pas à reculons, prête à prendre mes jambes à mon cou... Sauf que l'inconnu finit par tomber par terre. Il venait de s'évanouir, ou pire, de mourir. Paniquée, je couru vers lui. Le paysage qui s'offrait à moi était horrifiant. Il avait d'énormes entailles sur le corps et il ne cessait de saigner. Sa respiration semblait présente, bien que très légère, prête à disparaître d'une seconde à l'autre.

Si je n'intervenais pas, il risquait certainement de perdre la vie. J'enlevai donc rapidement ma chemise et fit pression avec sur la blessure qui se trouvait au niveau de son cœur.

− Eh, tu m'entends ?

Il grogna. C'était bon signe. Je pris sa main et la posai sur la chemise qui lui servait de compresse.

− Je sais que tu n'as plus de force, mais essaye d'appuyer.

Il obéit, chose assez étonnante au vu de son état pittoresque. J'entrepris de fouiller ses poches à la recherche d'un téléphone. Il était à l'intérieure de sa veste en cuir. Je le pris en main et tentai de le déverrouiller. Manque de chance, il y avait un dessin à effectuer en guise de code.

− Il faut que tu me donnes ton code.

Il me dit, dans un faible murmure, de dessiner un « W ». Ce fut l'effort de trop. Sa main retomba le long de son corps. Il venait de perdre connaissance.

− Merde !

De ma main droite, j'appuyai autant que possible sur la plaie ; tandis que de la gauche, j'explorai sa liste d'appel. Le nom de Tanna ne cessait de revenir. Je cliquai dessus et portai le téléphone à mon oreille, le coinçant sur mon épaule. Il ne fallut que d'une seule sonnerie pour que la personne à l'autre bout du fils décroche.

− Gabriel, t'es où ? Ça fait une demie heure que l'on t'attend, dis la dame à l'autre bout du fils.

− Votre ami est dans un sale état. Il vient de perdre connaissance. Il... Il a des blessures graves et il saigne beaucoup...

− Qui êtes-vous ? Et où êtes-vous ? S'empressa-t-elle de demander avec inquiétude.

Je zieutai les alentours afin de chercher un quelconque repère pouvant les aider à nous retrouver.

− Il y a un bâtiment qui fait six étages en face de moi. Je crois que c'est le plus grand de la zone. Mais je ne suis pas sûre. Je ne connais pas cet endroit, lui annonçai-je.

Equinoxe - Tome 1 : Ne Jamais S'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant