Histoire sans fin

.8.

"Elle a brisé son cœur sur moi"

Ce que nous sommes aujourd'hui est le cumul de qu'on a vécu.

J'ai commencé à écrire cette chronique à 16 ans, j'en ai 18 aujourd'hui.
J'ai toujours aimé écrire et aussi loin que je m'en souvienne je me suis toujours muni d'une plume.
Étant petite j'écrivais des poèmes et des mots doux pour mes parents et mon frère, c'était pas terrible mais c'était sincère et ça traduisait mes sentiments.
Et puis j'ai eu mon premier journal intime, et j'ai continué d'écrire avec toujours autant de sentiments et de sincérité.
Et plus je grandissais plus j'écrivais et je me suis découvert une réelle passion.

Il m'arrivait de douter de moi, de mon habilité à pouvoir remplir des lignes qui sortaient de l'ordinaire, alors je rentrais dans les codes et rédigeais machinalement des phrases usurpées et couramment utilisées mais j'écrivais quand-même.

J'ai découvert Wattpad à l'âge adolescent, l'âge où je me faisais des films dans ma tête et où j'étais tiraillé entre fiction et réalité, alors j'ai concilié les deux et j'en ai fait des histoires. Je m'inspirais de ma réalité, je la racontais à ma manière, je lui attribuer le dynamisme et l'enthousiasme qu'elle avait dans ma tête et je l'imputais à quelqu'un d'autres, un personnage fabuleux. Au total j'en ai scribouillé 5, toutes inachevés, je n'en ai conclu aucune. Mon imagination a toujours habité ma tête, je m'en inspirais mais je n'ai jamais considéré l'expulser et l'encrer sur papier, ma tête s'est retrouvé vide et je n'avais plus d'inspiration, j'ai arrêté d'écrire.

Et de là mes pensés se bousculaient dans ma tête, et je les entassais mais ils trouvaient toujours le moyen de se traduire dans mes faits et gestes. Et c'est là que l'idée m'a frappé :  il y a une profonde histoire derrière la manière dont j'agis et je pense, et si j'y creusais un peu plus ?

Mais je ne me suis pas posé plus que cette question, sûrement effrayé par le fait que je puisse parler de moi et faire découvrir aux autres la partie immergé de mon iceberg, mais pourquoi ? Ça ne m'a jamais dérangé d'animer la vie d'autres personnages alors quel mal y'avait il à raconter la mienne cette fois ci ? Ce n'est pas si terrible que ça. Aussi banale qu'elle soit, j'ai décidé d'entamer une chronique qui reprenait ma vie.

Je l'ai baptisé "histoire sans fin" car mes histoires n'avaient jamais de fin, et aussi lointaine soit elles, elles finissaient toujours par ressortir au moment présent et chacune d'entres elles constitue une pièce de mon puzzle inachevé.
"Histoire sans fin" aussi parce que je n'ai aucune idée de comment finira-t-elle, en même temps c'est l'histoire de ma vie et qui peut prévoir ce que l'avenir nous réserve. Dernier chapitre ou peut être pas, la vie nous le dira.

Le plus difficile dans la création d'une nouvelle oeuvre c'est le premier trait, celui qui vient troubler l'équilibre de la page blanche, celui qui, en choisissant d'être, assassine une infinité d'autres réalités.

Je me retrouvais devant une page blanche. Par où commencer ? Que dire ? J'ai passé des heures dans le noir à contempler le blanc et l'envie de me désister me séduisait de plus en plus, mais j'avais une telle conviction et un tel besoin de le faire que je suis restée planté là.

C'était une époque où j'avais tant de choses à dire mais aucun mot ne ressortais, où je me sentais seule mais pourtant j'étais bien entourée, où tout le monde m'écoutait dire ce que j'avais sur la langue et pas sur le cœur, j'avais l'impression d'être jugée pour ce que je n'avais jamais dit. Et si je le disais ? Par où allais je commencer ? D'ailleurs comment est ce que cela a commencé ? Quand est ce que j'ai commencé à cogiter et à me poser des questions existentiel ? Et si je le découvrais ? Après tout n'était ce pas ça le but ?