C'était officiel... elle le détestait. (Partie 1 Chapitre 3)

370 20 8
                                    

Aussitôt arrivés dans la grande salle, Hermione et Neville se mirent à la recherche de la tête rousse de leur amie Ginny. Ils la trouvèrent assez vite, assise à côté de Colin Crivey, en train d'écraser ses pommes de terre avec férocité.

- Ces pommes de terre ont vraiment dû être atroces avec toi pour que tu les écrabouilles avec tant d'acharnement, constata Hermione, arrivée près de son amie.

Ginny lâcha sa fourchette et se retourna lentement vers les deux rouges et or qui lui affichaient leur plus beau sourire. Elle les regarda, les yeux écarquillés, se demandant sûrement si elle n'était pas en train de rêver. C'est après le petit « surprise » de Neville que l'information sembla être enfin parvenue à son cerveau et elle leur sauta dans les bras. 

- Merlin ! Mais qu'est-ce que vous faites ici, bredouilla-t-elle émue, je pensais que vous ne reviendriez pas.

- Raté, on n'allait quand même pas laisser notre Ginny adorée passer sa dernière année toute seule. On n'est pas des sauvages. Enfin pas tous... glissa Neville en regardant fixement Hermione qui lui balança un coup de poing dans le bras.

- Je... ouah... je sais pas quoi dire. Je ne m'y attendais pas du tout! Et dire que Ron savait, il va me le payer cher celui là. 

- En fait, tout le monde était dans le coup, rectifia Hermione, même Colin. 

Ginny se retourna vers Colin qui sifflotait en regardant le plafond, d'un air profondément innocent.

- Eh oui, Colin avait comme rôle de t'occuper le plus possible pour éviter que tu n'entendes quoi que ce soit qui parlerait de notre retour, à Herm' et moi. 

- C'est donc pour ça qu'il n'arrêtait pas de me raconter sa vie. Il était insupportable, je crois que je ne vous ai jamais autant insulter que pendant ces dix minutes à côté de lui. Un vrai calvaire. Et donc je présume que c'est vous deux aussi qui avez persuadé mon cher paternel de m'accompagner en voiture au lieu de prendre le Poudlard Express ?

- Tu présumes bien! Si tu avais pris le train la surprise serait complètement tombée à l'eau mais on à réussi notre mission et la tête que tu as fait en nous voyant était vraiment épique. J'aurais dû prendre une photo, ajouta Neville avec une moue déçue.

La rouquine leva les yeux au ciel et murmura un silencieux « crétin » avant de l'embrasser de toute ses forces sur la joue devant le regard hilare d'Hermione. Elles explosèrent ensuite de rire en voyant Neville se masser sa joue endolorie, grommelant quelque chose qui ressemblait vaguement à un "elles vont me tuer". La benjamine des Weasley répéta la même action sur Hermione, lui murmurant un "je t'adore" au passage.

                Une fois les retrouvailles terminées, ils s'installèrent à table et commencèrent à parler de tout et de rien. Chose que Hermione n'avait pas fait depuis longtemps. Parler avec insouciance, plaisanter. Depuis le début de la guerre, si sa mémoire était bonne, et bien sûr qu'elle l'était. C'était comme si revenir à Poudlard l'avait changée. Comme si elle était redevenue celle d'avant. La petite Hermione, miss-je-sais-tout, meilleure amie du survivant et meilleure élève de Poudlard, la joie de vivre incarnée et le bonheur de ses parents. Une boule se noua dans sa gorge. Jamais plus elle ne redeviendrait cette fille. Elle qui croyait tout savoir, s'était en fait bien trompée. La brunette ne connaissait rien de la vie et cette dernière s'était chargée de le lui rappeler. Un peu trop durement au goût de la rouge et or. Hermione se mit à respirer difficilement. Les rires de Ginny et de Neville lui faisaient mal à la tête et elle se mit à trembler de froid alors qu'il faisait une chaleur étouffante. Soudain elle se sentit mal, très mal. C'était comme si un étau se refermait sur elle. Vous êtes-vous déjà retrouvés sous l'eau? Ayant l'impossibilité de reprendre votre souffle ? Le sentiment de ne plus pouvoir bouger, la peur vous envahissant lentement. L'eau qui se resserre sur vous, en écrasant vos poumons. Hermione plaqua ses mains contre ses oreilles, respirant lentement, essayant vainement de calmer son cœur. Des souvenirs de la guerre n'arrêtaient pas d'affluer dans son esprit. Des morts, des gens agonisant... ses amis en train de mourir. La Gryffondor entendit quelqu'un l'appeler. Elle ne voulait pas répondre. Elle ne pouvait pas répondre. Un horrible sentiment d'angoisse immobilisait chacun de ses membres. Elle voulait que cela cesse. Soudain, on la secoua très fort et elle sortit de sa torpeur, s'accrochant au bras de Neville.

AlethiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant