Chapitre 5

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Ce matin le monde ne parlait que de ça. La peur s'était installée et personne n'osait sortir. De quoi avait-il peur? Ils auraient dû profiter, oh que oui. Si seulement ils savaient. Les plus courageux marchaient d'un pas rapide, uniquement pour aller chercher le journal du jour. En gros titre: "Défaite face à l'Allemagne". Le peuple se demandait si ils allaient finir comme la Pologne. Comme ces pays occidentaux occupés et contrôlés. Le gouvernement était perdu, qu'allait-il faire à présent? Quel avenir? Cette défaite, fraîche, honteuse et surtout inattendu. Ça parlait dans les familles, entre amis. C'était le seul sujet de discussion. On s'ėchangeait quelques mots entre les informations qui arrivaient de la radio. On se précipitait sur le journal et on écoutait. La plupart invitait le maréchal Pétain, un ancien combattant, à prendre le pouvoir. Son discours était plein d'espoir. Il menait les troupes. Des hommes invités à combattre, à tuer. Le monde était repartit dans ses délires meurtirer. Les plus optimistes gardaient la tête haute et espérait une victoire. Comme on dit, on a peut être perdu la bataille mais on n'a pas perdu la guerre. Enfin, les plus réalistes étaient déjà sur la tombe de leurs soldats.

- Et dire qu'on avait prévu de sortir les t-shirt.
Mathilde leva les yeux aux ciel accompagné d'un rictus. Elle et John avait passé la nuit ensemble, dans le petit appartement de la jeune femme. Il avaient l'habitude de se retrouver ainsi le week-end. Depuis quatre mois leur relation était resté secrète.
'Comme tous, ils écoutaient la radio autour de café et biscotte, le journal sous les yeux, parcourant les pages.
"Le combat est-il fini pour les troupes françaises? Seul l'avenir nous le dira malgré que la plupart de la population veulent voir leurs soldats retourner au bercail..." disait un journaliste sur la première frequence radio que Mathilde aie trouvé. Elle souffla lourdement en éteignant la radio d'un coup de poing.
- C'est du délire! Ils veulent réellement abandonner! Dit-elle exaspèrée par la situation. Elle se laissa tomber sur le dossier de sa chaise les bras en croix. John passa derrière elle, la cafetière à la main, embrassa son front et alla trouver sa place.
- Si on continue, c'est du suicide Mathilde.
- On est puissant, on a des alliés!
John expira un grand coup avant de changer de sujet.
- Du café? Demanda-t-il presque ironiquement.
Mathilde demeura muette. Plongée dans ses pensées et non dans le café. John reagrda le journal qu'il avait réussi à se dégoté.
- Si le combat continu tu...tu partiras. Déclara Mathilde d'une petite voie réalisant la gravité de la situation.
- Si je suis obligé seulement. C'est la chose qui me terrifie le plus dans cette histoire.
- Je ne veux pas que tu partes.
- et je ne veux pas partir Mathilde.
Elle se leva et alla prendre place sur le tabouret de son piano droit. C'était celui de sa mère. Elle le lui avait fait cadeau quand Mathilde avait emménagé seul. Elle respira un grand coup et commença à jouer. Un son mélancolique à dominante de note majeur. John n'avait jamais entendu cette pièce. Lui qui connaissait toutes les musiques d'orchestre créées dans ce monde. Il se leva, intrigué et resta là, debout derrière elle à l'écouter jouer. Elle s'arrêta mais ne se retourna pas.
- Qu'est ce que c'est? Demanda John intrigué.
- Si tu veux entendre la fin, reste. Je n'ai pas fini de la composer.
De jour en jour, John avait l'impression de découvrir un peu plus le génie de celle qui faisait battre son coeur plus vite que la moyenne. Il s'avança vers elle et entoura son cou de son bras. Elle déposa sa tête contre sa jambe et ferma les yeux.

Le Chef d'Orchestre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant