Chapitre 11

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Le soir même de ma dispute avec Guzman et de celle entre mon frère et mon père j'entendis la discussion que ce dernier eu avec ma mère, cela ne me regardais pas le moins du monde, mais je ne pus m'empêcher de me dissimuler derrière la porte pour tenter d'écouter la conversation. L'idée était d'envoyer Valério en internat, rien que le mot me fit frémir, jamais il n'en avait été question, soit notre père, soit sa mère, toujours, il n'en avait jamais été autrement.
Mais plus l'idée s'immiçait dans ma tête plus j'en venais à lister les avantages et les inconvénients.
Je serai seule certes, mais il fallait voir les avantages, peut être que mon frère deviendrait un peu plus responsable et autonome sachant qu'il serait livré à lui-même. Ou peut-être s'agissait-il d'une énorme erreur. Je ne savais pas quoi en penser.
Je pris la direction de ma chambre, la tête plongée dans mes réflexions lorsque mon esprit tiqua, je venais de passer devant la chambre de Valério, or, celle-ci était vide, je pensais qu'après la dispute qui avait éclatée dans la soirée il se serait réfugié ici. Mais non, je ne l'avais pas vu depuis trois heures.
Je n'aurais pas dû m'inquiéter, trois heures c'était peu, sauf qu'avec Valério, un tas de choses pouvaient se passer en si peu de temps.
Malgré mes inquiétudes je partis me coucher, mais lorsqu'à quatres heures je me réveillais de nouveau et constatais qu'il n'était pas dans sa chambre et que je n'avais pas le moindre appel manqué je ne pus m'empêcher de lui envoyer un message : "je veux juste savoir si tu vas bien".
Je me sentis pitoyable, je lui avais demandé plus tôt dans la journée de ne pas me contacter pour tout et n'importe quoi, et maintenant qu'il ne le faisait pas je me sentais perdue. Ridicule. Pitoyable, sérieusement.
Je me glissais alors dans ses draps, les yeux grands ouverts je fixais le soleil pointer le bout de son nez à travers les grandes baies vitrées. Mais lorsque le réveil indiqua sept heures et demi, mes yeux ne tinrent plus et je m'endormis dans les draps froids portant l'odeur si particulière de Valério.

Quatre mois plus tard, l'année scolaire terminée, les vacances d'été touchèrent à leur fin. J'avais fini première de ma classe, Valerio dernier de la sienne.
Malgré nos propres mises en gardes nous n'avions pas su résister à cet interdit qui était sensé nous tenir éloigné l'un de l'autre.
Cette idée d'internat s'était concrétisé, Valério partait dans deux jours, personne ne lui avait laissé le choix. Mon père avait trouvé un de ses sachets remplis de substances blanche.
C'était soit l'internat, soit la cure de désintoxication, bien que la seconde option aurait été plus judicieuse c'est l'internat qui a été gardé.
Je ne savais qu'en penser, ma seule certitude était que je passerai de nouveau une année seule, et bien que j'ai eu la chance d'avoir mon frère près de moi durant deux ans, rien n'était éternelle. Il me l'avait dit un jour, et il avait eu raison.
Cette prochaine année, qu'il ferait une seconde fois en classe de première nous permettrait sans aucun doute de faire disparaitre toute cette attirance malsaine.
Je l'espérais du fond du coeur, je devais me concentrer sur ma relation avec Guzman et aucune autre.
Chacun de nous allait prendre un nouveau départ.
Et c'était bien mieux ainsi.

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