Rerum Obsequio

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Moi qui croyais en une valeur de liberté
Qui espérait pouvoir un jour effacer mes plaies
J'avance dans une vie emplie de désillusions
Car je comprends qu'avoir le choix n'est qu'une illusion
Combien sont t'ils, à croire suivre leur propre vision
Alors qu'ils se conforment aux tabous de leur éducation ?
Je crois bien que l'ensemble de nos futures actions
Sont conditionnées par un passé de socialisation
Quand les parents brident la liberté de leur progéniture
Vivant à travers eux la métastase de leurs propres désirs
Nulle liberté pour leurs enfants au futur
Ils croiront avoir le choix, mais sans pouvoir se dire
Que leur prétendues décisions ne sont que des caricatures
Et qu'ils se conforment à leur parents dans leurs choix d'avenir
Bien sûr cruelle et cynique paraît cette écriture
Nos parents ne veulent t'ils pas nous créer un monde de rire ?
Mais sachez que chacun pense supérieures ses valeurs
Catholiques occupants leurs enfants à toutes heures
Musulmans les faisants prier à la mosquée
Juifs, de la kippa leurs enfants souvent seront coiffés
Bien sûr j'exagère, je tire volontairement  le trait
Il n'est point que des brideurs armés de mauvaise volonté
Mais devant cette capacité du passé à nous déterminer
Bien relative nous parait notre apparente liberté

La société cherche à nous imposer sa vanité
À toutes heures nos consciences sont matraquées
Mais même parmi ceux qui prétendaient y échapper
Je sens que demeure une influence ignorée
Nous sommes hommes libres dans un carcan de fer
Un monde orwellien où chaque citoyen
Selon ses idées sera noté sur vingt
Sinistre classe surpeuplée où ton professeur
Est un œil numérique qui t'espionne a toute heure
Mais au nom d'une prétendue sécurité
Mes semblables semblent lâchement accepter l'idée
De mettre à mort leur nécessaire part de secret
Livrant à une exécution publique leur vie privée
Ils oublient le sens des mots, et commettent l'outrance
De confondre désir de transparence et massive surveillance

Lorsque le Christ fêtait les vingt siècle de sa résurrection
Devenant quadragénaire, ce siècle partait en crise de destruction
Sous le regard meurtrier d'un fanatique germain
Jamais les armes n'abreuvèrent la terre de tant de sang humain
Mais si il y eu un grand architecte de cette macabre valse
Une foule de massons le suivit, persuadés par l'idée de race
Quand recule l'éducation, la misère s'avance
Les extrêmes s'enracinent, et ainsi basculent les consciences
Il est si facile d'accuser un autre de son malheur
Que d'accepter d'être l'origine de nos pleurs
Bien sûr vous arguerez de l'exception des facteurs
Mais l'esprit humain répète à toute heures ses erreurs
Quand l'homme se rassemble, il dilue son intelligence
La populace en foule ne réfléchit pas aux engeances
Elle suit aveuglément les plus grandes invraisemblances
Et les Panurge de leurs trônes saisissent leurs chances
Obstinément ils font le choix de ne pas choisir
Et les voir pleurer leur liberté me fait bien rire

Car aveuglés par des messages pseudos éducatifs
Proférés par ceux qui crachent sur les femmes sans soutifs
Ce qui au nom de leurs prétendues valeurs morales
Se préoccupent bien plus de tenter d'interdire les rapports anals
Que de tenter de savoir s'il existe une quelconque façon
D'empêcher notre complète extinction dans quatre générations
Pour eux la liberté individuelle est une menace
Et ils agissent pour qu'aucune ne passe
Et tant pis si par leurs actions des humains trépassent
Et tant pis si sur le conformisme les rêves se fracassent
Et leur progéniture en vient comme eux à haïr la différence
Insensibles à la sensibilité et à la souffrance
Des victimes de leurs croisades d'exclusion
Sans savoir que malgré leurs prétendues convictions
Sur un macabre plateau d'échecs ils sont les pions
De hauts placés qui se gavent par leurs actions
Si leur dieu existe, il est bien diabolique
Si son Éden est un enfer d'intolérance
Si ses anges sont cette haineuse clique   
Et les démons ceux qui n'ont pas la même science
Mais au delà de ces convictions que j'exagère
Généralisant le propos pour englober notre ère
Il n'est pas aisé d'être excentrique dans nos cours de récré
Les enfants sont cruels, mais ils ne sont que le reflet
De l'intolérance et du conformisme qui gangrène nos sociétés
Comment après ça l'occident peut il encore se targuer
D'être une terre où règnerait diversité et liberté ?

Quelle est donc notre réelle part de conscience
Sommes nous responsables de notre inconscience ?
Déterminés par une éducation que nous ne pouvons choisir
Convaincus d'agir pour le meilleur, et d'éviter le pire
Nous ne sommes peut être que des pantins sans autre avenir
Qu'un passé que nous aurons à porter, quitte à en souffrir
Nous avons le choix de ne pas choisir
Victimes d'un passé qui veut imposer notre avenir
Alors sommes nous condamnés à courir après la liberté
Alors que nous ne pouvons que marcher
Dans les traces et les erreurs de l'histoire
L'espoir d'un futur meilleur est il un anachronisme illusoire ?
Mais je crois bien que colère trouble mon regard
Entendrais je les violons d'un prochain départ ?
Croire en l'universelle noirceur serait bien naïf
Et le seul absolu, c'est que tout est relatif
Toi parent qui croit voir en ses yeux ton reflet
Souviens toi que ton enfant n'est pas un miroir
Ni la métastase de tout ce qui n'a pas fais
Alors ne l'enferme pas mais élargit son regard
Ne croyez jamais qu'infuse est votre science
Car du réel votre vérité sera toujours une croyance
Soyez francs jusque dans vos mensonges
Ne les bercer pas d'illusoires songes
Permettez leur de croire en leur rêve même étrange
Car en grandissant le fantasque se range
Et toi, jeune âme qui écoute les paroles des vieux corps
Souviens toi que leurs conseils t'éviteront les faux raccords
Mais ne crois jamais en une absolue prédominance
Car le doute est là plus sage des croyances
Construits toi même les murs de ta conscience
Et crois en tes rêves, que leur réalité sois une chance
Le réel nous est bien loin de nos âmes humaines
Et face à sa prestance nos réalités sont naines
Alors ne laisse pas la société dicter tes choix
Et choisis toi même ce en quoi tu as fois
Écoute les arguments de ce qui disent le contraire
Pour mieux construire ta propre pensée si chère à Voltaire
Enfin ne laisse jamais personne manipuler tes sens
Et tu découvriras ceux en qui tu peux avoir confiance
Et face à la prison grise du conformisme
Que l'esprit critique soit résonné en hymne
Colorant la routinière soi disant réalité
Et que la société réapprenne à rêver

Le désenchantement du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant