Chapitre 11

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    Cela faisait à présent un an que John faisait ces petites affaires dans l'ombre. Il avait caché Mathilde dans son usine. Une chambre avec le nécessaire, joliment décorée de blanc, rouge et bordeau où se mêlait divers matériaux choisient avec soin par John. Il se révélait être un grand artiste. Mathilde l'aimait beaucoup, elle avait même une petite fenêtre ou elle pouvait sentir le changement des saisons. Le vent sifflé, la pluie tombée et s'abattre sur la ville, la neige douce et qui, sans bruit, installe son manteau délicat et brillant. Les rires des enfants qui jouent au printemps et en été. Les cigales et les oiseaux qui chantent tôt le matin. Ces moments préférés étaient le samedi soir. John restait dormir avec elle, alors ils faisaient un grand dîner, s'installant sur son bureau. Avant ça, elle faisait le tour de la fabrique et John lui racontait les derniers potins. Après le dîner, ils s'installaient en face de la fenêtre et Mathilde se blotissait dans les bras de son homme en lui demandant ce qu'il voyait. Il lui décrivait alors les horizons bleuatres, les étoiles brillantes comme des diamants dans le noir, la lune, merveilleuse, toujours à son poste. Les lumières jaunâtre des immeubles qui illuminaient la ville. Cette atmosphère paisible et enchantresse. Alors Mathilde souriait, elle se sentait chanceuse.
  Plus les mois passaient, plus il était compliqué de se cacher. Déjà, après la disparition de Mathilde suivit une semaine de recherche acharné pour la retrouver mais la porte qui menait à sa petite chambre était bien cachée. Plusieurs fois on avait faillit la retrouver. Certains employés courageux se plaignaient d'entendre des bruits dans les murs, surtout vers dix-neuf heure, quand il ne restait plus que quelques personnes dans la fabrique.
  Les employés trouvaient également que leur patron passait beaucoup de temps dans son bureau et un l'avait surpris sortir de la chambre de Mathilde mais n'avait rien osé dire. Alors certaines rumeurs avaient traversé l'usine puis les rues de Paris. On racontait qu'il cachait des anciens employés qui n'avaient pas obéi, d'autre qu'il avait un deuxième business hors la loi. Son entreprise était en plein essor donc John faisiat le sourd.

  On frappa au bureau de John. Il cria d'entrer ce que le visiteur fit. John leva son regard sur l'homme qui était entré. Un grand homme, habillé d'un manteau gris, d'un chapeau de velours noir et une mallette de cuir à la main. Son visage était assez simplet, il avait la tête d'un homme qui pouvait vous acheter une peluche en cadeau de noël. Pourtant son regard était sérieux, sa mâchoire serrée: un visage dénué d'expression.
  - Puis-je vous aider monsieur? Demanda calmement John en fronçant les sourcils.
L'homme referma la porte derrière lui puis s'avança vers le bureau. John ne le lâchait pas des yeux, intrigué.
- Bonjour monsieur Clark ou devrais-je dire monsieur Cobb.
A ces mots, John voulut courir le plus loin possible d'ici. A la place il afficha une expression d'incompréhension.
  - Je me nomme Edouard Lequet, je travaille pour le camp de travail de Paris en tant que secrétaire. Vous êtes censé savoir qu'une de nos...détenus s'est évadé, du moins, volatilisé, il y a un an de ça.
  - Oui, votre pianiste si je ne me trompe.
  - Exactement. Bonne mémoire monsieur Clark. dit l'homme un sourire hypocrite au visage.
Monsieur Lequet posa non délicatement sa mallette sur la table et l'ouvrit. Il poursuivit alors avec la démonstration de son enquête. Un véritable exposé parfaitement organisé et développé qui ne disait que la vérité. Si John l'aurait noté il lui aurait attribué un vingt sans hésitation mais là il n'avait pas envie de rire. Son visage se décomposant un peu plus à chaque argument et blanchissait par la même occasion.
  - Il est donc évident que vous cachez mademoiselle Line juste ici.
Édouard pointa alors du doigt le mur à sa droite, un air victorieux au visage qui déplaisait fortement à John.
  - Cette histoire est complètement absurde. dit John blanc comme linge. Au point où il en est il n'avait qu'à tenté.
  - Je ne me suis pas arrêté là, je sais qui vous êtes John Cobb. Bizarrement il ne reste aucune trace de ce Cobb à Paris. Il devait déménager avec sa petite amie, Mathilde Line, à Vichy mais il n'est jamais arrivé à destination. Un mois plus tard une usine ouvre sous le nom de Clark, n'est ce pas louche. Ancien  chef d'orchestre, âge, études, tout coordonne parfaitement. Vous êtes la même personne. C'était bien simple monsieur Cobb, trop facile même. Alors d'une minute à l'autre la gestapo viendra vous emmener au poste, vous finirez derrière les barreaux, vos employés dans notre camp avec un sort bien spécial pour votre petite pianiste.
Le coeur de John ne battait plus, il se croyait déjà mort. A vrai dire il aurait préféré mourir maintenant, avant d'avoir été achevé à grand coup par cet homme qu'il ne connaissait pas il y a cinq minute et qui avait tout basculé. John se leva, sans un mot, et tendit une main amicale à Édouard affichant un sourire forcé.
  - Bien joué monsieur Lequet. Espérons que vous obteniez une promotion pour votre travail.

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⏰ Dernière mise à jour : May 05, 2020 ⏰

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