Ma vieille amie

Chapitre 9

[Lucy]

Lorsque le milieu de la matinée avait pointé le bout de son nez et que tous les membres de la guilde étaient revenus au stade pour le début des épreuves de la journée Natsu les avait rejoint et Jiji avais franchis les lourdes portes de l'infirmerie.

Jiji avait le visage grave. Il resta silencieux un moment, puis finit par souffler bruyamment en marchant vers moi.

- Ma vieille amie..., souffla-t-il.

Jiji avait les yeux tirés, il avait peu dormi. Ça se voyait comme le nez au milieu du visage. Oh Jiji, je suis désolée de t'avoir tant inquiété.

- Depuis quand ? Me demanda-t-il.

- Jiji...

- Depuis quand étais-tu malade ?

- 8 ans...

- Mais enfin Luce ! Pourquoi tu n'es pas venu me voir avant ? S'exclama-t-il. Pourquoi tu ne m'en avais pas parlé ? C'est de la folie ! Tu le savais et tu as accepté de ...

- 6 mois avant votre accident à Tenro, je souffrais beaucoup et j'étais en pleine mission S. Je me suis fait hospitaliser, pendant ... Un long moment, on va dire et lorsque je suis arrivée sur Magnolia, c'était déjà trop tard. Vous étiez tous sur Tenro. Alors lorsque l'on m'a annoncé votre disparition, je suis restée sur place. Jiji, je ne voulais pas te le cacher, mais lorsque tu m'as demandé ce service, pour défendre les tiens, je n'ai pas pu. Je suis désolée Jiji. Ce qui compte plus que tout à tes yeux compte également aux miens, alors tu ne me dissuaderas pas de ne pas finir ce que tu m'as demandé.

Il souffla faiblement et vint s'asseoir à mes côtés.

- Luce, je ne te dissuaderais pas. Et même si j'essayais, je sais très bien que tu es une tête de mule et que tu le ferais quand même. Je suis désolé de ne pas avoir été là. Je vais demander à Polyussica de te suivre même si tu es aujourd'hui d'attaque.

- Je veux faire le dernier match. Comme tu l'avais prévus Jiji. Je les ai trouvées. Après tant d'années d'efforts et de recherche, j'ai trouvé ces clefs.

Jiji m'avait regardé les yeux écarquiller et s'était jeté à mon cou, me prenant dans ses bras.

Durant le reste de la journée, Natsu était restée à mes côtés. Il n'avait pas combattu. Jiji m'avait confié que c'était parce qu'il serait à mes côtés en final. Il m'avait serré dans ses bras tout le long des combats et des différentes épreuves. Il fallait que nous parlions, je le savais, il le savait, c'était évident.

Mato, le présentateur, annonçait tout juste la fin de l'avant-dernière journée lorsque Natsu m'attrapa le bras et me tira dans les grandes rues de la ville de Crocus. Nous sommes vite arrivés à mon hôtel, et nous avons tout aussi vite monter les escaliers. Il était si calme. Il s'était assis sur le lit et m'avait regardé sans rien dire.

- Il faut qu'on parle, finis-je par me dire.

- Oui Luce, il faut qu'on parle, j'ai besoin que tu m'expliques.

- Quand j'étais gamine, ma mère est morte en me mettant au monde et à mon père à rejeter la faute sur moi. Il était violent avec moi. Pendant une de ses missions Makarov m'a trouvé, seule dans un château en ruine. J'avais hérité des clefs de ma mère et je m'étais enfui de chez moi. Je m'étais perdu depuis peut-être trois ou quatre jours et il m'a recueilli, comme sa propre petite fille. Il m'a traité comme il a traité Luxus. Jiji et Luxus, c'est ma famille, tu vois. Mais je cherchais des clefs mythiques. Ma mère en parlait souvent dans son journal intime alors je me suis mis en tête de les trouver un jour. Je n'ai jamais intégré de guilde parce que j'étais tout le temps en mouvement. Jiji a ouvert sa guilde à Magnolia. Je lui rendais visite quand j'étais de passage en ville lors de différentes missions. On a toujours gardé le contact avec lui et Luxus. Et un jour, je suis tombée malade. J'étais en mauvaise posture pendant une mission et je me suis retrouvé à l'hôpital. Quand je suis revenu sur Magnolia pour demander de l'aide à Jiji, vous aviez tous disparu sur l'île de Tenro. Alors je suis resté et j'ai essayé de protéger le reste de sa guilde en attendant qu'il revienne. Mais ma maladie a pris le dessus sur mon corps lors de mon dernier combat.

- Je vois. Je suis désolé ma Luce pour tout ce qu'il t'est arrivé. Et pourquoi la cape ?

- C'est un cadeau de Jiji le jour où je suis partie de chez lui. Je l'ai gardé, elle me rappelait le vieux alors j'aime la porter. Tu sais les constellationistes sont rares et il est courant que les guildes clandestines captures des mages à la magie tout aussi rare, alors c'était une question de sécurité.

Il avait hoché la tête et m'avait pris dans ses bras. Il était triste pour moi. Il avait eu peur aussi. Nous avions continué de parler, lui me racontant son enfance et moi la mienne. Cette soirée était pleine d'émotion. Je pense que ça nous avait faits du bien de parler, ça consolidait notre couple. En plus, avec la fin des jeux magiques qui approche le stress était terriblement présent. Nous avions besoin de repos, de calme et surtout de moments tranquilles entre nous. La fin des jeux inter magique s'annonçait intéressante.