Entendez vous des entrailles rugir le Tartare
Et duquel un rance nuage infernal jaillit
Alors entendez l'expression de ses cris
En des vers infirmes, réunis en ces poèmes bâtardsLevez-vous, maléfiques fleurs brisées
Venez rougir les roses de la tranquille prose
Mutilez la, changez ses effets en causes
Et que ne reste de son passé qu'un miroir briséConsumez les hypocrites sonates asséchées
Brûlez en jusqu'au dernier vers trop régulier
Et, tels les poètes révoltés d'anciennes ères
Renvoyez l'archaïque métrique au cimetièreBaudelaire le premier y vint déposer
Quelques gerbes de maléfiques bouquets
Retournant dans leurs tombes les vieux os
Craquelés, des contraintes de BoileauAlors se levèrent les poings décharnés
De squelettes outrés par un peu de liberté
Vous souhaitiez mettre à mort ces vers indécents
Souffrez donc en lisant de la licence
mes chantsOui vous, contempteurs de droites sonates
Priez pour que vous ronge une cataracte
Autre que celle de vos étroites contraintes
Qui ne vouent aux Muses qu'une admiration feinteAu diable parnassiens, camelots de Ronsard
Brûlez le sonnet, et le rondeau régulier
Libérez la plume de diktats atrophiés
Qui osent- pauvres fous- vouloir codifier l'artUn jour vint d'Hernani un homme
Qui secoua ce joug, et qu'on traita de Goth
On osa dire bâtardes ses formes
Et l'on trait son talent de nigaudL'on dit Quasimodo les chants de Notre-Dame
L'on se gaussa de rires méprisants
L'on voulut condamner ce poète, ce gueux
L'on se rendit misérable, par tant d'aveuglementAlors laissez moi, de ma plume assassine
Rougir vos pulsions d'apparente perfection
Car c'est ainsi que Liberté se dessine
Et qu'elle s'exprime, telle la catharsis de nos passionsEt mes vers tireront sur les conformes colombes
De l'illusoire paix, faite de barreaux dorés
Allant retourner le classicisme en sa tombe
Pour affirmer leur bâtardise comme beautéLaissez moi vous peindre un monde désenchanté
Et vous chantez mon amour pour la prose brisée
Dans le frère bâtard des sonates de la sèche saison
Et de l'astrale conscience, laissez jouez son violon
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Le désenchantement du Monde
PoetryLe Monde a t'il perdu toute sa magie ? Où est-ce seulement sa noirceur qui l'a désenchanté ? Car quand passent l'éphémère espoir et la banalité des tourments, seul demeure un constat qui ne laisse nulle place à l'enchantement: tout à une fin, et not...