Chapitre 7

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- En parler ? Et que veux-tu qu'on en dise Valério ? Je me redressais de façon à être à sa hauteur. J'ai merdé, okay ? J'ai vraiment merdé. Excuse-moi. Je ne voulais pas.
Pour être tout à fait honnête j'en avais envie, enfin plus ou moins, j'avais bu et passé une journée merdique, Valério m'avait remonté le moral. Il était revenu depuis maintenant plus d'un an, et quand il avait franchi la porte cette année là, je m'étais senti revivre, un petit bout de moi était revenu, le genre de chose dont on ne se rend pas compte lorsqu'elles ne sont pas là, mais qui, le jour où elles apparaissent nous semblent indispensable. Et il m'était indispensable.
Je passais avec lui des moments incroyables. Valério profitait pleinement de la vie, parfois même un petit peu trop, et je n'avais qu'une peur, celle qu'il lui arrive quelque chose. Plus il était près de moi, mieux je pouvais le surveiller. J'avais conscience qu'être égoïste ne servirait à rien, mais avais-je le choix pour le protéger ? Bien qu'il soit mon aîné de deux ans, mon demi-frère était un putain de gamin irresponsable.

Mais ce ne sera que bien plus tard que je ne me rendrais compte des conséquences de cette soirée là, et ce dans quoi nous nous apprêtions à plonger.

Les idées tournoyaient en boucle dans ma tête, et ce depuis trois heures, trois putain de longues heures durant lesquelles mes yeux étaient restés grand ouvert.
Une main se posa doucement sur ma joue et la caressa.
- Valério ... commençais-je.
- Lucrecia, on a qu'une vie. Chuchota-t-il.
- Peut-être, mais on ne peut pas, tu es mon frère.
- Demi-frère. Corrigea-t-il.
- Peut importe, on est de la même famille. Et puis ... j'aime Guzman, Valerio.
Sa main retomba d'un coup, comme si je l'avais brûlé, entre nous. Il s'approcha encore plus près de moi, si bien que je sentis son souffle sur ma peau.
- Alors, ... si tu aimes tant Guzman, pourquoi m'avoir embrassé ?
- J'avais bu, et tu le sais. Lui reprochais-je.
- Or, je ne t'ai forcé à rien, et, continua-t-il, ne dit-on pas que les paroles d'un saoul sont les pensées d'un sobre ? Tes actes n'y seraient pas rattachés ? Murmura-t-il.
Sa voix me troublait, jamais je n'aurai pu imaginer ne serait-ce qu'un dixième de ce qu'il s'était passé ce soir. Il avait tort point.
- Tu dis n'importe quoi. Sors d'ici.
- Écoutes Lu, on s'est embrassé, oui on s'est amusé, c'était franchement bien et tu affirmes que ce n'était qu'un moment d'égarement. Or, reprit-il plus sérieux, si ce n'était qu'un moment d'égarement, comment se fait-il que tu ne dormes pas et que les questions tournent dans ta tête à la vitesse de la lumière ? Si ça t'importais si peu, tu n'y penserais pas, et tu ferais paisiblement dodo. Alors, de quoi as-tu si peur, Lucrecia ?
La vérité ? Était que je n'avais qu'une envie : c'était celle de recommencer. Et ça me foutais la trouille.

Bien que personne ne soit présent à la maison ce soir là, nous chuchotions. Je me penchais alors à son oreille :
- Je n'ai peur de rien Valerio, et tu le sais très bien.
- Vraiment ? Je soutins son regard lourd de sens. Alors, plonge avec moi, susurra-t-il.

Et à peine une poignée de secondes plus tard je goûtais de nouveau au plaisir de ses lèvres douces et chaudes contre les miennes.

Je n'aurai pas dû, je le savais, mais l'attraction que nous ressentions étais bien au-dessus de nos peurs et des interdits. J'avais envie de lui, il avait envie de moi, tant de choses nous séparaient, mais nous ne faisions qu'un.

Cette nuit là, Valério s'endormit contre moi. Blottis dans ses bras, j'écoutais le cœur qui battait dans sa poitrine, puis je m'endormis au son de son souffle régulier.

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