05/05/2020
(Nous, NA et fols, revendiquons le Village Flottant comme un lieu de pair-aidance psy autogérée) (lol.)
Cela faisait des mois depuis l'enterrement et les semaines de douleur. Presque un an, il ne savait plus trop. La mémoire avait cette énervante mais pourtant pratique capacité à oublier les évènements les plus traumatisants. Freyr ne lui en voulait pas vraiment. Parfois c'était plus simple d'ignorer et d'essayer de se reconstruire petit à petit.
Ce dont il se souvenait, par contre, c'était que après la plus terrible des nuit, il avait quitté la maison. Presque par automatisme. Car il ne pouvait plus supporter rester ici après... après. Mais quand il était arrivé à la gare, il s'était ravisé devant la foule de gens dont il se sentait si déconnecté. Il avait marché dans les alentours d'Ulmo, près du lac, jusqu'à tomber sur ce petit village à l'écart. Le Village Flottant. On ne lui donnait pas d'autre nom.
Voyez plutôt ça comme un exil. Un exil, peut-être, d'un environnement familier qui lui rappelait trop de souvenirs douloureux. Ici Freyr avait recommencé une nouvelle vie, loin des autres. Il participait à la vie du Village en aidant pour les petites récoltes (son pouvoir était bien utile dans ce cas), il lisait, se promenait et continuait son projet d'écriture qu'il avait commencé peu de temps après son arrivée.
Les gens de ce Village étaient toustes un peu comme lui. Il y avait Lya qui faisait d'horribles cauchemars. Antony qui se parlait à lui même. Mun qui collectionnait les insectes. En réalité, ce n'était pas une question d'étrangeté ou d'être différent. C'était une question de s'entre-aider, de se soutenir, d'aider chacun à accepter sa condition et de vivre comme iel le souhaite. Ici on prenait les décisions importantes en commun, on réglait les conflits pacifiquement et on se partageait les ressources ; tout le monde participait à la hauteur de ses capacités. On survivait, puis, petit à petit, on se mettait à vivre. Loin des Autres qui nous regardait parfois bizarrement, comme des fols. Personne du Village n'en voulait à Mun de faire ses crises de colère, parce qu'après tout, iel n'en faisait pas si souvent depuis son arrivée, et parce qu'on savait comment l'aider. Ou alors à Freyr de ne plus savoir parler. Ou à Antony quand il sursautait sans raison. On ne posait pas vraiment les questions de « Pourquoi ? » et à la place on demandait « Comment ? ». C'était la vie, après tout.
Tout était là pour la continuer, cette vie.
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Textes Hens
KurzgeschichtenLes aventures de Freyja, mon OC, dans le beau monde de Hens ! http://hens-world.com