Chapitre 6 - Rencontre mouvementée

129 6 0
                                    




25 juin 2010

Plus d'une semaine est passé depuis notre visite au Tarteret. Malgré la joie que j'ai ressentis en rencontrant Sofiane, le sentiment de trahison est toujours présent. J'ai encore du mal à y croire. Tous ses mensonges depuis ses années. Je n'avais pas cherché à joindre mes parents préférant attendre leur retour pour les mettre au pied du mur. J'ai beaucoup parlé par message avec Sofiane s'étant mis d'accord pour qu'il soit là le jour de la confrontation. D'ailleurs je dois le voir tout à l'heure pour rencontrer nos frères. En attendant je suis actuellement chez Enzo avec Louise, pour leur apprendre les nouvelles. Je ne savais pas trop comment leur annoncer et cela m'a bouffé le cerveau pendant des jours. A tel point que ça m'a empêché de trouver le sommeil et me taper des insomnies pour le dernier stage de mon année. C'est super comme si ce n'était pas assez avec tout ce qui s'est passé ses dernières semaines. J'ai une mine affreuse, des cernes violacé entour mes prunelles noisettes et mon teint d'habitude halée est blanc cadavérique. Mon reflet m'a effrayé ce matin dans le miroir. J'ai essayé de camoufler le massacre avec du maquillage mais sans succès. Quand Enzo m'a ouvert à mon arriver, il a tout de suite compris que quelque chose clochait à mon apparence. Il s'est imaginé tous les scénarios possible sauf le bon bien sûr. 

Au départ j'ai tout fait pour paraître totalement normal, et camouflé mon angoisse et ma mauvaise apparence en prétextant que mon début de stage ne se passait pas bien. En sachant que je m'investis beaucoup dans mes études pour pouvoir partir le plus vite de chez mes parents, le mensonge est bien passé. Mais plus les minutes filés et plus le stress montés. J'avais peur qu'il me rejette en sachant la vérité. La peur me gagne de plus en plus et je ne peux plus cacher mes tremblements. Et puis sans que je m'en rende compte j'ai lâché la bombe comme si on annonçait la météo de la semaine. Ils m'ont regardés croyant une blague de ma part mais face à mon mutisme ils ont vite compris que ce n'était pas le cas. Il y a eu un blanc pendant 5 minutes peut être plus ou moins je ne sais trop rien. Le temps s'est arrêté pour ma part tellement la peur avait prit le dessus. Je me retenais de pleurer pour la énième fois en ce moment. Je crois même plus en être capable pour le reste de ma vie. 

Comme si le temps s'est remis en route, Louise sort de son mutisme et me bombarde de question. Enzo lui, nous écoute sans pour autant dire ce qu'il en pense. Le stress redescend tout doucement ne voyant aucun changement dans le comportement de mes aînés. Surtout quand Louise se met à hurler son mécontentement. 

- Non mais tu entends ça Enzo!!!!! Séparé des jumeaux à la naissance faut vraiment être une saloperie pour faire ça. Je sens qu'il n'y a pas que moi qui va déferler ma  haine sur mes parents à ce que je vois. Seigneur pourquoi nous sommes atterris dans une famille pareille? Elle parle à elle même. Quand tu vas te faire sauter ailleurs t'assumes d'élever tout tes enfants! Je suis vraiment choqué. Plus les années passent et plus on en apprend sur eux. Elle continue son speech jusqu'à ce qu'elle s'adresse à notre frère. Et toi tu dis rien là??! C'est normal pour toi ce qu'elle vient de dire y a rien qui te choque la haut?? elle tape son index contre la tempe de notre aîné.
- Bien sur que si je suis choqué mais tu veux que ça change quoi en m'énervant? Sa voix est très calme il est vraiment détendu. Les principaux concernés ne sont pas là comme d'habitude et Lélé en a assez entendu pour le reste de sa vie. On va pas remué le couteau dans la plaie c'est déjà assez dur pour elle ça se voit non? Toute la sagesse de notre famille je n'aurais jamais aussi bien réagis que lui. Il s'adresse à moi avec tout la bienveillance à mon égard. Tu devrais rentrer et te reposer. Tu tiendras jamais le coup dans l'état que tu es. Ne t'inquiète pas pour nos géniteurs ils ne s'en sortiront pas indemne de cette histoire. Si tu veux je peux venir te reconduire et Louise te ramène ta voiture si tu te sens trop fatiguée. Je souris à son intention. J'ai beau avoir bientôt 20 ans pour mon frère je serais toujours une enfant.
- C'est gentil merci mais je dois juste aller voir Sofiane avant de rentrer. Je souris timidement mais je vois qu'il n'est pas trop d'accord avec mon programme. Je reprend aussitôt. Je n'ai pas l'attention de rester là bas toute ma soirée t'inquiète pas je veux juste profiter un maximum de lui maintenant que je sais qui il est. On nous a assez volé de moments ensemble et j'ai besoin de lui pour aller mieux. Louise sourit à ma déclaration, je vois qu'elle a les larmes aux yeux. Avec son petit cœur d'artichaut aussi elle pleure pour rien.

Pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant