Une ennemie au sein du Bataillon (Livaï x OC) [TERMINÉE]

Chapitre 21

"Je sais que je n'aurais pas dû traîner, commença Evanna en levant les mains. Mais...

- Il n'y a pas de mais qui tienne, la coupa Livaï. Tu te barres une semaine à l'extérieur des murs, tu te fais sanctionner en revenant et t'as la putain d'audace de rentrer après le couvre-feu dès le lendemain ?"

Evanna pencha la tête sur le côté, elle ne pensait pas qu'elle se ferait sermonner pour autre chose que son arrivée tardive à la base, croyant que son escapade de quelques jours ne l'affectait déjà plus. Apparemment, elle se trompait car il semblait l'avoir attendue avec inquiétude.

"Vous pensiez que je ne rentrerais pas ? hasarda-t-elle en comprenant cela.

- Tch... ne dis pas de connerie."

Mais elle avait visiblement visé juste car il serra les dents. Elle ne comprenait pas bien cette réaction mais elle décida de passer outre parce qu'il ne semblait pas disposé à en discuter.

"Pourquoi t'es rentrée tard, alors ?"

Elle sortit de derrière son dos deux boîtes de thé. L'une était son fameux thé à la fleur de cerisier et l'autre du simple thé noir. Le caporal haussa un sourcil et se retint de lui dire de ne plus lui faire peur pour du simple thé. Au lieu de cela, il décida de partir pour ne pas commettre un meurtre mais elle le rappela à voix basse pour ne déranger personne.

"Je m'en prépare et je vais sur le toit, indiqua-t-elle."

Elle crut qu'il allait la traîner au cachot par le col mais il se contenta de retourner dans son bureau. Elle se rendit à la cuisine pour faire chauffer de l'eau et faire infuser son thé, elle inspira avec bonheur la douce odeur qui s'en dégageait. Elle grimpa sur le toit et s'installa comme à son habitude pour regarder le ciel. Elle étendit ses jambes devant elle. Quelques minutes après, elle entendit des pas s'approcher. Le caporal prit place sans un mot à côté de Evanna, une tasse à la main lui aussi. Souriante, elle prit sa première gorgée de thé parfumé et s'en délecta.

"Vous devriez essayer, c'est vraiment bon, assura-t-elle en lui tendant sa tasse."

Cependant, il la repoussa d'une main et but sa propre boisson.

"Je ne bois pas dans le verre des autres.

- Vous êtes vraiment maniaque, se moqua-t-elle.

- Ferme-là, je te rappelle que tu n'as pas le droit d'être ici.

- Vous non plus.

- J'ai tous les droits."

Evanna haussa un sourcil devant tant d'arrogance. De ce qu'elle constatait, elle aussi avait un certain nombre de droits qui n'étaient pas accordés aux autres membres du Bataillon. Comme celui de braver le couvre-feu, par exemple, ou de disparaître une semaine et ne récolter que quelques jours de corvées. Si Jean avait fait comme elle, il aurait passé trois mois derrière les barreaux puis trois mois de corvées. Elle s'était attendue à passer au moins deux semaines au mitard à cause de la gravité de ses actions, mais elle y avait échappé grâce à ce même caporal qui avait pourtant été odieux avec elle plusieurs fois par le passé. C'était donc un sacré retournement de situation.

"J'ai failli partir, lâcha-t-elle en se recroquevillant davantage sur elle-même. Il y a quelque jours.

- Plus longtemps ?"

Elle secoua la tête.

"Plus loin."

Livaï la dévisagea en fronçant les sourcils, il voulait de plus amples explications.

"Je suis allée jusqu'à la mer, là où les bateaux en provenance de Mahr accostent pour jeter leurs prisonniers. J'ai attendu un bateau pendant trois jours. D'abord, j'avais simplement envie de massacrer les militaires qui auraient le malheur d'arriver, de leur faire payer ce qu'ils avaient voulu me faire et ce qu'ils faisaient subir à mes amis."