On s’embrasse comme si c’était la dernière fois. Andrés pleure, ce n’est pas son style du tout.
-Elizabeth, je t’aime, et grâce à toi je crois encore à l’amour. Si jamais on s’en sort, je t’épouse sur le champ mon amour dit-il.
-Je t’aime plus que tout au monde Andrés, je balbutie.
Helsinki m’arrache de ses bras, et m’emmène avec Nairobi.
-Je t’aime je dis, le porte-voix au son maximum.
Helsi m’emmène dans le tunnel. le trajet est court et le professeur nous voit et nous demande :
-Où est Berlin ?
-Il m’a dit que si dans 10 minutes il n’était pas là on fait sauter le tunnel, je chuchote.
Nous allons changer nous changer Nairobi m’aide à mettre un patte d’éléphant noir, une chemise blanche un blazer ,des escarpins et une pochette noire. Puis je me remets dans le fauteuil pour me coiffer. Six minutes. Je retourne avec le professeur et fixe la montre à Berlin. Tokyo, Rio, Denver et Monica sont déjà partis. Deux minutes.
-On ne peut plus attendre Andrés ! Hurle le professeur.
Mais je le vois au bout du tunnel. Je vois aussi l’explosion. Il est projeté vers nous, mutilé et inconscient. On monte dans un grand camion, Helsinki et le professeur à l’avant mon amant et moi dans la remorque avec les billets. Le camion s’ébranle et je me concentre sur Andrés avec la trousse de secours. Il s’est pris une balle à l’épaule, des débris d’explosion dans le dos. Je déplie une sorte de nappe, l’installe avec peine, descend de mon fauteuil pour être à la même hauteur, lui descend sa combinaison à la taille et retire son t-shirt gris. Je commence les soins. Je me désinfecte les mains à l’alcool et prend une pince avec laquelle je sors la balle. Je le recoud comme je peux, comme ma grand-mère m’a appris à coudre des vêtements. Je pose pansement et le retourne sur le dos, ne ressentant plus rien, juste prête à réagir à n'importe quel accroc prête sauver Berlin.
Je le retourne sur le dos et retire ave soin un à un les débris, recoud et panse. J’ai fini. C’est trop simple, j’ai peur il ne se réveille pas et je prends son pouls . Il est rapide mais rien d’inquiétant et je vois son bras. Bordel, je n’ai jamais vu autant de sang ! Je mets de l’alcool sur son bras car je ne peux le coudre alors je fais un bandage. Il se réveille en hurlant il me voit. Il sourit et commence à trembler. Du retroxil. Il faut du retroxil. Je le pique avec la dernière bouteille que j’ai sur moi je lui prends la main, il tremble toujours.
-Professeur où est le retroxil ?je demande dans mon porte-voix.
-Je ne sais pas ! Il y avait tout à la fabrique.
Andrés tremble, tousse et manque de s’étouffer.
Et je comprends c’est bientôt fini pour lui. Mon amour.
Le seul.
Le vrai.
Le seul que j’ai aimé dans ma vie va partir.
Il va me laisser, je veux pas.Tout va partir en fumée. Tout ça à cause de Tokyo qui a brisé le stock de fioles. Je lui donne un calmant, il tremble moins, arrête de tousser mais il a compris.
-Andrés regarde moi… je balbutie entre deux sanglots.
Il lève les yeux vers moi et me dis :
-Je t’aimerais toujours Elizabeth… tu es jeune, il faut que tu trouves quelqu’un d’autre…
-Non, je veux pas…
-Tu as vingt ans, la vie commence... Embrasse moi chérie.
Je m’exécute, notre baiser est langoureux et petit à petit la force se réduit et on se sépare. Il plonge avec difficulté sa main dans sa poche et en sors quelque chose. Un passeport.
-Voilà la raison de mon retard … Tu es officiellement Elizabeth de Fonollosa…
Je rigole et lui prend la main. Il serre fort ma main en souriant. Je veille sur lui.
-On arrive à Léon dans trente minutes, annonce le professeur .
-Sergio je t’aime ne l’oublie pas ! Crie Andrés, qui s’affaiblit vraiment.
On se sourit, se glisse des mots doux pendant dix minutes mais à un moment, après qu’il me dit qu’il m’aime, ses yeux deviennent vitreux, les derniers tremblements cessent et la pression sur ma main se relâche. Aujourd’hui, vingt-six octobre, je perds Andrés. Mon premier et probablement seul amour. Je pleure, le prend contre moi, c’est pas possible, ça peut pas se finir comme ça. Je porte l’amplificateur et annonce d’une voix presque inaudible ;
« C'est fini pour Berlin. »
Je regarde le passeport, le nom est Elisabeth Diana de Fonollosa, il a pensé à tout ! même la photo. C’est une photo de moi à Tolède, je ne sais comment il l'a eu mais je ne m’en préoccupe pas. Je range le passeport dans ma poche et le serre en pleurant.
___On s’arrête à Léon récupérer ma grand-mère, et la clarté envahit l’endroit où je suis. La porte s’ouvre, et je vois ma grand-mère ouvrir la bouche en grand. En même temps, devant elle, sa petite-fille un fauteuil roulant à côté d’elle est tachée de sang, en pleurs sur le cadavre de son compagnon. Je la vois courir vers moi après avoir fermé la porte. Le professeur et Helsinki ne sont pas descendu donc n’ont toujours pas vu Andrés. Le camion ce se met en route et ma grand-mère commence :
-Chérie comment ? Comment ça s’est passé... le braquage.Et la je lui raconte en chuchotant. Le début, la balle dans la main, Oslo, ma jambe et ma voix, la roulette russe, Arturo,Moscou et Berlin. Elle me prend dans ses bras et je lui demande :
-Où va-t-on ? Je lui demande.
-On peut suivre tes amis ? Tu en auras besoin propose-t-elle.
Elle me console et le camion s’arrête. Helsinki ouvre, me mets sur mon fauteuil et ma grand-mère me descend tandis que ce dernier porte Andrés et le reste des braqueurs déchargent les billets dans un silence de mort vers le cargo. Notre cargo. Tokyo vient me demander comment ça va et je ne peux résister. Je me jette sur elle avec difficulté et la fait tomber, et même si j’ai mal je la braque de mon arme en pleurant.
-Tout ça c’est ta faute, Moscou et Berlin. Il n’avait plus de retroxil par ta faute, je souffle.
Nairobi me sort de là m’emmène sur le bateau avec ma grand-mère. Et voilà. Je l’ai perdu.
J’ai perdu Andrés pour toujours.
Mon Berlin n’est plus, et notre idylle poussière.
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Soy Munich // La Casa De Papel
Fanfiction"Berlin ouvre sa porte avec mauvaise humeur. À vrai dire, il était une heure du matin passée et quatre ivrognes ainsi qu'une fille essayant tant bien que mal de les retenir devant sa porte, ne doive pas trop lui faire plaisir. Et pourtant. Après...