L'œuvre d'Oscar Wilde

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Et voilà le dernier chapitre !
Je vous remercie à tous d'avoir suivi cette histoire, merci beaucoup <3

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Je courais à travers les couloirs pour arriver à temps. Ma longue robe m'empêchait d'être rapide et je devais faire attention à ne pas tomber. La pièce était enfin terminée et je n'avais plus qu'une idée en tête. Après avoir reçu des centaines de compliments sur ma prestation, je m'étais discrètement éclipsée. Une autre tâche m'attendait.

Ce soir là, je m'étais sentie jolie. Le maquillage appliqué sur mon visage me semblait doux et soulignait mes traits. Il était nécessaire pour la pièce mais en le voyant, je n'avais pas pu m'empêcher de m'observer sous toutes les coutures. C'était la première fois que j'appréciais mon visage à sa juste valeur.

Cavalant à travers les couloirs immaculés, je guettais la fontaine de mon établissement. Jules m'y attendait.

« - Tu es rayonnante. »

Ce fut la première phrase qu'il m'adressa.

« - Tu es pas mal non plus.

- Ne me dis pas ce que je sais déjà, rit-il tranquillement.

- Je vois que tu as des fleurs, fis-je remarquer en m'asseyant doucement sur le rebord de la fontaine.

- Elles sont pour toi.

- Jules, il fallait pas...

- Si. Tu les mérites plus que quiconque.

- Merci. Pour tout. »

Ses traits se fermèrent et il se frotta les yeux. Quelque chose n'allait pas.

« - Je ne peux plus faire semblant, Athéna. C'est impossible et je sais que je suis stupide de le vouloir.

- Vouloir quoi ? demandai-je doucement en m'efforçant d'ignorer mes mains tremblantes.

- Je veux que tu m'aimes comme je t'aime. Que toi aussi, ton cœur batte plus fort quand nous sommes ensemble et que tu me cherches du regard comme je fais pour toi. Je veux que tu penses à moi et que tu souhaites faire partie de ma vie. Je veux que tu apprécies passer du temps avec moi et ma présence. Je veux pouvoir te prendre dans mes bras, t'embrasser, t'aider. Je ne veux plus être seulement être ton voisin de table, Athéna. »

Il se tut et reprit son inspiration, sans me laisser le temps de parler. De toute façon, j'en étais incapable. Mon si remarquable cerveau avait cessé de fonctionner. Il n'y avait plus que lui, son discours et son visage si agréable à regarder. Je ne pensais à rien d'autre qu'au beau brun qui se tenait devant moi.

« - Je comprendrai parfaitement si tu refuses, mais je voulais-

- Jules, laisse-moi-

- Tu comprends pas ! Je peux pas m'en empêcher de penser à toi, de vouloir te parler ou de passer du temps à tes côtés. C'est juste... trop compliqué.

- Beaucoup de choses sont compliquées. Celle-ci ne l'est pas.

- Pardon ? »

Il releva son regard brun vers moi et je pus voir quelques larmes y couler.

« - Je t'aime, Jules. Sans doute plus que n'importe qui. J'aime quand tu me parles, quand tu me demandes des explications et quand tu plisses les yeux pour mieux te concentrer. J'aime ta joie de vivre, ton honnêteté et tes blagues. J'aime quand tu souris, quand tu ris ou que tu prétends être le meilleur. J'aime quand tu t'affoles pour rien, quand tu as peur d'une petite coccinelle ou quand tu t'énerves parce qu'il n'y a pas assez de nourriture à la cantine.

- Quoi-

- Je t'aime toi Jules. Tout entier. »

Il eut un hoquet et ravala ses larmes. Je levai la main pour les effacer délicatement et il sourit.

« - J'ai une théorie. Si on refoule nos larmes, elles ressortiront forcément à un autre moment. J'appelle ça la théorie des refoulées. Celles que nous empêchons de sortir aujourd'hui, je veux les partager avec toi au moment opportun.

- J'aime bien cette théorie. »

Un petit rire s'échappa de ma bouche et il me serra dans ses bras.

« - Faisons ça, alors. Pour toujours. »

Je resserrai mon emprise et souris.

« - C'est d'accord. »

La Théorie des larmes refouléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant