Solution ?

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Pour la deuxième fois, tous les membres de l'équipe se retrouve dans la salle d'attente en attendant la séance. Cette fois aucune dispute, juste des regards en coin. Walter est confiant. De l'autre côté de la porte, April fait les cents pas. C'est elle qui va devoir le plus parler aujourd'hui. Après avoir pris une grande inspiration, elle ouvre la porte.

La psychologue est debout face à l'équipe. Tous la regardent, comme si elle détenait le savoir ultime. Elle finit par s'assoir et prend la parole.

- Après vous avoir tous écoutés, je pense que vous pouvez tous vous réconcilier, si vous vous dites tout ce que vous m'avez dis. Je vous propose que pendant cette séance vous vous parliez les uns aux autres à cœur ouvert. Qui veux commencer ?

C'est Walter qui prend la parole en premier, il avoue ses erreurs et essuie une forêt de remarques. Finalement, tous lui pardonnent. Ainsi de suite tous y passe, tous se prennent une série de reproches. Tout revient à plat, seule Happy n'a pas dit un mot, elle attend avec impatience la fin du rendez-vous pour parler seule à seule avec la psychologue. Cette dernière reprend la parole.

- Personne d'autre ? Bon... J'ai une dernière question avant de clôturer le rendez-vous. D'après vous, un des déclencheurs les plus importants de cette dispute est Madame Tipton. Est-ce que vous comptez la reprendre dans l'équipe ?

Personne ne semble s'attendre à cette question car un silence la suit. Etonnamment, c'est Paige qui prend la parole.

- Ce n'est pas de sa faute, elle s'est laissée avoir par ses sentiments. Elle ne pensait pas à mal. Si tout le monde est d'accord, elle peut rester avec nous.

Ils acquiescent tous. Un grand sourire apparait sur le visage de la concernée, ainsi que sur celui de la psychologue. Elle est fière du travail qu'elle a accomplit. April les remercient et les fait sortir. Elle ressent un pincement au cœur quand Walter lui donne sa paye, c'est fini. La jeune femme s'est beaucoup attachée à l'équipe. Elle se rassure en se disant qu'il reste encore Happy. Cette dernière s'approche d'elle, alors que tout le monde est partit. La brune regarde la psychologue, regard assassin. Avec sa franchise habituelle, elle sort :

- J'annule notre rendez-vous de la semaine prochaine. Ce n'est pas par rapport à l'équipe donc je ne suis pas obligée, et je n'en ai pas envie. Au revoir.

Elle sort, ferme la porte et rejoint Toby.

De l'autre côté de la porte, April est assise par terre. Ses jambes ont lâchées. Elle n'a plus d'attache avec l'équipe, elle se retrouve à nouveau seule. La jeune femme, fait le compte rendu de la séance les yeux remplis de larmes. Elle range le carnet pour de bon et déchire la page "Happy Quinn" qu'elle avait collé dans l'autre. Elle ferme les deux portes à clés et se traine jusqu'à son appartement.

A sa cinquième cigarette de la soirée, en pyjama à son balcon, elle hésite à aller au bar et à y dépenser toute la paye de la journée. Le reste de raison et une flemme soudaine l'en empêche. Elle ouvre donc son unique bouteille de Whiskey et s'en sert un verre à eau rempli. April s'installe à la table de sa cuisine, son verre à la main et la bouteille devant elle ainsi qu'un autre carnet et un stylo. Le carnet est violet, il a des spirales, il reste d'ailleurs des bouts de feuilles arrachées.

La psychologue boit le premier verre cul sec, s'étouffe et manque de vomir. Pourtant, elle se ressert. Alors, elle prend le stylo et commence à noircir les pages. Elle écrit sur le brun des cheveux et des yeux de Happy, sur sa manière d'être, de parler. Au bout de quelques textes, le sujet change et la jeune femme parle de son passé. Les images du visage de sa cliente sont remplacées par des bleus, du rouge et des cris. Elle écrit sans s'arrêter, pendant 3 heures. Elle s'arrête ivre des mots et des images. Son énième verre se boit cul sec, puis April va titubant jusqu'à sa fenêtre et après maint efforts arrive à allumer sa cigarette. Les larmes ont défiguré son visage, ses cheveux sont en bataille. La jeune femme finit par s'endormir sur son balcon alors que l'aurore commence.

Cui, cui, cui.

April se réveille en sursaut, un rossignol est assis sur la rembarde du balcon. Elle essuie ses yeux qui lui piquent énormément. Sa montre indique 11h56. Epuisée, elle se lève et manque de tomber. La jeune femme rentre dans son appartement, face à elle la table de la cuisine est recouverte de feuille du cahier à spirale échoué par terre, vide. Elle s'approche de la table, la bouteille de Whiskey est vide et une partie est répandue sur les feuilles et le sol. Face au désastre de l'appartement, elle va se regarder dans le miroir. Mauvaise idée. April a les yeux rouges presque écarlates, des cernes violettes, sa lèvre inférieure est remplis de marques de morsures et ses bras couverts de griffures. Elle a encore fait une crise.

Une haine envers elle-même l'empli, elle court jusqu'à la cuisine où elle met toutes les feuilles dans l'évier, sans les relire, et les enflammes avec son briquet. Quand les flammes deviennent trop forte un jet d'eau les calmes. Ensuite, la psychologue lave la table et le sol. Elle finit par prendre une douche, se met du fond de teint en plus de son habituel rouge à lèvres. Elle se maudit, heureusement qu'elle n'a pas de rendez-vous aujourd'hui. Une fois à peu près remise en ordre, avec l'aide d'un bon paracétamol, elle allume son téléphone. 

10 appels manqués du même numéro : Walter O'Brien.

TensionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant