Chapitre 5

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J'étais en train d'appliquer soigneusement le dernier rouge à lèvre Dior que Papa m'avait acheté à Paris au cours d'un de ses derniers derniers voyages, lorsque Valério débarqua sans frapper dans ma chambre.
- Bonjour sœurette ! Je t'emmène à une fête ! Fanfaronna-t-il. T'es prête ?
- Hors de question Valério ! Pas tes potes ! Et puis t'avais promis que c'était soirée ciné dans ta chambre ! M'exclamais-je.
- Oui, mais changement de plan, tu vas découvrir ce qu'est une véritable fête !
- Je sais déjà ce qu'est une véritable fête. Et puis j'ai passé une mauvaise journée. Sors d'ici.

Nous étions vendredi soir, début des vacances de la Toussain. J'avais proposé à Guzman de venir passer quelques jours à la maison, mais il avait trouvé (avec difficulté et bafouillages) une excuse concernant sa sœur pour ne pas venir, des concours de danse ou un truc du genre. J'étais plus qu'agacée, et la seule chose que je voulais faire était ma soirée film avec mon frère.
Portant toujours mon uniforme, je me laissais tomber sur mon lit, mais quelques secondes plus tard je sentis le matelas s'affaisser à côté de moi et des bras m'entourer.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Racontes tout à ton grand frère chéri.
- Y'a rien, fous moi la paix Vale.
Mais avant même d'avoir pu finir ma phrase j'étais prise d'un fou rire dû aux gillis incessants sur mon ventre.
- Okay, lâchais-je entre deux hoquets. C'est Guzman.
Ma réponse ne sembla pas le convaincre, le brun ne comptais pas s'arrêter là.
- Du coup tu viens moi ?
- Valério ... Ses doigts remontaient jusque dans mon cou et je me tortillais dans tout les sens, cherchant désespérément de l'air. C'est bon, tu as gagné.
- Youpi !! S'écria-t-il avant de sortir de la chambre. Puis il repassa sa tête par l'entrebâillement avant d'ajouter : Et change toi, parce que t'es belle mais bon, l'uniforme c'est pas terrible.

A peine une trentaine de minutes plus tard il était de retour.
- Trop belle !
- Trop beau !
Il prit ma main m'entraînant dans l'air frais de la nuit. J'avais froid dans ma fine robe noir, bien qu'elle soit longue l'air s'infiltrait sous le tissus. Le trajet dura une dizaine de minutes durant lesquelles Valério entreprit de connaitre la raison de mon humeur si détestable, qui selon lui ne changeait pas vraiment de d'habitude.
Je récapitulais de la façon la plus simple possible : j'avais proposé un super plan à Guzman, il avait refusé, on s'était engueulé et je lui avait claqué la porte au nez.
- Et bah tu vois ! J'ai bien fait de t'emmener ! On va s'éclater ! Avait-il conclu.

Lorsque nous sommes arrivés au lieu que nous devions rejoindre je pus constater qu'il n'avait pas menti, c'était une véritable fête comme j'avais eu peu l'occasion d'en faire, la musique et les lumières étaient impressionnante et envahissaient absolument tout l'espace.
Valério me tirait par la main et saluait une bonne trentaine de personnes sans se départir de son sourire . Comment pouvait-il être aussi calme ? On me mit un verre entre les mains, et malgré ma réticence je l'avalais cul sec, et petit à petit tout ces gens autour ne me dérangèrent plus tant que ça. Je bougeais au rythme de la musique et tournais dans tout les sens entourée de centaines d'inconnus. Mon frère aussi buvait, mais à un rythme bien supérieur au mien.
Plus nous nous enfonçions dans la nuit, moins les gens étaient sobres. Je n'ai pas vraiment de souvenir de cette soirée. L'alcool avait embrumé mon cerveau et les détails étaient flous. Nous avons du partir vers une heure du matin. C'était complètement imprudent, nous aurions du appeler le chauffeur de la maison, mais nous avions passé une soirée si amusante que ça nous était franchement égale d'être seuls au milieu de la nuit. Nous avons mis un temps fou à retrouver le chemin de la maison tellement nous étions hilare pour des choses qui n'avait absolument rien de drôle. Quand nous y sommes enfin parvenus elle était vide, Papa et Maman n'était pas encore rentrés de voyage, et par habitude nous ne comptions même plus les jours avant leur retour.
J'ai enfoncé la clé dans la serrure puis ouvert la porte. Nous nous sommes enfoncés dans l'obscurité pour rejoindre les transats autour de la piscine, puis nous avons allumé les spots. Pendant un instant nous avons plus rien dit. J'ai senti le regard de Valério sur moi, et en une fraction de seconde nous nous jetions habillés dans la piscine, nous éclaboussant et échangeant des insultes dans de grands éclats de rire.
Il avait réussi. L'espace d'une soirée j'avais oublié Guzman, mon habitude à toujours vouloir être la meilleure, l'absence de mes parents, seul lui avait compté ce soir là.
- Merci, soupirais-je à trente centimètres de son visage.
Et sans savoir pourquoi, j'ai franchi la distance qui nous séparait pour poser mes lèvres sur les siennes.
Je l'ai embrassé.

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