1-Victoria

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« Ne pensez pas aux personnes qui vont vous lire, n'écrivez pas pour répondre à leurs attentes, pour leur faire plaisir. Faites-vous plaisir, oubliez le concours, oubliez vos lecteurs, quels qu'ils soient, oubliez tout le reste. Rappelez-vous seulement à quel point vous aimez écrire, n'est-ce pas cela la véritable raison qui vous a poussée à vous inscrire ? Vous avez un style, gardez-le, il vous appartient, il vous ressemble. Livrez vos pensées, livrez-vous...écrivez pour le simple plaisir d'écrire. »

Voici la part d'un message qu'une personne qui m'est chère m'a envoyé un jour. Une personne qui me comprend. Qui arrive à voir en moi. Qui arrive à me voir moi. Alors j'ai décidé de suivre son conseil. J'ai décidé d'écrire pour moi. Pour mon propre plaisir. Je sais que ce sont les regards des autres qui me bloquent, qui me poussent à douter de moi. Qui me poussent à croire que de toute façon, ce que j'écris est nul, ne vaut rien, ne mérite l'attention de personne. Mais je sais aussi que j'écris parce que j'aime ça. Parce que ça me permet de m'évader. Parce que ça me permet d'être moi.

Alors voici ma nouvelle histoire et j'espère sincèrement qu'elle vous plaira.

Victoria

Je suis déjà réveillée lorsque mon réveil sonne ce matin. Je surfe sur les réseaux sociaux depuis près d'une demi-heure, n'arrivant pas à retrouver le sommeil. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, anxieuse et stressée parce qu'aujourd'hui, c'est la rentrée. Ma dernière rentrée dans ce lycée. Ma dernière année avant d'aller dans je ne sais quelle université de je ne sais quel pays. Et comme tous les ans, je me sens angoissée par ce premier jour d'école. Je sais que tout se passera bien, il n'y a pas de raison pour que ça se passe mal ; je suis populaire, j'ai des cours en commun avec mes deux meilleures amies Amelia et Carol et avec mon petit ami Nick et les professeurs me respectent.

Ce qui m'angoisse, c'est ce masque que je dois porter. Ce rôle que je dois jouer. Si je suis autant appréciée et respectée, c'est à cause ou grâce à mon nom de famille. Casanova. Oui, l'une des familles les plus influentes de Seattle dont la réputation ne se limite pas seulement à l'état de Washington mais à tout le pays. Mon père possède des hôtels un peu partout aux États Unis. En plus de la vingtaine de biens immobiliers qu'il détient, il doit avoir une centaine de sources de revenus différentes.

Alors oui, ma famille est riche, très riche, ce qui a évidemment des points positifs mais devient pesant à la longue. Ce ne sont sûrement pas les petites amies de mon père qui s'en plaindront. Et je dis bien « les », parce que j'en vois une nouvelle tous les deux jours. Ma mère est morte il y a quatre ans et après un an de souffrance et de travail acharné de la part de mon père, le défilé des jeunes femmes a commencé et dure depuis, quoique, je n'en ai croisée aucune depuis deux semaines. Certaines n'ont que quelques ans de plus que moi et lorsque j'ai fait la remarque à mon père il y a deux ans, il m'a regardé avec les yeux grands ouverts et m'a dit sèchement:

« Je ne vais pas discuter de ma vie sexuelle avec ma petite fille. Ne te préoccupe pas de ce qui ne te regarde pas. »

Ce à quoi j'avais rétorqué :

« J'ai quinze ans, je ne suis plus une gamine. Je pense juste que tu devrais songer à te poser au lieu de te faire une nouvelle fille tous les soirs. »

Il avait alors eu l'air outré et m'avait regardé de ses yeux bleus perçants (dont j'ai hérités) :

« Je ne te permets pas de me parler sur ce ton. Je suis ton père, j'exige un minimum de respect de ta part si ce n'est pas trop demander. Je sais que la mort de maman t'a affectée et que ça doit être difficile de me voir avec d'autres femmes mais ça fait maintenant deux ans et tu dois me laisser passer à autre chose.

Un dernier regard...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant