"Bon, vous lui filez ce job, oui ou non ?"
Le patron de ce petit café me regarda d'un air hésitant.
Cela faisait plusieurs dizaines de minutes que nous discutions avec lui et Éloïse lui avait largement prouvé qu'elle était apte à remplir les contraintes de ce travail. Cependant, l'embaucheur continuait de la regarder avec un air hésitant qui m'agaçait profondément depuis que j'avais désignée Éloïse comme ma copine.
Si cela ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas assisté une seconde de plus à cet entretien faussé par l'homophobie, mais il était important pour Éloïse, alors je ravalai ma colère.
Le patron du café finit par avouer :
"Écoutez, mademoiselle, je n'ai rien contre les homosexuels. Le problème ne vient pas de moi. Il vient de ma clientèle. Certains clients abusent parfois de l'alcool et commencent à balancer des horreurs sans nom. Je ne veux pas d'une serveuse qui plie bagage au bout d'une semaine à cause de clients éméchés.
À côté de moi, Éloïse réprima un soupir agacé avant de répondre :
- J'ai l'habitude, monsieur, de ce genre de situation. Je ne partirais pas pour quelques insultes. J'ai besoin de ce travail et je ferais mon possible pour l'effectuer du mieux possible."
Je souris. Même un patron renfrogné et sceptique ne pourrait pas résister à la détermination qui perçait dans la voix d'Eloïse.
VOUS LISEZ
La fille du bus
Roman d'amourY'avait cette fille dans le bus. Droite. Grande. Majestueuse. Indomptée. Fière. Belle.